À la rencontre des auteurs de la série « Betty & Dodge » du dessinateur Thomas Du Caju et des scénaristes Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van Beirs

Proposés à l’origine en albums en néerlandais, les exploits de ce duo d’aventuriers antagonistes, qui évolue au sein d’un monde sur le point d’être bouleversé par le deuxième conflit mondial, sont encore peu connus dans l’espace francophone. Heureusement, les éditions BD Must font tout pour que cette série passionnante et très bien documentée – où l’aventure côtoie la grande Histoire – devienne indispensable aux amateurs d’espionnage, d’action, de love-story et d’épopées bien racontées et dessinées.

Après une première salve de trois albums proposée à la fin de 2012, avec un cahier de suppléments documentaires et historiques dans chaque ouvrage en tirage limité accompagné d’ex-libris, une deuxième trilogie est prête à faire feu et devrait être disponible pour le festival BD de Chambéry, le week-end du 20 octobre. Vous y constaterez les progrès graphiques effectués par Thomas Du Caju, en pleine possession de son art, et le renouvellement de l’inventivité des scénaristes Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van Beirs.

            Nous sommes dans les années 1937-1938. Betty, jeune et belle aristocrate anglaise parfaitement bien éduquée, part aux États-Unis, puis au Canada, à Madrid, à Venise ou à Berlin, à la recherche de son père : un physicien nucléaire pourchassé par les espions d’Hitler et ceux de l’oncle Sam. Dans sa quête, elle est aidée par Dodge, un séduisant photographe américain casse-cou. Les déboires et convictions de ce couple improbable font alors penser à ces comédies américaines, tournées de la fin des années 1930 au début des années 1950, avec Katherine Hepburn, alors symbole précurseur de l’émancipation féminine, en duo avec Cary Grant (ou même avec son mari Spencer Tracy).

Ici, c’est l’aventure avec un A majuscule qui est privilégiée, même si le réalisme voisine souvent avec des situations pittoresques. De plus, le dessin efficace et enjoué de l’illustrateur (qui se caractérise par un évident classicisme) convient parfaitement aux scénarios dynamiques et aux découpages cinématographiques des deux scénaristes.

Après avoir suivi des études d’art plastique à Saint-Luc à Gand, le dessinateur publicitaire Thomas Du Caju a aussi travaillé pour des studios de films d’animation classique ou en 3D.

Côté bande dessinée, il collabore d’abord longuement avec Merho sur sa série humoristique et populaire « Kiekeboe », puis avec les studios Vandersteen sur « Bob et Bobette » ; notamment pour les dessins de l’album « L’Intrus de la ronde de nuit » (en 2006).

À partir de 2005, on lui doit l’illustration de quatre albums de la série policière « Sabbatini » scénarisée par le dessinateur Luc Morjaeu pour Mezzanine (éphémère filiale néerlandaise des éditions Dupuis qui n’en traduisirent en français, sous ce label, que le premier tome). Ensuite, il fait équipe avec le producteur de films Jean-Pierre van Rijkeghem et le traducteur Pat van Beirs (un duo couronné par de nombreux prix pour leurs romans destinés à un jeune public et leurs scénarios de films), afin de créer la série « Betty & Dodge » pour la célèbre maison d’édition flamande Standaard Uitgeverij, entre 2008 et 2012.

Gilles RATIER

L’entretien qui suit a été réalisé par David Steenhuyse, rédacteur en chef du site http://www.stripspeciaalzaak.be, et a été traduit par Monique Nagielkopf (adaptation de Jean-Michel Boxus) pour les éditions BD Must.

David Steenhuyse : L’amour pourrait bien s’en mêler un jour, mais pour le moment la jeune Anglaise de dix-neuf ans, Betty, et le photographe de presse américain Dodge n’ont rien en commun… sinon les péripéties rebondissantes dans lesquelles les circonstances les jettent dans le New York de la période d’avant-guerre, en 1937. Pat et Jean-Claude, nul besoin de réciter votre palmarès pour montrer tout ce que vous avez déjà accompli dans le domaine du cinéma et de la littérature. Qu’est-ce qui vous a fait plonger dans le monde de la bande dessinée ? 

