Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Connaissez-vous Eu. Gire ?
Les éditions du Taupinambour viennent de publier huit albums cartonnés de soixante-quatorze pages en noir et blanc (tirage numérique et dos toilé), reprenant chacun quatre histoires de la série western « Jim Ouragan » qui se déroulait, étrangement, à différentes époques de l’histoire de l’Ouest. Créée par un certain J. A. Dupuich dans les fascicules au format à l’italienne des éditions Artima entre 1948 et 1949, elle fut reprise, en 1954 dans les pages du mensuel Red Canyon, par ce dessinateur extrêmement prolifique et hélas bien oublié aujourd’hui qui signait Eu. Gire, avant de connaître la consécration en étant publiée dans un mensuel éponyme, entre 1955 et 1958 : de l’aventure classique comme on n’oserait peut-être plus en faire aujourd’hui, mais qui a pourtant captivé toute une génération de lecteurs accros à la presse enfantine ; l’élégance du trait semi-réaliste d’Eu. Gire, très reconnaissable, car vif et enlevé, n’en étant pas le moindre atout.
Son œuvre est tellement énorme qu’un (ou même deux) « Coin du patrimoine » ne suffirait pas pour en faire le tour !
Les plus curieux d’entre vous pourront se reporter à la toujours indispensable revue d’informations et d’études sur la bande dessinée qu’est Hop ! ; notamment à ses n° 85, 93, 95, 97, 99 et 101(1).
Nous nous contenterons donc de vous signaler les principales étapes de sa carrière et de mettre en lumière certaines pages qui ne méritent vraiment pas de sombrer dans l’oubli, vu l’obscurantisme patrimonial encore ambiant aujourd’hui, et ceci malgré les tentatives louables de plusieurs structures.
Né le 16 janvier 1906 à Annonay (dans l’Ardèche), Gustave Eugène Giroud, qui adoptera plus tard le pseudonyme d’Eu. Gire pour signer ses illustrations, monte à la capitale et débute comme dessinateur de patrons de broderie pour la maison Hennebo, à l’âge de quatorze ans.
Après avoir aussi illustré des catalogues pour Couture Fabric-Union, il est affecté au service cartographie pendant son service militaire dans l’armée du Rhin. Ce sera aussi l’occasion de travailler pour le deuxième bureau, en redessinant des insignes d’organisations militaires et politiques allemandes.
En 1932, il se marie avec la vendeuse-mannequin Marguerite Déglise et rencontre René Pellos qui n’était pas encore devenu le célèbre repreneur graphique des « Pieds Nickelés ». Ce dernier l’incite à se diversifier en travaillant pour la presse et la publicité.
C’est alors qu’il s’essaye à l’enluminure de livrets de partitions musicales des chansons de Jaboune, Mireille, Michel Emer et autres chansonniers, pour un éditeur parisien du nom de Masspacher.
Fort de cette expérience et recommandé par Pellos, il se présente, deux ans plus tard, chez les frères Offenstadt, afin de s’essayer au dessin humoristique.
Il signe donc, ainsi, du pseudonyme Eu. Gire, de nombreuses illustrations amusantes dans L’Épatant, L’As, Junior, L’Almanach Vermot… Sa première bande dessinée est un strip qui met en scène les gags du Français moyen Hégesippe Dupont, dans L’Épatant en 1937 ; puis ça sera « Laglobule, sportif 100% » dans L’As en 1938 et divers récits complets pour les albums souples Junior.
Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale interrompt ces débuts prometteurs, Gustave Eugène Giroud étant mobilisé et incorporé dans un régiment d’artillerie.
Grièvement blessé par un éclat d’obus en juin 1940 – il en gardera des séquelles toute sa vie -, il est renvoyé dans ses foyers, mais est aussitôt requis par le STO (Service du travail obligatoire) et se retrouve contrôleur dans une usine de la banlieue parisienne.
