On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...Hommage à Pierre Frisano…
Voilà encore un excellent et trop discret dessinateur réaliste, habitué des revues populaires du 9e art — et dont l’œuvre a donc peu été éditée sous forme d’album — , qui disparaît sans tambour ni trompette : sans qu’aucun média, même spécialisé, s’en fasse l’écho. Alertés par l’un de nos fidèles internautes, nous avons eu, malheureusement, la confirmation du décès de Pierre Frisano, le 28 juillet 2013, à Montfermeil, à l’âge de soixante-dix-neuf ans. Lui consacrer un « Coin du patrimoine » (où nous reprenons de larges extraits de l’interview réalisée par Frédéric Blayo et José-Louis Bocquet pour le n° 2 du fanzine Vampyr, en 1979) (1) était la moindre des choses à faire pour rendre un hommage respectueux à ce fabuleux illustrateur de « Zorro », « Jim Cartouche », « Daktari », « Gorak », « Fantomas » ou autres « Courtisanes », et même de « San Ku Kai »…
Comme l’écrit Louis Cance dans l’excellent n° 78 de la revue d’informations Hop ! qui lui est consacré, au premier trimestre 1998, la carrière, souvent anonyme, de ce fils de maçon italien se confond, souvent, avec celle de son frère aîné Jean, illustrateur de couverture pour la SAGE. (2)
Pierre Frisano, est né le 07 janvier 1934 à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) et, en effet, après un apprentissage d’ébéniste qui dura un an, il débute à la SAGE (Société Anonyme Générale d’Édition) d’Ettore Carozzo, à l’âge de quatorze ans, grâce à l’aide de son frère qui travaillait déjà pour cet éditeur, notamment dans l’hebdomadaire Aventures ; il travaillera d’ailleurs lui aussi pour ce support, livrant nombre d’illustrations (dès 1948) et des strips humoristiques en 1950 : « Comme tout le monde, à l’école, je dessinais dans mes cahiers… Je n’étais brillant qu’au tableau noir, lorsque le prof m’y envoyer pour dessiner. Mais à treize ans, en sortant de l’école, j’avais quand même eu mon certificat d’études ! En fait, je n’ai vraiment appris à dessiner que lorsque, l’année suivante, je suis entré à la SAGE. J’y faisais les couvertures de la majorité de leurs publications. »
Travaillant dans les locaux de cet éditeur qui fut l’un des premiers à proposer des récits complets publiés au format à l’italienne en France, il est d’abord pris en charge par le rédacteur en chef René Lexis (qui, par ailleurs, signait Alex Risène aux éditions Ray Flo).
Ce dernier lui apprend les rudiments de la mise en page et de l’impression, alors que le jeune Pierre commence à retoucher quelques bandes étrangères et à dessiner des illustrations et des couvertures, parfois sous le pseudonyme de Sano (couvertures de Capitaine Marvel, Collection Amok, Appel de la jungle, Aventures et mystère, Mascotte, Ranch, Petits Moineaux, Scisucia, Heroïc, Collection Victoire, Collection Grand Nord, Collection Fantôme, Roy Rogers, Nat le petit mousse…) :
« Plus ou moins en même temps, en août 1952, j’ai remplacé Gérald Forton sur une bande dessinée dont le héros était une sorte de Jim la Jungle [« Jim Cartouche » pour Ray-Flo, série créée par René Lexis et que Frisano signait du pseudonyme de F. Pierrault]. C’était une maison d’édition dont le patron (un certain monsieur Bréant), très paternaliste, ne connaissait rien à l’édition. Pour elle, j’ai aussi livré une grosse quantité de couvertures en tous genres [pour Kid Rivers, Bill Norton…]. »
Chez ce même éditeur, il collabore également, avec son frère Jean, au western « Jim Tomahawk », entre 1952 et 1954. Pratiquement trois ans plus tard, après un long service militaire, Pierre Frisano retrouve son mentor René Lexis qui travaille désormais aux éditions Mondiales. Il le fait embaucher pour réaliser des couvertures et des illustrations dans plusieurs magazines féminins, et ceci jusqu’en 1972, en alternance avec celles des grands maîtres italiens comme Walter Molino (voir : Walter Molino : un maître oublié de la bande dessinée italienne) : « Après la SAGE, je suis entré chez Del Duca, c’est-à-dire les éditions Mondiales. J’y suis resté quinze ans à faire des illustrations pour La Vie en fleur, Intimité, les couvertures de Nous Deux… Pour Del Duca, j’ai été aussi l’un des premiers à faire, dans Paris-Jour, des bandes verticales [trente-six histoires d’environ trente bandes de trois dessins chacune]. J’aimais bien faire ça. La dernière que j’ai dessinée était sur Louise Michel… C’est après mai 68 que des frictions se sont fait sentir entre les dessinateurs (dont Pierre-Léon Dupuis) et les éditions Mondiales. Nous nous battions pour avoir la sécurité sociale alors que Paris-Jour se permettait de passer, dans ses pages, un article demandant la sécu pour les animaux ! De plus, Del Duca revendait nos bandes en Italie à un prix dérisoire. Par exemple, “Louise Michel” était revendu vingt francs la page [trois euros, environ], les droits que je touchais étaient alors ridicules ! On a intenté un procès, ça traîne encore, puis environ deux ans après, j’ai quitté les éditions Mondiales. »
En 1968, il collabore à Marine Magazine avec des couvertures, des illustrations et des dessins-montages, puis, l’année suivante, il met en images la vie de Charles de Gaulle, pendant une cinquantaine de bandes, dans le journal suisse La Feuille d’avis de Neuchatel (« Le Mystère de Gaulle », scénario de Galluis).