Jean-Claude van Rijckeghem : Ce plongeon s’est fait par hasard. Si ma fille ne partageait pas les mêmes bancs d’école que celle de Thomas et que nous ne nous étions pas rencontrés, cette BD n’aurait sans doute pas vu le jour. C’est Thomas qui nous a demandé de lui écrire quelque chose qui se passerait dans les années d’avant-guerre, et ainsi fut fait. Pour moi, écrire une bande dessinée est un rêve d’enfance.

Dans mon adolescence, j’étais fasciné par les grands maîtres comme Jean-Michel Charlier, Greg et René Goscinny et les histoires qu’ils racontaient. Je connaissais les noms de tous les scénaristes de bande dessinée bien avant de connaître les noms des réalisateurs de cinéma. Je me souviens de mes BD préférées de Charlier : « Blueberry », « Barbe-Rouge », « La Patrouille des Castors » et « Jacques Le Gall ». Lorsque je lisais Robbedoes (version néerlandaise de Spirou) chaque semaine, Vingt Milliards sous la terre de la série « La Patrouille des Castors » paraissait à raison d’une page par semaine.

Cela me prenait presque une année scolaire pour terminer l’histoire. Le suspense me tenait en haleine toute l’année. Et oui, en tant qu’ado, je rêvais, une fois devenu adulte, de raconter des histoires et de captiver le lecteur.

Pat van Beirs : « Moi aussi, j’ai d’abord été un fan de BD avant d’être un mordu du cinéma. Je découpais les BD de Old Shatterhand du quotidien De Standaard et les collais dans un album que j’avais bidouillé. Ma découverte la plus excitante, je l’ai faite avec « Llano Estacado » de Karl May et du Studio Vandersteen : une histoire de vengeance incroyablement cruelle qui se déroulait au Texas. Et je collectionnais aussi avec avidité les petites BD de Robbedoes (Spirou). Mon père s’insurgeait contre la qualité bédéesque de la série « Batman » à la télévision, mais moi je la trouvais fantastique. Je dévorais « Nero » (« Néron ») et j’ai encore les vieux albums de « Kuifje » (« Tintin ») de 1947, qui appartenaient à mon père.

DS : Avec De Bal (Le Ballon sorcier) vous avez déjà tous deux travaillé avec un réalisateur ayant des antécédents dans la BD. Y a-t-il encore beaucoup de fans de la BD parmi les réalisateurs et les acteurs de cinéma ?

JCVR : Sans aucun doute. Avec Dany Deprez, le réalisateur de De Bal, j’avais déjà travaillé sur un documentaire sur la bande dessinée belge. Koen De Bouw (acteur de série TV néerlandophone) m’a confié être fan de « Thorgal ». Et je sais que Robbe De Hert (réalisateur belge) est lui aussi un grand amateur de BD. 

PVB : Tous ceux qui sont créatifs en Belgique ont grandi avec des bandes dessinées en mains. C’est notre mémoire collective.

DS : Thomas, pour dessiner « Betty & Dodge », tu as dû arrêter une autre série, « Sabbatini ».

TDC : Je ne peux dessiner qu’un nombre restreint de bandes dessinées par an, donc, il faut bien faire un choix.

DS : Betty et Dodge ne vont-ils pas ressentir autre chose que de l’exaspération l’un envers l’autre, être liés par un autre sentiment ? Comme dans le film L’Arme Fatale où les deux protagonistes ne peuvent pas se sentir au début et ne cessent de se jouer des tours, mais deviennent finalement les meilleurs amis du monde ?

JCVR : Oui, c’est une histoire de copains, mais je ne crois pas qu’ils deviendront les meilleurs copains du monde. Mais, qui sait ?

PVB : Évidemment, nous allons faire durer le plaisir aussi longtemps que possible, mais c’est et cela restera une bande dessinée pudique, loin du sexe que nous voyons parfois dans la production BD actuelle. 