Pour améliorer l’ordinaire, il réussit à placer quelques dessins dans le journal satirique Le Mérinos ou dans Le Téméraire, bimensuel collaborationniste très controversé aujourd’hui, mais qui a quand même permis à d’excellents auteurs français comme Raymond Poïvet, Jean Ache, Vica, Érik ou Auguste Liquois d’exercer leur métier en cette époque trouble.
À la Libération, on le retrouve dans des structures issues de la Résistance comme l’hebdomadaire La France au Combat, avec le strip « M’sieur Ébahi » à la fin de 1944, ou les éditions France d’abord (avec un fascicule sur la libération de la Corse, en 1945(2)).
Remarqué par René Moreu, rédacteur au Jeune Patriote, il va participer à la transformation de cet organe des Jeunesse républicaines, également issu de la Résistance, en un journal illustré pour la jeunesse qui prendra, le 1er juin 1945, le nom évocateur de Vaillant.
Ne serait-ce qu’en réalisant le logo titre, de nombreuses illustrations et une bande dessinée humoristique intitulée « R. Hudi Junior », publiée jusqu’en novembre 1948. Cette série prendra ensuite le titre de « Les Roule-ta-Bosse et Jim Yes-Yes », avant d’être reprise en fascicule dans les albums ou suppléments Vaillant (en 1946 et en 1951) et dans Dimanche Fillette (en 1949 et 1950). Eu. Gire sera aussi au sommaire de l’éphémère équivalent féminin de Vaillant, Vaillantes, avec une adaptation des Aventures d’Alice au pays des merveilles (en 1946) et des Mille et une nuits (en 1947), ainsi qu’à celui de son supplément en petit format 34 Caméra, avec divers récits réalistes (dont un, La Grande Boucle, sera scénarisé par Jean Ollivier, en 1949).
Cette collaboration avec les éditions Vaillant s’étalera sur vingt-quatre ans et Eu. Gire y livrera ses plus importantes séries ; à commencer par « La Pension Radicelle » qui recueillera deux personnages de la série « R. Hudi Junior », à compter du n° 111 daté du 26 juin 1947. Après ce galop d’essai, cette page complètement loufoque sera publiée hebdomadairement, sans interruption, de 1952 à 1962, avant de passer en courts récits complets épisodiques jusqu’en 1965, puis de revenir à la formule gag en une planche jusqu’au 21 juillet 1968 : les problèmes de santé de son auteur obligeant la rédaction à la remplacer par « Les Inventions de Saturnin » (un autre des protagonistes de la série) animé par son fils, Michel-Paul Giroud. Aujourd’hui, seul un album tout en couleurs de la collection « Patrimoine BD » chez Glénat, réalisé grâce à la pugnacité d’Henri Filippini, et un autre en noir et blanc aux éditions du Taupinambour (en 2010) peuvent encore témoigner de son réel talent humoristique et graphique sur « La Pension Radicelle ».Les deux autres importantes créations d‘Eu. Gire pour Vaillant le sont également dans un style comique, burlesque et souvent délirant : que ce soient le marin hâbleur A. Bâbord et son fidèle Père O. K. (entre novembre 1949 et juin 1967) ou les terribles frères cow-boys gaffeurs Kam et Rah, transfuges du supplément Caméra (entre avril 1955 et août 1964).
Parallèlement, en 1945, notre dessinateur se fait aussi remarquer avec ses productions pour la collection « Chiche ! » : trois fascicules de douze pages poétiques et parfois caustiques écrites par F. Brauner (dont Télé et Fone petits messagers qui seront réédités par Jean-Pierre Dionnet dans le n° 49 bis de Métal hurlant, en 1980) et un petit album broché contenant un long texte d’A. Nuchi et F. Brauner mettant en scène deux vaillantes petites souris (Histoire de Huipatte et Hurrar) et qui est illustré, à chaque page, par un ou deux dessins très denses, truffés de gags et de détails.