Ensuite, il rencontre Raymond Maric : un tournant important dans sa carrière, puisque c’est à partir de ce moment-là que Pierre Frisano s’oriente plus précisément vers la bande dessinée classique : « D’abord, j’ai réalisé, pour un associé de Jean Chapelle (éditeur de la SFPI/MCL), l’adaptation [par le scénariste Jean-Marie Pelaprat] du feuilleton télévisé “Daktari” en alternance avec Jean Sidobre [soit treize épisodes de huit planches publiés du n° 1 de mai 1972 au n° 12 de mars 1974 ; les huit premiers ayant été repris dans deux albums, en 1974]. Pour ce même éditeur, j’ai aussi fait un album de “Zorro”, en 1978. Maric en avait fait le scénario et, pour lui faire plaisir, j’avais accepté de l’illustrer… J’étais tellement débordé de travail qu’il m’a fallu un an pour le réaliser… Le format de l’album était d’ailleurs une erreur ! »
Il entame alors une très longue collaboration avec Raymond Maric, tout d’abord en succédant à Raphaël Carlo Marcello sur la série de science-fiction « John Parade ».
Ce patrouilleur de l’espace est publié dans le bimestriel de la SPE (Société parisienne d’édition, antérieurement dénommée Offenstadt Frères, puis Publications Offenstadt) Le Journal des Pieds nickelés (de 1973 à 1974), puis dans Trio/Pieds nickelés magazine (en 1977 et 1978) :
« Marcello avait beaucoup de travail et il m’a proposé de le remplacer pour la série “John Parade”, dont le scénariste était Maric. J’en ai fait huit récits de huit pages entre 1973 et 1978. »
Avec l’aide de Maric aux scénarios, Pierre Frisano va multiplier les bandes dessinées pour la SPE et Ventillard.
Onze récits de jungle de huit à seize planches chacun mettant en scène Gorak, l’homme au guépard, sont publiés dans Le Journal de Bibi Fricotin (de mai 1974 à janvier 1976), puis dix-huit autres dans Trio (de mars 1976 à mai 1979).
Les huit premiers épisodes, quant à eux, ont été repris en deux albums de la collection Jeunesse joyeuse (en 1979) :
« Je n’ai jamais vraiment été censuré… Je faisais ce que je voulais avec la nana de Gorak : je n’ai jamais eu de problèmes… En Suède, a contrario, nous n’avons pas pu revendre un épisode de “Gorak” mettant en scène des amazones plus ou moins dénudées… Remarquez, ça ne me gênerait pas de faire des bandes dessinées pornos… Ha Ha Ha… »
Trente et une aventures de huit à seize pages chacune de la série « Macchus » sont ensuite proposées dans Trio (de mars 1976 à juin 1979).
Certaines histoires de ce western classiques sont compilées dans un album édité à six cents exemplaires numérotés, en noir et blanc, par Lobédé, le festival BD de Longwy BD, en novembre 1997.
D’autres sont reprises dans l’hebdomadaire de télévision Télé Poche, à la même époque.
Des vignettes d’animation, pour les présentations ou les fins de récits, sont rassemblées sous l’intitulé « Raconte-moi » dans Trio, de janvier 1977 à juillet 1977 et les neufs courtes histoires (entre trois et cinq planches chacune) de la série « Skatie » sont éditées dans Lili-Aggie magazine, de mai 1978 à mars 1979 :
« Simultanément, je travaillais pour les pockets de la S.E.P.P. de Lyon. C’est Pierre Le Goff, le responsable de mon syndicat, qui m’avait contacté.