DS : Mais vous rendez-vous compte qu’après l’éventuel premier baiser, le lecteur pourrait perdre l’intérêt ? Une fois que l’on a répondu au désir ou aux attentes, il n’y a plus grand-chose à raconter que le lecteur veut suivre à tout prix. Le succès de séries télévisées comme Melrose Place, Les Nouvelles aventures de Superman, The X-Files et tant d’autres a commencé à décliner après le début de la liaison amoureuse de, respectivement, Billy et Allison, Lois et Clark (alias Superman) et Mulder et Scully. Betty et Dodge vont-ils garder leurs distances ?

JCVR : Excellente remarque, nous en tiendrons compte ! La ligne que doit suivre la série, nous l’avons plus ou moins en tête, mais quelque part, nous ne voulons pas encore savoir ce qui va arriver aux personnages, et comment cette grande aventure de Betty et Dodge se terminera au juste. En tant qu’auteur, vous pouvez présenter des obstacles et des situations aux personnages, mais la façon dont ils vont s’en sortir, ce qu’ils vont faire, et s’ils vont finalement s’embrasser, tout cela doit surgir pendant le processus d’écriture. Vous espérez toujours que les personnages vont vous surprendre. Quant au premier baiser, bon, il y a naturellement ce moment surnaturel dans une aventure où ils pendillent tous deux à un pic de rocher, des centaines de mètres au-dessus du ressac houleux. Elle plonge son regard dans ses yeux sombres, et il dit… (rires)

PVB : Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a une sorte d’alchimie qui se passe à un tout autre niveau que le niveau purement romantique. Pensons à Steed et Mrs. Peel dans Chapeau melon et bottes de cuir, dans les années 1960.

Ils forment une équipe parfaite, mais le lien profond qui les unit n’est indiqué qu’avec un humour flegmatique.

Ce n’est qu’à la fin que nous apprenons que M. Peel, que l’on ne nous avait jamais donné à voir, est le parfait sosie de Steed. Il ne faut pas édulcorer une réaction intense.

DS : J’entrevois un autre élément possible dans un troisième personnage qui éveillera la jalousie de celui qui est moins aimé à ce moment-là.

JCVR : Hmmm… Qui sait ?

PVB : Eh bien, il y a Harry, le fiancé de Betty, celui qui peut toujours être atteint au téléphone. Je suis curieux de savoir comment ce pôle opposé de Dodge se faufilera dans l’histoire.

DS : Le rat Pulitzer est-il votre Milou, Spip ou Idéfix et rongera-t-il encore les cordes au cours de l’une ou l’autre détention ?

JCVR : Non, Pulitzer est un rat paresseux qui ne jure que par les petites siestes sur les conduites de radiateurs, les salades Waldorf pourries et les dames rates aux yeux cerclés de cils immenses.

PVB : Oui, Pulitzer sera kidnappé par les nazis et ne sera relâché qu’en échange d’une énorme rançon, un lourd fardeau sur sa conscience. Mais finalement, il donnera sa vie pour Dodge, qui décrochera ainsi le prix Pulitzer.

DS : À propos de nazis. La série (ou le premier cycle) comptera huit volets et ira de 1937 à la Seconde Guerre mondiale. Pouvez-vous garder la légèreté nécessaire sur fond de tels événements ? Jusqu’où irez-vous pour pénétrer les horreurs de la guerre ?

PVB : Les horreurs d’alors ont un côté presque romantique à cause de la patine rétro et de la propension des nouvelles forces de droite à décrire les crimes des nazis comme des détails ou des notes en marge de la Grande Histoire.

Mais bien que la menace d’une conflagration universelle était alors très tangible, une sorte d’humour amer, cynique s’alliait à un combat désespéré pour un monde meilleur.

À la fin de la guerre civile en Espagne, quand Franco l’emporta, l’avenir de la démocratie en Europe paraissait bien sombre, mais la Grande-Bretagne et, plus tard, les USA tinrent bon. Nos personnages apportent leur petite pierre, un peu comme à la fin du film Casablanca.

DS : Un de nos collaborateurs a remarqué que Thomas paraît prendre plaisir à dessiner de vieilles voitures. Il trouve aussi qu’elles sont très convaincantes, et roulent dans les rues avec beaucoup d’allure. Combien de temps passes-tu sur des scènes de ce genre, Thomas ?