Par ailleurs, malgré les restrictions de papier dues à la pénurie, de nombreuses petites maisons d’édition œuvrant dans le genre policier ou le registre sentimental avec des fascicules bon marché se créent alors et sont à la recherche d’illustrateurs confirmés susceptibles de mettre en valeur leurs ouvrages.
Eu. Gire saisit l’occasion et va ainsi travailler, entre 1945 et 1949, sur une cinquantaine de romans populaires, dont la série « Batouk le roi de la forêt vierge » aux textes dus au romancier lyonnais Max-André Dazergues pour les éditions S. A. E. T. L. (Société anonyme d’éditions techniques et littéraires) qui s’étaient installées à Vichy, puis à Paris. Eu. Gire n’en reste pas là avec cet éditeur puisqu’il travaille aussi pour leur hebdomadaire Pic et Nic qui reparaît de 1946 à 1948. Il occupe même, systématiquement, la première page de ce magazine qui publie pourtant bien d’autres dessinateurs prestigieux de l’époque comme René Giffey, Étienne Le Rallic, René Brantonne, Jean Cézard, Chott, Mat et bien d’autres.
Ses récits d’aventures exotiques seront écrits par Germain de Fontenelle alias George Fronval (Wamba le justicier de la brousse, en 1946), par H. M. Dantin (comme Munkey seigneur de la forêt, en 1947) ou par René Rennes (Le Maître des corsaires, en 1947). On le retrouve aussi dans les collections annexes « Album Pic et Nic » ou « Les Merveilleuses Aventures » avec quelques récits complets de douze ou seize planches chacun : Prisonniers des Jivaros ou Les Pirates de Kiem Bay écrits par George Fronval en 1947 et la série « Les Démons de la jungle » écrite par C. Ascain en 1948.Pour pouvoir vivre de son art, notre dessinateur est obligé, comme la plupart de ses collègues de l’époque, de produire beaucoup. Ce qui explique qu’en plus de Vaillant et de Pic et Nic, ce dernier participe à divers autres supports de presse comme le Bob et Bobette des éditions Dargaud (le temps de trois pages de dessins surmontant un long récitatif, en 1947) et les récits complets de la « Collection Hurrah ! » des éditions Mondiales de Cino Del Duca ; où son ami George Fronval adapte des films et serials de western en bandes dessinées, dont ceux consacrés au célèbre Zorro, entre 1948 et 1950.
Hélas les rapports entre Gire et Del Duca sont assez orageux, le premier étant habitué à une certaine liberté à Vaillant et le second ayant du mal à payer rubis sur l’ongle ce suppôt de la concurrence. Leur collaboration ne se poursuivra que pour des illustrations souvent anonymes dans la deuxième série de L’Intrépide (pour la rubrique « De tout un peu… », en 1951 et 1952) et dans des journaux féminins comme La Vie en Fleurs ou Boléro en 1953.
