Guillaume Bouzard à propos de « La Bibite à bon dieu »…

La petite ville de Bourg-Saint Guillaume est sans curé depuis l’attaque du Père Lucas. Les responsables religieux envoient alors, dans cette paroisse rurale, le jeune Père Guillaume qui a promis au vieux prêtre malade de veiller sur les âmes des paroissiens de ce bourg. Chaleureusement accueilli par toute la communauté, le Père Guillaume comprend très vite que les hommes du village sont plus enclins à se consacrer aux activités du monde matériel (travail, chasse, pêche…) qu’aux préoccupations spirituelles. Pour celles-ci ,il lui est conseillé d’ « aller voir ma femme pour les bondieuseries »

Fortement ému par la confession d’une de ses paroissiennes, puis pris en main par une autre pour combler son manque affectif, le Père Guillaume se retrouve en pleine crise mystique.

Lors d’une tentative de pénitence, il est apostrophé par le Christ qui lui rappelle que l’un des rôles de la prêtrise est d’apporter un message d’amour sur Terre.

Ainsi motivé, le Père Guillaume se jette à corps perdu dans sa mission avec tant d’enthousiasme qu’il sera à l’origine d’un miracle.

Vous réalisez avec cet album, le 6ème ouvrage de la collection « BDCUL » des Requins marteaux. Est-ce une proposition de votre part ou une commande de cet éditeur ?

Guillaume Bouzard : C’est Frédéric Felder, responsable des Requins marteaux, qui me demandait depuis longtemps de participer à cette collection.

Remise du Prix Schlingo ; Photo Renaud Joubert pour la Charente Libre.

Cet album vous a permis de recevoir, à Angoulême, le prix Schlingo, ce fut une bonne surprise ?

G. B. : C’est la première récompense de toute ma carrière de dessinateur, c’est hyper motivant. En plus, un prix créé en mémoire de Charlie Schlingo, dans l’esprit du bonhomme… Je suis très fier de ce prix.

Comment vous est venue l’idée de cet album ?

G. B. : Alors là, c’est le mystère de la création. Des réminiscences de « Don Camillo » ??? J’aimais bien l’idée d’un curé qui voit passer des pêcheurs dans son église, de toutes ces personnes qui vont le voir dans le secret des péchés dans son confessionnal.Les échanges avec le Christ et le Père Guillaume peuvent faire penser à ceux que l’on trouve dans la série des « Don Camillo » de Giovanni Guareschi. Vos dialogues sont tout aussi savoureux, vous écrivez d’abord un scénario avec un découpage ou vous travaillez au fur et à mesure ?

G. B. : Je suis en effet parti d’un curé de campagne et j’ai laissé mon imagination faire le reste. J’avance au fur et à mesure sans idées précises, comme dans la vie.

Autocaricature de Guillaume Bouzard.

Vous utilisez dans cet album votre personnage créé pour vos séries « autobiographiques », cela vous aide à construire l’histoire ?

G. B. : Pas pour construire l’histoire, mais c’est maintenant quelqu’un que je connais bien. Je ne fais quasiment pas de brouillons pour mes planches, j’encre presque toujours mes crayonnés. Du coup j’utilise beaucoup ce personnage que je connais par cœur. Il apparaît dans Spirou, Fluide glacial, So Foot... C’est un peu devenu ma marque de fabrique.

Jamais de croquis, toujours d’un premier jet ?

G. B. : Si, cela m’arrive, pour comprendre l’anatomie d’un être vivant ou la structure d’un objet afin de pouvoir le dessiner. Les femmes sont difficiles à dessiner, les courbes, les proportions tout tombent juste chez elles. Tu rates un truc et tout est foutu. Comme je préfère assurer, j’ai beaucoup cherché sur internet pour cet album.Il existe, toujours aux Requins marteaux, un album de Guerse et Pichelin qui s’intitule «Les Losers sont des perdants », cela pourrait aussi s’appliquer à vos créations ?

G. B. : Je m’identifie plutôt à ces personnages qu’a des super-héros, les « loosers » me sont plus sympathiques. J’habite à la campagne je dessine plutôt des arbres, des oiseaux et les choses du quotidien.

Vous avez pourtant créé Ramon, Plageman et plus récemment Mégabras ?

G. B. : Parce que vous trouvez qu’ils ont des têtes de gagnants !!!

Disons qu’ils font ce qu’ils peuvent. Vous travaillez actuellement sur des projets ?

G. B. : Toujours des collaborations pour différents journaux. J’aime bien travailler au coup par coup, passer un an sur un album cela ne m’excite pas vraiment.

C’est dans le cadre de ces travaux que vous venez de dessiner l’affiche du troisième printemps de La  Martingale ?

G. B. :  Oui, j’ai rencontré Jérôme Rouger un acteur, metteur en scène, fondateur de la compagnie La Martingale. Je l’avais accompagné pour une seule représentation qui était plutôt « une expérience  » dans un bar. Jérôme m’a demandé de lui réaliser l’affiche du festival qu’il organise à Parthenay, j’ai dit oui. Si un projet m’intéresse, j’y vais.

 Actualité oblige, pensez-vous que Frère Guillaume ferait un bon Pape ?

G. B. : J’en rêverais !!! Je suis certain que la religion catholique en serait bonifiée.

 Pour conclure, vous pouvez nous donner la recette de la soupe d’orties ?

J’en ai souvent mangé mais malheureusement je n’en cuisine pas. Je ne pourrais pas vous aider…

 Brigh BARBER

Guillaume Bouzard est à l’origine du blog de dessin politique On veut dessiner pour le Canard Enchainé : http://jeveuxtravaillerpourlecanard.blogspot.fr.

Pour des informations sur le « Printemps de la Martingale » : http://www.lamartingale.com.

 « La Bibite à bon dieu » par Guillaume Bouzard

Les Requins marteaux – Collection « BDCUL » (12€) – ISBN : 978-2-84961-123-6

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