« Miss Annie » T2 (« Vraiment, Miss Annie ? ») par Flore Balthazar et Franck Le Gall

Dans le petit monde de la bande dessinée, il existe quantité de chats ! Ceux qui philosophent et se posent des questions réellement existentielles, ceux qui ne pensent qu’à manger, ceux qui vivent avec des maîtres décidément difficiles à comprendre ou ceux qui s’avèrent être des animaux de compagnie un peu compliqués. Ils sont, pour les dessinateurs et scénaristes, une inépuisable source d’inspiration et de gags et, sans doute, vivent-ils dans de nombreux ateliers, sur ou sous la table à dessin …

Nous avons découvert Miss Annie en 2010 dans sa toute première aventure, imaginée par Franck Le Gall, scénariste talentueux et sensible, et dessinée par Flore Balthazar qui signait là son premier album.

Miss Annie est donc de retour, dans un récit tout en délicatesse, dans une tonalité cependant un peu plus grave que le précédent.

Miss Annie est une jeune chatte noire et blanche, vive, curieuse, aventureuse et toujours à l’écoute des autres. Elle vit douillettement dans une maison agréable où habitent aussi trois humains aux mœurs curieuses. Il y a Sonpapa, l’écrivain, Dadame, rédactrice dans une revue littéraire, et Sarah, leur fille et collégienne. La vie est douce pour miss Annie, ses croquettes toujours fraîches et croquantes, et le coussin de son fauteuil moelleux à souhait. Vivre avec trois humains comporte cependant parfois quelques inconvénients, comme se faire réveiller en sursaut par d’horribles cacophonies ou des disputes bruyantes. Heureusement, dans la maison et le quartier vivent quelques animaux très fréquentables : les souris Keshia, Zénon et leur ribambelles d’enfants, le chat Alexandre, fort bien élevé vivant à côté, chez le général Du Balay, ou Mademoiselle Rostropovna, l’élégante angora férue de romans policiers.

 

Vraiment, miss Annie Planche 1

Noël approche et la maison est en ébullition. Dadame, enceinte, « a préféré se rapprocher de son vétérinaire pour mettre bas » et « va avoir une misérable portée, avec un seul petit » expliquent Miss Annie et son amie Keshia. Et voilà que Dadame a perdu les eaux !

Vraiment, miss Annie page 9

Sonpapa et Sarah quittent la maison précipitamment, laissant Miss Annie seule avec une belle provision de croquettes. Malgré la compagnie chaleureuse de ses amis, Miss Annie ne profite pas de sa liberté. Elle a « le sale goût de la tête de poisson trop vieille » dans la gueule, se sent toute chose et seule au monde. Aussi décide-t-elle de partir à la recherche de ses origines et de retrouver sa famille biologique. Pour cela, il faut qu’elle affronte l’inconnu et qu’elle aille s’aventurer du côté du quartier des matous, là où vivent les durs, les terribles, les sans foi ni loi …

Vraiment, miss Annie page 46

Flore Balthazar et Franck Le Gall signent un récit animalier tout à fait réussi, où des animaux très anthropomorphes observent finement la vie des humains avec lesquels ils cohabitent. Les auteurs ont pris le parti de ne jamais montrer ces humains étranges, qui n’existent que par des voix off, procédé efficace qui donne au récit beaucoup de ressort. Ils ont choisi aussi d’élargir l’horizon de Miss Annie, en la confrontant à des félins qui ont la canine et la vie dure. La douce Annie y laisse quelques poils sans doute, mais c’est cela aussi grandir. Cette fable, à plusieurs niveaux de lecture, séduire un large public, enfants et adultes.

Catherine GENTILE

« Miss Annie » T2 (« Vraiment, Miss Annie ? ») par Flore Balthazar et Franck Le Gall

Éditions Dupuis (14,50 €) – ISBN 978 2 8001 5071 0

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