Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...COMIC BOOK HEBDO n°118 (24/04/2010)
Cette semaine, DAREDEVIL combat âprement Lady Bullseye? Une lecture aussi belle que dangereuse, quelque peu vénéneuse?
DAREDEVIL vol.19 (Panini Comics, 100% Marvel)
Une fois n’est pas coutume, nous allons nous pencher sur la série Daredevil qui paraît depuis quelques années dans la collection 100% Marvel. Depuis le début de la période Bendis/Maleev je n’ai cessé de vous dire du bien de cette œuvre, et malheureusement il en sera de même aujourd’hui… Car Daredevil réussit à garder un tel niveau de qualité narratif et graphique qu’il convient de se pencher sur chaque volume publié, au risque de se répéter. Au point où nous en sommes du récit, Ed Brubaker a eu le temps de se familiariser totalement avec l’exercice difficile de reprendre Daredevil dans l’état de complexité où elle se trouvait. Il a maintenant instauré son rythme, tissé ses intentions sous-jacentes, pris pleinement possession du postulat de départ et des directions à prendre pour la suite. À l’instar de Bendis, Brubaker pose ses pions en alternance, structurant la globalité du récit par fragments complémentaires et causes à effets redoutablement calculées. Sans singer la logique de Bendis, Brubaker réussit à imposer son esprit tout en ayant l’humilité de travailler pour un grand tout qui nécessite une intelligence et un recul ne supportant pas l’ego mal placé. Daredevil est tout de même une sorte de monument… Lark et Gaudiano, eux, se démarquent à merveille de Maleev tout en assurant aussi une continuité atmosphérique. Les solarisations ont disparu, les grossissements aussi, mais le traité, résolument noir, dans un style flirtant parfois avec celui d’un Sean Phillips, fait mouche. C’est beau, prenant, noir à souhait, épousant parfaitement le texte de Brubaker dans l’intensité des émotions. Bref, une reprise et une réussite totale qu’il serait dément d’ignorer, surtout lorsque c’est Nicole Duclos qui traduit (c’est bien écrit, ça glisse tout seul, un vrai plaisir…).
Quant à ce qui se passe dans ce volume, je ne sais trop comment aborder la chose tant l’action est parcellaire et fine, et les coups de théâtre trop importants pour être ne serait-ce qu’esquissés afin de garder tout le sel amer de l’intrigue qui n’épargne décidément pas Murdock. Au bout d’un moment, on pourrait se dire « bon, ok, on a compris, il est maudit des glandes, inutile de lui en remettre une couche, à ce pauvre homme », car cela pourrait même devenir caricatural et fausser la crédibilité du propos réaliste. Mais rien n’y fait. La sensibilité et l’intelligence de Brubaker permettent de charger la mule sans que cela soit jamais too much, car la vie est réellement ainsi ; quand les emmerdes tombent, ce n’est jamais à petites gouttes. Et les problèmes amènent les problèmes… De plus, ce que vit Murdock s’avère parfaitement humain et envisageable, car nous ne sommes pas dans la surenchère de dangers de mort et de bastons super-héroïques ultimes. Il est plutôt question de solitude, d’adultère, de blessures, mais aussi de reconstruction. Évidemment, vous aurez tout de même votre dose de super-vilain et d’adrénaline face à un adversaire qui veut en découdre, mais même pour ce fameux « combat final », Brubaker se penche en amont et en détails sur le pourquoi du comment, avec toujours une optique psychologique. Vous avez de la chance, le super-vilain d’aujourd’hui est plutôt gironde, puisque c’est une super-vilaine, très vilaine, très très jolie, mais surtout très très très dérangée… Prénommée Lady Bullseye (ça ne vous rappelle rien ?), cette femme de caractère est aussi athlétique que cruelle, toute en grâce et en violence. Une machine à tuer en costume moulant, arborant de délicates baguettes de bois pour tenir son chignon quand elle saute du haut des immeubles, sans lasso ni corde ni quoi que ce soit d’autre que sa folie. L’album se parcourt de bout en bout sans une seule faiblesse, nous donnant l’impression qu’on pourrait lire des centaines de pages d’affilée sans se lasser. D’où une désagréable sensation de manque sitôt la dernière page tournée… Vite ! La suite !!!
Cecil McKINLEY
Ben voilà…
…un article qui donne envie de se jeter sur ses 100% Daredevil et de les dévorer à pleine pages…
Au fait, que penser de l’inflation (spéculation ?) galopante de certain 100% Daredevil épuisés et maintenant introuvables à moins d’y mettre 5 fois le prix d’origine ?
Bonjour, et merci pour votre message.
Oui, la spéculation sur les albums… un phénomène aussi vieux que la bande dessinée, mais qui s’est accéléré avec l’apparition des argus, des antiquaires de la BD, et explosé avec internet.
En ce qui concerne le cas Daredevil, effectivement, on assiste à une sorte d’inflation irraisonnée des cotes, avec des albums qui sont parfois proposées sur internet à un prix exorbitant alors que – je le rappelle – ces albums Daredevil 100% Marvel ne sont pas cotés au BDM. Il s’agit seulement de petits malins, de spéculateurs, de personnes « comprenant » que le marché de la BD est juteux et qui pensent pouvoir en tirer parti sans aucune réflexion. Mais cela vaut aussi pour d’autres albums Panini Comics, comme les Intégrales qui atteignent des prix parfois hallucinants.
Tout ce petit monde se rend compte que Panini ne se lance pas ventre à terre pour procéder à de nouveaux tirages de ses albums épuisés. Ils le font, mais avec une trop grande parcimonie (100% X-Men, Marvel Deluxe Civil War…), ou bien rapidement dans des cas de profits inespérés (Marvel Zombies). Est-ce une volonté de Panini de faire monter les cotes de ses albums, ou bien un refus de mettre un seul euro dans la réédition d’albums sans l’assurance de faire un nouveau carton financier? Peut-être un peu les deux…
Mais revenons à Daredevil, car le cas est particulièrement savoureux: tout le monde a à peu près conscience que l’arc Bendis/Maleev est d’ores et déjà promu comme étant mythique, historique, à retenir autant que Miller (aux États-Unis, un énorme omnibus regroupe tous leurs épisodes). En France, Panini Comics est en train de rééditer les épisodes de Daredevil parus dans les 100% Marvel dans la collection Marvel Deluxe, en cartonné avec jaquette et format album franco-belge (je crois même que les épisodes initiés par Quesada au tout début de « Marvel Knights » ont eux aussi droit à leur Marvel Deluxe). Donc, à moins que vous ne soyiez un puriste du format comics, il est insensé de dépenser des fortunes dans des 100% Marvel d’ores et déjà réédités en grand format!!! Panini compte sur des imbéciles comme moi qui – même s’ils ont les 100% Marvel – rachètent en albums leurs séries préférées, pour mieux apprécier le dessin, et avoir l’œuvre intégrale dans une forme moins fasciculaire… Comment avoir d’aussi bons super-sens et être aussi aveugle??? La passion, ma bonne dame…
Bien à vous, Rork.