Comme le recours aux photographies pour illustrer les articles n’est pas encore monnaie courante, les rédactions des quotidiens et magazines utilisent toujours le talent des illustrateurs pour égayer leurs publications, dont celui d’Eu. Gire, via l’agence Presse Service Magazine. Souvent avec la complicité scénaristique de George Fronval pour les histoires réalistes (il se réserve les textes des bandes humoristiques), notre dessinateur va livrer un nombre impressionnant de travaux pour la grande presse, nationale ou régionale : divers récits réalistes à suivre dans L’Avant Garde (dont Tony poids mouche écrit par Roger Lécureux et Mandrin le brigand bien aimé scénarisé par Jean Ollivier en 1948, la mise en bulles et en cases des Trois Mousquetaires en 1951 ou encore les strips de « Pat reporter », entre 1949 et 1950), « Michou et Michounette » et la reprise de « Muzo le renard » d’après José Cabrero Arnal dans La Patrie, L’Écho du Centre ou Le Patriote (journaux d’obédience communiste) entre 1949 et 1950, les aventures délirantes d’un mousquetaire (« Le Gars lent Fierabras ») qu’il signe Euquipagire dans le quotidien Ce Soir, de 1951 à 1953, et qui reviendra dans de nouvelles aventures pour L’Humanité entre 1951 et 1968, le strip « Harry Lime » avec textes sous vignettes dans L’Audace en 1952 et 1953 (qui n’est autre que l’adaptation du film Le Troisième Homme d’Orson Welles par George Fronval), des bandes verticales (surmontant toujours des textes imposants dus à George Fronval) pour L’Est Éclair, Libération Champagne ou Le Populaire du Centre entre 1953 et 1958…
Sans oublier les nombreux replacements d’« R. Hudi Junior » dans Le Patriote de Nice de 1949 à 1952, des avatars d’« A. Bâbord » dans Le Cri de la Loire en 1953 et 1954 (devenu « Père O. K et les frères Jakas » dans L’Humanité Dimanche de 1952 à 1956) ou de « La Pension Radicelle » et de « Laglobule, sportif 100% » dans La Vie ouvrière en 1956. On retrouve aussi Eu. Gire dans la version française de Tintin éditée par Georges Dargaud (avec des bandes verticales sur l’actualité ou l’histoire dans le supplément Tintin Actualité, de 1952 à 1955) et, surtout, dans les récits complets des éditions Artima.
Toujours à la recherche de dessinateurs capables de produire beaucoup, vite et bien, afin de soutenir efficacement le rythme mensuel de leurs publications, cette structure basée à Tourcoing, qui employait déjà des illustrateurs connus pour ces qualités (comme Roger Melliès, Bob Dan, les frères Giordan ou Bob Leguay), va aussi faire travailler Gire sur le western « Jim Ouragan » de 1954 à 1958. Mais ce n’est pas tout, car Eu. Gire est aussi présent dans l’hebdomadaire Jocko et Poustiquet (avec « Mondial Circus », une amusante histoire semi-réaliste toute en couleurs dont le scénario est signé de Jean d’Alvignac alias Lucien Bornet, en 1955) et dans IMA journal publicitaire sous-titré L’Ami des jeunes, avec une dizaine de courts récits complets réalistes dans les genres historiques westerns et pirates, entre 1957 et 1958. Avec la transformation des récits complets en petits formats, il va également travailler régulièrement pour cette formule alors en pleine expansion, certainement sur les conseils de ses collègues syndiqués Robert Dansler alias Bob Dan ou Auguste Liquois.
En effet, Gire participe régulièrement aux réunions et aux banquets du Syndicat national des artistes dessinateurs (SNAD) dont il fut, tour à tour, trésorier puis secrétaire.
Ainsi, pour la Société d’éditions générales (SEG) à laquelle il avait déjà réalisé quelques illustrations ou couvertures de fascicules de romans populaires, il va livrer de courtes histoires dans Sans Peur (de 1953 à 1959), À travers le Monde qui deviendra Le Trident (avec notamment Passager de soucoupe volante en 1955 ou Au pays de l’or en 1956 et la série réaliste « Ludo » de 1957 à 1959), O.Kay qui devient Okay Kid (en 1959, puis avec les mésaventures comiques de « Miss Adélie, une otarie pas comme les autres » en 1960), Sonic (en 1961)… Cependant, la concurrence devient rude et cet éditeur parisien va préférer acheter du matériel étranger moins coûteux. Il rentabilisera même, à partir de 1963 et jusqu’en 1968, les inédits qu’Eu. Gire et consorts (René Brantonne, Auguste Liquois, Bob Dan, Loÿs Pétillot…) ont réalisé antérieurement, lors d’années plus fastes, en les rééditant dans des titres comme Super Smash, Yphon, Les Loups… Heureusement, l’infatigable Eu. Gire n’a pas attendu la déconfiture de la SEG pour trouver un pis-aller. En effet, depuis 1959 et à l’instar de beaucoup d’autres auteurs de chez Vaillant, il travaille aussi pour les productions Mon Journal des éditions Aventures et voyages dirigées, d’une main de fer, par madame Bernadette Ratier. Il y conçoit de nombreuses séries d’excellentes factures, autant dans le domaine humoristique que semi-réaliste.
