La BD dans les caraïbes francophones

Dans un 9ème art francophone qui offre de belles surprises et opportunités, les auteurs caribéens se font remarquer par leur discrétion et les maisons d’édition par leur faible intérêt pour la bande dessinée. Etat des lieux de la BD qui n’arrive pas à émerger dans cette Amérique francophone, pourtant souvent en pointe dans le domaine artistique.

Aux Antilles et en Guyane
On peut considérer que l’album publié par le guadeloupéen Gilbert de Chambertrand, intitulé Chose et gens de mon patelin (1961) constitue l’ancêtre de la bande dessinée antillaise. Cet album présente un dessin par page, mais ne comporte pas de bulles ou de phylactères. D’autres albums pour la jeunesse ont été édités, laissant une part importante au dessin : Féfé des Antilles (1962) ou bien Cétout et Misérine, nègres marrons (1975). Mais le dessin n’est jamais mis dans un cadre, ni présenté sous forme de planches.
La bande dessinée au sens moderne du terme date du début des années 70. Malheureusement, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane qui, par ailleurs, ont produit de grands intellectuels et écrivains, n’ont pas réellement développé un véritable mouvement en faveur de la bande dessinée. Si la production est régulière et continue depuis trente ans, elle n’atteint pas la profusion de La Réunion, véritable phénomène dans l’outre mer français et ne compte aucun titre phare comme la série calédonienne, La brousse en folie.
Le 9ème art antillais se partage entre un courant satirique très revendicatif et une production pour la jeunesse.
La bande dessinée a démarré dans les années 70 en Martinique avec deux mensuels fondés par le journaliste et écrivain Tony delsham : M.G.G (Martinique, Guyane, Guadeloupe) et Colick Blag bo kaye. Ces deux revues ne durèrent trois ans pour la première (1972 – 1975) et une année pour la seconde (1974-1975). Les deux titres connaîtront une reprise en 1984 avant de définitivement s’arrêter. Elles ont fédéré autour d’elles une grande partie des dessinateurs locaux qui allaient faire parler d’eux par la suite : Abel (Patrick Chamoiseau), les frères Nyaradou, Georges Puisy… Visant à décomplexer leurs compatriotes insulaires, ces revues n’hésitaient pas à aborder des thèmes tabous à l’époque comme l’utilisation du créole à l’école ou les rapports entre les îles et la métropole… Sans être indépendantistes sur un plan politique, M.G.G et Colick blag bo kaye posaient la question de l’autonomie culturelle des Antilles – Guyane par rapport à la France, tout en gardant un Å“il acéré sur les défauts de la société antillaise. Cette tradition d’autodérision et de satire née avec MGG devait continuer puisque d’autres magazines de BD sortis depuis lors ont adopté ce même ton de dérision et de revendications politiques : Un je ne sais quoi de 97-2 (1976), Kréyon noir (1994 – 1997), Mot phrasé (2000) ou Migan (2002). Mais la plus belle réussite est incontestablement Fouyaya édité par Emile Desormeaux qui sortit 52 numéros de 1982 à 1987 avec comme directeur de publication, Alexandre Cadet-Petit et comme dessinateurs une partie de l’équipe de M.G.G.
Les premiers albums commencent au début des années 80. Chamoiseau (scénario) et Puisy (dessin) sortent Delgrés, les Antilles sous Bonaparte en 1981, album historique retraçant un épisode de l’histoire local. Chamoiseau récidivera en 1984, en tant que dessinateur cette fois, avec Le retour de Monsieur Coucha, sur un scénario de Tony Delsham. Ce sera sa dernière production graphique avant de débuter une carrière littéraire sous son vrai nom. Presque simultanément, apparaisse l’édition en ouvrages de séries diffusées dans des quotidiens ou des hebdomadaires comme le Télé 7 jours local ou France Antilles. C’est le cas en Martinique des albums de Pancho. Son travail a été regroupé en plusieurs albums, devenus des références : Pa ni pwoblem (3 tomes aux éditions SADIP) et La tribu caraïbes (Ed. Desormeaux) en 1984, Les deux tomes de Chronique (Laisse moi te dire et Fais ça pour moi chez Exbrayat) en 1990 et Poil à gratter (Quadra éditions) en 1997. Les lecteurs peuvent y découvrir en créole sa vision à la fois décapante et acide, tendre et grinçante de la société antillaise, où il n’épargne rien ni personne… Georges Puisy, qui signe dorénavant Ti-jo se spécialisera également dans le même genre sur un mode cependant moins politique et plus sexuel avec plusieurs albums très populaires : Les makrels en folie (1984), De drôles de Makrèl (2001), Ti chal mako (2002), issus pour partie de Fouyaya. De nos jours, Pancho continue à illustrer des revues éditées aux Antilles : France Guyane, France Antilles et la revue de l’INSEE, Antiane.