TDC : Je travaille en moyenne trois jours sur une planche, les scènes de rue vont parfois plus vite que des scènes qui paraissent simples à première vue, comme un bistrot bien rempli par exemple.

DS : As-tu aussi aimé dessiner les vieux immeubles new-yorkais avec leurs escaliers de secours typiques ?

TDC : Ces escaliers servent à reconnaître immédiatement la ville, même sans panorama. Ils sont donc très utiles.

DS : Tu consultes beaucoup de documentation. Où la trouves-tu ?

TDC : Sur internet, bien entendu !

DS : Êtes-vous déjà allés à New York ou est-ce à votre programme ? En principe, vous pouvez mettre le voyage dans vos frais professionnels, vous savez ?

TDC : Nom d’un chien, que me dis-tu là ? Est-ce que je peux encore partir ?

JCVR : Merci pour le conseil. Bonne idée ! Oui, je suis déjà allé une fois ou deux à New York, et je suis rentré chargé de guides touristiques de la ville, dont nous nous servons. J’ai très envie d’y retourner. Je sais déjà que, sentimental comme je suis, j’irai chercher les lieux où s’est déroulée la première aventure de Betty et Dodge.

PVB : J’y vais cette année avec ma famille. Nous sommes comme envoûtés, maintenant que « Betty & Dodge » nous en ont donné un avant-goût. Je suis curieux de voir si la Statue de la Liberté y sera encore…

DS : Je crois que Hec Leemans (dessinateur, entre autres, de la série historique « Bakelandt » et scénariste des aventures de Nino aux éditions du Lombard) est aussi un passionné de cette époque. Explique-moi ce qu’elle a de si intéressant.

PVB : D’un côté, on pouvait constater, surtout au début des années trente, un sentiment énorme de marche en avant, une grande liberté dans les arts, une grande modernité, autant de choses qui étaient aux antipodes de la démarche dictatoriale des despotes de l’Axe Berlin-Rome-Tokyo. Ces conflits rendaient l’arène politique extrêmement intrigante et pénible. La guerre semblait inévitable et l’on se sentait impuissant. Ça a été un tsunami. Ce furent ce que les Chinois appellent « des temps intéressants », débordants de grands et de petits conflits. Cela débouche sur le drame, les drames, à tous les niveaux. Par ailleurs, les manières étaient moins vulgaires que de nos jours.

DS : Leemans raconte à ce sujet qu’il faut se méfier des clins d’œil aux anecdotes historiques, parce qu’on ne peut pas partir de la présomption que le lecteur les connaît toutes.

TDC : Je ne sais pas s’il est nécessaire que tout le monde connaisse ces faits ou anecdotes, on peut aussi lire l’histoire en n’en sachant rien.

PVB : Ces anecdotes doivent rester fonctionnelles dans le cadre de l’histoire. Il ne faut pas jouer les maîtres d’école, car cela rend le récit lourd à digérer.

DS : Comment se déroule un processus d’écriture commune, en fait ? Et en quoi cela diffère-t-il du roman ou du scénario de film ? Le « langage » est-il différent ?

JCVR : Pat fait les recherches et moi j’écris l’histoire. Quant à la rédaction finale du scénario, nous la faisons ensemble. Un scénario pour bande dessinée ne diffère pas tant d’un scénario pour film. Mais ce qui est amusant pour une BD, c’est d’une part que le scénario est bien plus court, et de l’autre, que tout est possible, de l’avion qui s’écrase à la poursuite hallucinante dans le centre de New York. Tandis que pour un scénario de film, je dois bien tenir compte des contraintes pratiques, et garder le nombre de lieux et de personnages aussi restreint que possible.

Ex-libris des trois premiers tomes édités par BD Must.

