Disparition de Fred Funcken

Le dessinateur de séries historiques mémorables parues dans le journal Tintin, comme « Le Chevalier blanc », « Harald le Viking », « Jack Diamond », « Lieutenant Burton », « Capitan », « Doc Silver » ou « Les Saint-Preux », est décédé ce matin, jeudi 16 mai 2013, à l’âge de 91 ans : il était le doyen des auteurs de bandes dessinées belges.

Caricature de Fred Funcken par Tibet.

Fred Funcken était né à Verviers (Belgique), le 5 octobre 1921. Il avait publié ses premières bandes dessinées publicitaires à l’âge de 12 ans, dans un journal local.

À l’époque déjà très attiré par l’histoire, il va dessiner des histoires de mousquetaires. À 16 ans, il entre dans une imprimerie lithographique où il n’est pas payé, mais il apprend le métier. Une grosse commande pour une chocolaterie locale le force à travailler plusieurs mois à des chromos offertes avec du chocolat. Il est ensuite engagé par l’imprimerie Gordinne à Liège où il travaille au dessin en zincographie. Pendant la guerre, il commence à travailler pour le magazine Bimbo de Guy Depière, avec Marcel Moniquet. En 1943, il est déporté en Allemagne d’où il reviendra, un an plus tard, en 1944. Il retravaille alors pour Bimbo, mais rejoint son ami Fernand Cheneval aux Heroïc-Albums.

Planche originale d'un récit complet historique paru dans Tintin, en 1959.

Il entre ensuite aux Grands magasins de l’Innovation, à Bruxelles, où il rencontre Liliane Schorils qui deviendra Liliane Funcken, son épouse et sa principale collaboratrice. Ils formeront un couple indissociable en puisant leur inspiration dans l’Histoire et en créant de nombreuses séries d’aventures dans un style réaliste. Dans les années 1960, ils se feront particulièrement connaître en entreprenant tous deux la publication d’une série d’ouvrages consacrés à l’uniformologie.

Pour en savoir plus, voir « Le Coin du patrimoine » que nous leur avions consacré : Les Funcken : les héraults du journal Tintin.

Gilles RATIER

 Pour compléter les informations contenues dans ce « Coin du patrimoine », l’un de nos fidèles internautes, Jean-Pierre Abels, nous précise que l’on retrouve, dans les anciens registres du personnel de chez Dupuis, la mention suivante : « Funcken Freddy, né à Verviers le 5/10/21, date d’entrée 1/8/40, date de sortie 31/12/40 », sans autre précision sur sa fonction. Le registre reprenait tout le personnel employé et ouvrier, sans distinction.

Galerie

5 réponses à Disparition de Fred Funcken

  1. Ping : Fred Funcken passed away

  2. jacques guillerm dit :

    CONTRE L’OUBLI

    Si je ne voulais pas être le premier à évoquer la disparition de Fred Funcken, je ne pensais pas être le seul.
    Ce grand artiste de la DB figurais en bonne place dans mon panthéon des grands de la BD auprés des Martin, Hubinon, Jijé et autres.
    C’est un peu à cause de lui que j’ai, depuis toujours cette passion pour l’histoire.
    Car Funcken avait deux casquettes: dessinateur de BD et historien.
    Il était agé lorsqu’il est décédé, mais ce qui me fait le plus de peine, c’est l’oubli dans lequel il est tombé depuis des années et ce malgré une oeuvre colossale.
    L’oubli est la chose la plus triste pour un artiste, mais je sais qu’il n’est jamais définitif, et qu’un jour des jeunes amateurs de BD redécouvriront ce grand dessinateur.
    Merci encore à Gilles Ratier pour son hommage.
    Que les éditeurs pensent à rééditer ses albums,.
    C’est le plus bel hommage à lui rendre

    Jacques Guillerm

  3. Il y a eu de nombreuses reprises de ses histoires, notamment chez des petits éditeurs belges du style Loup, Hibou, et autres. Ces albums, bien imprimés sur papier mat, sont difficiles à trouver en librairie, car leur tirage est généralement limité entre 500 et 1000 exemplaires.

  4. Dillies patrick dit :

    Sacré mauvais temps pour la BD de ma jeunesse!
    Ah! le « Signe fatal », Jehan de Dardemont !
    Je ne sais pas pourquoi il avait atterri chez le petit buraliste/vendeur de journaux de mon village meusien : un » jeune Europe » Lu et relu , usé jusqu’à l’os!
    C’était l’édition cartonnée rare que recherchent les collectionneurs , je l’ai toujours dans ma collec., mais je peux le dire: le dos, il n’y en a plus!
    Il est de bon ton d’ironiser sur les « chevaliers blancs » , mais à l’époque, qu’est ce qu’on y croyait !
    Merci Fred!
    Merci Liliane!
    Patrick ( Grif’ graphe)

  5. O.J. Malm dit :

    I have one of his books about 18th century uniforms which I love. Rest In Peace.

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