J’y ai travaillé un ou deux ans en dessinant des couvertures et des scénarios de Louis Murtin : “Ray Bartel”.
C’est une série qui a dérivé tout doucement vers la science-fiction et le fantastique, ce qui plaisait bien à l’éditeur. Mais les textes étaient vraiment trop touffus et, à la fin, je n’avais plus le moral… »
Pierre Frisano en dessine pourtant trois aventures de cinquante-huit pages dans Défi (de juin à août 1975), quatre de trente-deux pages dans Super Fantastik (de septembre 1975 à mars 1976) et une de seize pages dans Vautour, en juin 1976. Puis, en 1979, il collabore à la revue écologique pour les jeunes Pistil (avec les quarante-quatre pages de « Sven et Bogi » (3),un scénario de Sacha qui sera repris en tirage limité aux éditions Regards en 2008 :
« J’ai toujours travaillé vite, car j’ai toujours été obligé économiquement d’adopter ce rythme. Une fois, j’ai commencé à six heures du soir une aventure de Sven et Bogi. J’ai terminé vers trois-quatre heures du matin : j’avais fait quatre planches, en ayant fait trois autres de “Macchus” la veille. À l’époque, je tombais vingt-huit planches par mois, plus les couvertures, illustrations… Je crois que je n’arriverais jamais à dessiner lentement, je suis trop nerveux pour ça ! »
Ensuite, Frisano travaille dans la revue Stéphanie [deux pages de « Cherchez l’énigme » écrites par Maric, en 1979, où les chanteurs France Gall et Michel Sardou mènent l’enquête] et sur une version de « San Ku Kaï ».
Il s’agit des aventures d’un personnage de série télévisée japonaise adaptées par Claude Moliterni dans un album des éditions Dargaud [quarante-quatre planches publiées en 1979].
La série passe ensuite dans Albator : le journal de Cap’tain Fulgur présente [quarante-cinq planches publiées en 1980 et reprises, la même année, dans un autre album chez Dargaud] : « Vocéane ».
En 1982, le premier épisode sera réédité dans Télé-Junior.
Pour ce magazine de Franklin Loufrani, Pierre Frisano avait déjà mis en images, en 1980, six épisodes de huit pages d’un « Fantômas ».
Cette « adaptation » des romans de Pierre Souvestre et Marcel Allain, due au scénariste Sacha, est compilée dans un album publié parTélé-Junior, la même année :
« J’ai aussi livré aux Anglais des BD de style fantastique [pour la revue 2000 AD]. Les scénarios étaient d’ailleurs bons [ils étaient dus à Chris Lowder] et me plaisaient, mais ils ne m’ont pas renvoyé les originaux ; aussi, j’ai arrêté ; de plus, il n’y avait aucun droit d’auteur. »
Pour Larousse, il participe aux fascicules de L’Histoire du Far West en bandes dessinées [quatre récits de vingt planches scénarisés par Maric, Frank Giroud et André Bérélowitch et publiés d’octobre 1980 à décembre 1981], aux albums « Découvrir la Bible » [trois tomes avec des histoires de vingt-trois pages chacun, écrites par Étienne Dahler et publiées d’octobre 1983 à mai 1984] ou à la collection Grands Destins [quarante-six pages scénarisées par David et Hélène Martha racontant Victor Hugo en bandes dessinées, en 1985] :
« J’ai également failli aller en Nouvelle-Calédonie pour y adapter, en bande dessinée, l’histoire de ce pays. C’était bien payé, mais la Nouvelle-Calédonie, c’était vraiment loin ! »
Il retrouve cependant Maric dans Spirou [quatre « Contes défaits » de trois pages en 1981-1982 et les quarante-quatre pages de « Peruana » en 1986] et pour quelques albums publiés chez Dargaud [les soixante pages de « Che Guevara : les barbudos du Granma » en 1983] ou RTL édition, avec les opéras « Aïda » et « Otello » de Giuseppe Verdi en quarante-six planches chacun de bandes dessinées, en 1985.
Le premier sera repris dans Télé Poche en 1986 et le deuxième sera réédité chez Théloma, en 2006.
Il sera même au sommaire de Pif Gadget [les vingt pages scénarisées par Jean Sanitas de « Superom, Spiderwoman et Godomax contre X noir », en 1985] et de Pilote [une planche intitulée « Destin animé » avec la chanteuse Lio comme héroïne, sur scénario d’Hélène Girard] : « J’avais aussi été contacté par Pilote pour que je reprenne “Al Crane” de Gérard Lauzier et Alexis, dont j’étais le coloriste… »
Signalons qu’il dessine aussi « Osmoy : Sébastien, les chemins de la vie » chez Loubatières en 1986 [quarante-quatre pages sur des textes de Jean-Paul Tibéri], tout en collaborant longuement avec les éditions Bayard.