La BD et le cinéma se caractérisent par le conflit extérieur au héros. Les personnages se disputent, se font mutuellement enrager ou se dépouillent l’un l’autre. Le caractère des personnages se précise par leurs actions et les décisions qu’ils prennent quand ils sont plongés jusqu’au cou dans les difficultés. Le film offre la possibilité, grâce à l’interprétation des acteurs, de fouiller et de nuancer encore plus les personnages, mais en grandes lignes, il y a beaucoup de similarités entre la bande dessinée et le cinéma. Le roman traite plus souvent de conflits intérieurs. Un personnage peut se torturer mentalement dans un roman sans avoir de conflit avec son voisin ou sa famille. On peut entrer dans l’esprit d’un personnage sur la durée d’un roman et ne pas s’ennuyer, mais dans un film ou dans une BD, le résultat ferait bâiller.

C’est aussi la raison pour laquelle bien des adaptations de romans ratent leur but, tandis que la plupart des adaptations de bandes dessinées connaissent le succès. Les romans les plus intéressants à adapter à l’écran (ou en bande dessinée) sont ceux qui présentent tant un conflit externe qu’un conflit intérieur.

En outre, un roman est naturellement un travail de longue haleine. Notre roman Jonkvrouw (La Jeune Fille rebelle), qui portait sur une jeune femme du Moyen Âge, nous a demandé, à Pat et à moi, plus de deux ans. Car il faut chercher bien plus longtemps pour trouver le style adéquat, la façon de décrire les sentiments d’un personnage ou l’atmosphère d’une époque révolue.

DS : Merci pour ce mini-cours riche en informations. Avais-tu droit à la parole quant au scénario, Thomas ?

TDC : Nous avons choisi les ingrédients ensemble, mais je trouve le scénario tellement bon que je n’avais rien à ajouter. C’est le scénario rêvé pour un dessinateur en ce qui me concerne. Écrire n’est pas mon fort, donc, chacun son métier.

DS : Est-ce que tu t’es aussi chargé de la mise en couleurs ? Elles ont beaucoup d’atmosphère.

TDC : Oui, j’ai toujours fait la mise en couleur, et je continuerai sans doute à le faire.

DS : Les albums de « Betty & Dodge » offrent des suppléments intéressants avec des informations de fond, des anecdotes. Ces pages supplémentaires sont comme les extras d’un DVD. Faites-vous partie des rares spectateurs qui regardent tous ces commentaires et ces bonus dans leur totalité ?

TDC : J’aime bien. Les huit pages en plus sont pleines d’extras amusants qu’on n’aurait pu mettre nulle part.

JCVR : Eh bien, il y a des DVD, comme Le Parrain et Bullitt, qui contiennent de véritables leçons de cinématographie dans leurs bonus. Nous, dans nos extras, nous ne voulions pas tant parler d’antécédents et de la façon de travailler sur une BD, mais de Betty et Dodge eux-mêmes. Car ils nous intéressent beaucoup, Pat et moi. Comment Betty écrit-elle une lettre à son fiancé ? Que fait Dodge de son rat quand il part une semaine ? Comment se sentent-ils après une telle aventure ? Comment se déroule leur existence lorsqu’ils ne vivent pas des aventures de casse-cou au péril de leur vie et qu’ils sont bêtement affalés dans leur divan à la maison ? Ce sont des choses que nous ne pouvons pas toujours introduire dans la BD elle-même. Pour nous, en tant qu’écrivains, Betty et Dodge sont plus que des héros de papier. Nous essayons de les voir comme des êtres qui ont vraiment vécu. Ils ont une vie périlleuse et excitante, que nous découvrons nous-mêmes peu à peu.

DS : La série « Betty & Dodge » pourrait-elle déboucher sur un film, ou préférez-vous utiliser au maximum les possibilités illimitées du média bande dessinée ?

JCVR : Nous essayons toujours de nous concentrer avant tout sur le média pour lesquels nous écrivons. Nous ne voyons dans « Betty & Dodge » qu’une série de bandes dessinées et ne pensons jamais à un roman ou à un film. Cela n’apporterait, selon moi, que de la confusion dans le processus de travail.

PVB : La BD a ses propres canons. C’est pourquoi il ne faut jamais la faire sortir de son propre langage visuel, car cela conduit droit à la catastrophe.

DS : Nous pourrions encore continuer sur notre lancée, mais il est temps que les lecteurs découvrent les albums de la série. Nous vous souhaitons bien du plaisir et beaucoup de succès, Messieurs.

David STEENHUYSE


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