Dans le pocket Perceval (dès le mois d’août 1959), puis dans Brik (jusqu’en avril 1963), il reprend les amusantes tribulations d’un autre bourlingueur des mers, le Capt’ain Vir-de-bor : une création italienne (« Capitan Pappafico » de Mario Fantoni pour les éditions Dardo) datant de 1954. À noter qu’Eu. Gire cédera ce personnage à son fils Michel-Paul qui le secondait déjà en préparant la mise en pages et en effectuant le lettrage, ceci depuis quelques années.
Toujours dans Brik, il illustre, d’avril 1960 à juin 1961, l’épopée d’un jeune garçon et de sa sœur engagés dans les troupes républicaines pendant la Révolution française : « Jean le tambour », un scénario de Pierre Castex (autre auteur appartenant à l’écurie Vaillant) dont les trois premiers épisodes, d’une trentaine de planches chacun, ont été repris, bien plus tard en 1986 et en 1987, dans En Garde !, un autre pocket Mon Journal. Au sein des éditions Aventures et voyages, le mensuel Brik reste quand même son principal support de publication puisqu’il y propose aussi, à partir de juillet 1961, une longue série de cape et d’épée, « Le Messager du roy Henri », qui reprend, du moins au début, la trame d’un roman d’Yves Dermèze publié sous le même titre dans Coq hardi, dix ans plus tôt.
Ces exploits du chevalier d’Antagnac, qui déjoue les complots visant à assassiner le roi Henri de Navarre, se poursuivent dans Pirates, jusqu’en juin 1965, et certains épisodes seront repris dans Ivanhoéen 1988 ou dans un petit album de la collection « BD Poche » des éditions Glénat (encore une belle initiative d’Henri Filippini, même s’il y manque quelques pages de titre) en 1977.
Enfin, le trimestriel Pirates accueille, quant à lui, les divertissantes soixante pages de « Fiermine et Jarnicoton, en mars 1960, alors que Brik publie aussi sa nouvelle et dynamique version du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois mousquetaires, en 1966 : dix épisodes de quarante planches chacun publiés chaque mois et d’une finition étonnante, vu le rythme démoniaque imposé par l’éditeur.
Pourtant, de plus en plus fatigué par une grave maladie – il est hémiplégique et se remet mal de ses blessures de guerre -, Gire va prendre sa retraite à la fin des années 1960.
Mais auparavant, en 1966, il œuvre pour la publicité des fromageries Grosjean : dix amusants exploits de deux pages, avec « Big et Jo les terribles », qui étaient offerts aux jeunes consommateurs dans les boîtes de La Vache sérieuse.
Par ailleurs, il dessine anonymement, entre 1965 et 1970, quelque deux cents pages de la série humoristique américaine « The Katzenjammer Kids », traduite dans nos contrées sous le célèbre titre « Pim, Pam, Poum » dans une publication éponyme de LUG : autre éditeur de pocket et concurrent direct de Mon Journal. Ce sera sa dernière production en bande dessinée, alors que ce grand classique d’un certain âge d’or l’a largement inspiré pour créer sa « Pension Radicelle » !C’est son ami Jean Cézard, que Gire avait fait entrer à Vaillant, qui lui a proposé ce travail, afin qu’il le supplée, car il n’arrive pas, seul, à en venir à bout.
Comme ce dernier lui donnait de nombreuses indications, c’était aussi un moyen pour lui permettre de réaliser des tâches moins harassantes et de pouvoir toucher un salaire décent, car l’homme, étant très diminué par la maladie, ne pouvait s’astreindre aux mêmes efforts qu’avant.