Dans le bimensuel Okapi, il réalise de nombreuses illustrations, dix courts récits de six à dix-huit planches [scénarios d’Alain Bouton, Pascale Reytier, Marie-Noëlle Pichard, Philippe Bonifay, R. Canal, Hélène Girard, Dieter…, publiés entre 1986 et 1992] et des adaptations de « Jacquou le croquant » d’Eugène Le Roy par Marie-Noëlle Pichard [quarante-quatre pages en 1987] et de « Sans Famille » d’Hector Malot par Mathilde Fergusson [quatre-vingt-dix pages en 1990 et 1991] qui donnent lieu à des albums chez Bayard Jeunesse en 1988, 1991 et 1992.
Il livre également des illustrations pour les revues I Love English et Je bouquine de cet éditeur catholique.
On lui doit aussi des albums beaucoup plus religieux comme « Saint-Martin » ou « La Petite Thérèse de Lisieux » scénarisés par Maric aux éditions du Signe [vingt-neuf et trente pages en 1993 et 1997], ainsi qu’une histoire de douze planches sur le père Polpieluszko [scénario de Thierry Lescuyer] pour la revue Grain de soleil, reprise, en 1994, dans le tome trois de la série « Les Chercheurs de dieu » au Centurion, puis chez Bayard Jeunesse.
Enfin, toujours avec son complice Raymond Maric, il réalise les pages de « Menez l’enquête avec Steve Kramer » dans Télé Star jeux [une par numéro, entre 1997 et 1999] et, surtout, son dernier travail publié : les quatre albums, de quarante-six planches chacun, de la belle série historique « Courtisanes » publiée dans la collection Vécu chez Glénat, de 1996 à 1999. On entraperçoit aussi ces aventures dignes des feuilletons populaires de la fin du XIXe siècle dans le magazine éponyme de cet éditeur, alors que certains épisodes ont été prépubliés dans France-Soir à la même époque ; mais dans l’interview publié dans Vampyr, ce n’était encore qu’un projet : « Il est question d’une série pour Circus [sic !] avec Maric et j’ai un scénario de Jean-Claude Forest. Comme vous voyez, il y a du pain sur la planche…
Le travail de Pierre Frisano se caractérise par un graphisme énergique et anguleux, rehaussé de fines hachures [dixit Patrick Gaumer dans son « Dictionnaire mondial de la BD » chez Larousse], mais malgré la qualité de son graphisme, il ne connut jamais la notoriété qu’il était justement en droit d’attendre…
Gilles RATIER
(1) Évidemment, nous adressons tous nos remerciements à Frédéric Blayo et José-Louis Bocquet, mais aussi à Louis Cance qui nous a confirmé le décès de Pierre Frisano et dont son très complet dossier paru dans le n° 78 de Hop ! nous a énormément servi.
(2) Bon sang ne saurait mentir puisque le fils de Jean Frisano, Thomas, se lança lui aussi dans la bande dessinée, suivant ainsi les traces de son père. Hélas, malgré son évident talent graphique, ni son « Art Cool » [scénario de Jean-Pierre Dionnet, chez Albin Michel, en 1990], ni sa série policière « Relations publiques » [écrite par le fidèle Maric, de 1998 à 2000, aux éditions Glénat] ne rencontrèrent le succès espéré.
(3) D’après les dires de Frisano, dans une interview réalisée par Jean-Paul Tibéri et publiée dans le n° 47 d’Haga, à l’automne 1981, un deuxième épisode aurait été dessiné, mais n’est jamais paru. Outre ce numéro d’Haga et le n° 78 de Hop !, on peut aussi consulter, à bon escient, Alliage n° 2, Le Collectionneur de bandes dessinées n° 85, Trio n° 7, Vécu n° 7 et n° 15 de la nouvelle série ou La Lettre de Dargaudn° 43 pour en savoir plus sur cet extraordinaire dessinateur réaliste.
Merci Gilles pour cet article très intéressant comme toujours et cet hommage à Pierre Frisano.
Juste un détail : j’avais souvenir que Thomas était le fils de Jean et donc le neveu de Pierre ?
Damned mon cher Jean-Luc, vérifications faites, tu as entièrement raison ! En fait, j’ai trop fait confiance à ma référence favorite « Le Dictionnaire de la BD » chez Larousse de Patrick Gaumer et j’ai bêtement répété l’erreur de l’ami Patrick sans vérifier ses écrits (alors que j’aurais dû) : mais il faut dire, à sa décharge et à la mienne, qu’il se trompe tellement rarement qu’on le croit toujours sur parole (ou plutôt sur écrit) !!! Comme quoi, personne n’est parfait, même pas Patrick et encore moins moi (rires).
Je corrige tout de suite.
Merci encore pour cette précision…
Gilles
Je plaide coupable ! Et m’empresse de corriger sur mon exemplaire de travail. De mémoire, je crois me rappeler que c’était le regretté et adorable Maric qui m’en avait parlé à l’époque. Sans certitude, toutefois, cela remonte à pas mal d’années, Ce dernier ayant travaillé avec toute la famille, possible qu’il se soit emmêlé les pinceaux (les plumes ?)… ou que j’ai mal interprété ses propos ? L’occasion, en tout cas, de saluer sa mémoire et celle de tous les Frisano !
Amitiés,
Patrick
Un dessinateur dont le talent n’aura pas été employé comme il le méritait, à mon avis. Un style qui m’avait marqué quand j’avais découvert « Gorak » et « Macchus » (dont je suis heureux d’avoir la planche-titre sur mon mur…). J’aurais TANT aimé le rencontrer et l’interviewer, mais on m’avait fait comprendre que ce n’était plus possible, depuis un certain temps. Il aura marqué la BD populaire, celle des « illustrés pour la jeunesse » mais aussi ceux des moins jeunes. RIP. (Et bravo aussi au passage à « Hop! » de mettre ces auteurs et dessinateurs-là en valeur… bien avant qu’ils soient réduits à des notices nécrologiques…)
Et merci Gilles pour cet article et la richesse de l’iconographie, comme d’habitude.
La dynastie Frisano… vraiment étonnante.
Encore un grand Monsieur de la BD qui disparaît, aprés des décennies de bons et loyaux services à la Bd.
Je me suis permis de lier votre article sur la page de la convention Générations Star Wars et Science-Fiction https://www.facebook.com/GenStarWars . Nous avons reçu Thomas Frisano à plusieurs reprises et personnellement je ne connaissais pas son oncle ni son travail. Oubli réparé grâce à votre excellent hommage et nous avons bien sûr une pensée pour toute la famille Frisano.
Merci pour cet hommage à Pierre Frisano.
Néanmoins, ce dernier aurait probablement été troublé de lire qu’on le trouve « particulièrement aigri envers le milieu de la bande dessinée… ».
La BD l’a occupé une grand partie de sa longue carrière artistique. Il avait souvent côtoyé les meilleurs artistes réalistes (Gillon, Poïvet, Forest), sans compter la multitude de ceux croisés sur les festivals, qui lui vouaient beaucoup de respect. Bien évidemment, en près de 60 ans, Pierre a pu connaître, comme la plupart des professionnels de la BD, de bonnes et de mauvaises aventures éditoriales (BD alimentaires, limogeage plus ou moins franc de certaines séries), voire de malhonnêtetés (non paiement, droits non versés). Ces incidents, heureusement peu fréquents, n’entamaient en rien l’enthousiasme qu’il manifestait à évoquer son parcours, ses albums et ses amitiés dans le monde de la BD.
Et puis cette dernière n’était qu’une des facettes de son art : en raison de sa formation d’ébéniste, il avait la passion du bois, de son travail ; il montrait également une méticulosité incroyable dans la réalisation de maquettes. Enfin, c’était un joueur de guitare talentueux qu’ont peut redécouvrir, aux côtés de Djamel Laroussi, dans le clip « Je Veux du Soleil » du groupe Au Petit Bonheur :
http://www.youtube.com/watch?v=3uStC_JW4XU
Bonjour !
Je viens juste d’apprendre que les éditions du Signe viennent de rééditer son « Saint-Martin » scénarisé par Maric (bizarrement, la couverture cite Wolfgang Urban en auteur) et que Jean-Paul Tibéri vient de lui consacrer un album de sa collection de monographies coédité par son association Regards et Le Taupinambour (voir : http://www.coffreabd2.com/cgi-bin/boutique.bin?s=0&W=Tib%E9ri). Quant au côté aigri de Pierre Frisano envers la BD ces dernières années, il m’a été dépeint par nombre de ses amis du métier, je n’ai fait que rapporter leurs dires, sans entrer dans les détails. Maintenant, vous avez peut-être raison et je m’empresse de supprimer ce passage un peu tendancieux, je dois bien l’avouer.
Bien cordialement.
Gilles Ratier
Ping : Pierre Frisano réédité à l’ABDL et chez Regards | ArtsCulture