Ce qui fait que l’argent commençait à sérieusement manquer, malgré la solidarité témoignée par ses copains de chez Vaillant. Alors qu’il louait régulièrement une petite maison dans l’Eure, une bonne partie de l’année pour se livrer à quelques bonnes parties de pêche, c’est là qu’il décide de finir tranquillement ses jours et qu’il décède, à l’hôpital d’Évreux, le 23 novembre 1972.
Gilles RATIER
(1) Ces numéros indispensables contiennent, en sus, nombre de rééditions de ses récits comme « R. Hudi Junior » au n° 85, « Fierabras » aux n° 93, 95, 97 et 101, Le Maître des corsaires au n° 95, « Jim Ouragan » au N° 97, « Kam et Rah les terribles » au n° 97 et « Fiermine et Jarnicoton » au n° 101 ; sans parler de l’impressionnante bibliographie d’Eu. Gire réalisée minutieusement par Louis Cance.
(2) Curieusement, ce titre vient d’être réédité, en cette année 2013, en langue française et en corse, chez Piazolla, un éditeur local.PS : Merci aussi aux excellents sites http://oncle-archibald.blogspot.fr, http://www.comicbd.fr, http://www.fantasmak.com, http://www.forumpimpf.net, http://bdoubliees.com, et http://www.lesanneesvaillant.fr, sur lesquels nous avons pris quelques images qui nous ont permis de compléter,au mieux, l’illustration de ce « Coin du patrimoine ».
A propos de la « Pension radicelle », je me permets de rappeler que, dans le volume « Le meilleur de Pif » édité par Vents d’Ouest en 2005, ont été aussi reproduites un certain nombre de planches en noir et blanc de la « Péniche radicelle ».
Merci pour cette précision… Mais je ne suis pas sûr que l’ouvrage soit toujours au catalogue de l’éditeur…
Bien cordialement
Gilles Ratier
Très bel article.
On ne se rend pas/plus compte, aujourd’hui, de l’excellence du travail de ces auteurs qu’étaient Gire, Cézard et bien d’autres.
Le Coin du Patrimoine rétablit à sa manière l’hommage que nous pouvons leur rendre.
;o)
Merci Mario pour vos compliments ! Il est vrai que ces auteurs sont complètement oubliés aujourd’hui et que nous essayons quand même de leur rendre hommage, du mieux que l’on peut…
Bien cordialement
Gilles Ratier
On peut trouver aussi de informations sur Gire dans le livre de Richard Médioni, L’Histoire complète… »
qui comprend une bonne quinzaine d’entrées dont trois pages complètes.
;o)
Ping : Brèves - JUIN 2013 | Bananas Comix
Il faut bien reconnaitre que les grands auteurs qui ont participé à l’hebdo Pif-Vaillant ont obtenu bien peu de reconnaissance, à part des Gillon et Poivet qui ont également travaillé dans d’autres titres. Il y a dans les planches de Leguen ou Coelho bien du talent et du travail.
What a coincidence! Last week we had an article about Gire, too. Part two coming soon.
http://na-plasterki.blogspot.com/2013/06/maestro-gire-czesc-1.html
Ping : InRete! Ma quanto si scrive sui fumetti?
Pour info, sachez aussi que le n° 2 du fascicule Les Trésors de Vaillant édité par Les éditions du Taupinambour en janvier 2013 (disponible sur le site coffre-a-bd.com) contient un court récit de douze pages dû à Eu. Gire : Top secret, une aventure de Ludo réalisée pour la Société d’éditions générales (SEG), entre 1957 à 1959. Mais comme vous pouvez le constater avec l’extrait de cette série montré dans mon article, ce n’est pas le meilleur Eu. Gire qui soit.. Mais faute de grives, on peut se contenter de ce sympathique petit merle.
La bise et l’amitié à toutes et tous…
Gilles Ratier
Ping : Eugène Gire, Illustrateur /5 | Oncle-Archibald