Les bandes dessinées de la région ont également recours régulièrement à la langue créole. C’est le cas de Ramboulé de Martel et Colbac, de Zot vwé zafè ! qui contient 3 contes (tous les deux édités en Guadeloupe en 1985), et Laventir mèt Doko (Guyane – 1998), l’une des très rares productions de ce département. Mais les éditeurs antillais n’ont jamais réellement investi ce domaine. Seul, Desormeaux a publié Delgrés et La tribu caraïbes, en sus de Fouyaya. Ibis rouge compte peu d’albums à son catalogue : Laventir mèt Doko et Le vieux marin d’après Jorge Amado de Hugues Henri (2003) et quelques Bd documentaires : Le chant du paypayo (2006) et Terre rouge (2007) de Julie blanchin ou Instantanés de Guyane de Olivier Copin (2005). Les éditions Lafontaine, pour leur part, n’en ont publié qu’une : Les calebasses sacrées de Lafontaine et Cordinier (2001). Les autres BD parues sont le fruit d’initiatives isolées, voire d’autoéditions : Ti-canotiers de José Clavot (1987), une adaptation d’une Å“uvre de Lafcadio Hearn, le recueil humoristique Aspirir anti-stress de Gabourg, Cage et Ti-loulou (1990), Les nuages (de Mickäel, Ed. clair de lune – 2007), Les esclaves se déchaînent (Saint-Jean et Sétan), qui remet en mémoire les révoltes des esclaves du 19ème siècle et, enfin Opéra nègre, une adaptation illustrée d’un livret d’opéra par Luc Gama et Didier Ramdine. A ceci, se rajoutent quelques productions isolées : un album édité à l’issue de Karibulles, le salon guadeloupéen de la bande dessinée qui a eu lieu en 1990 et un album publié par la librairie Cas’a Bulles à l’occasion de la commémoration de l’éruption de la montagne Pelée, en 2002. Mais la plupart des dessinateurs était métropolitain (à l’exception du martiniquais Thierry Segur). Quelques publications isolées se sont intéressées à la jeunesse. Les aventures de Tibitin le petit antillais malin, paru en 1981 par Jean Michel Renault, mettait en avant une sorte de petit gavroche qui se voulait représentatif de l’humour antillais ainsi que de la vie sous les tropiques. Le tome 2 est sorti en 2007 (Bonjour Tibitin). Cette série avait été imitée en 1989 par Les aventures de Ti polo de Patrick Arnaud. Ces albums qui visent un public jeune ne sont pas les seuls du genre. Chez l’éditeur réunionnais Orphie (présent dans l’ensemble de l’outre mer français) sont parus deux ouvrages du dessinateur congolais Simety et du scénariste martiniquais Blaise bourgeois avec comme héros un petit garçon, ti niko. Le premier album, Mais ! Comment les grands y font les bébés ? (2005) se déroule en Martinique et aborde le thème de la conception. Le tome 2, Ma maman en calcul… Elle plus que forte (2007) parle de l’accompagnement scolaire des enfants par les parents et se déroule en métropole dans les milieux antillais.
En métropole, plusieurs dessinateur et scénaristes antillais se sont fait remarquer. Tout d’abord, la revue Djeno (1977), liée à la diaspora antillaise de Paris. Cette revue se donnait explicitement pour objectif de promouvoir la culture afro-antillaise auprès d’un large public. Mais cette revue n’alla pas au-delà de 6 numéros. Quelques noms viennent à l’esprit. Aristophane (de son vrai nom Firmin Aristophane boulon) est considéré comme l’un plus grand bédéiste des caraïbes. Auteur des magnifique Contes démoniaques (L’association – 1995) et Les sÅ“urs zabimes (Ego comme X – 1996), il compte également Faune ou l’historie d’un immoral (Amok – 1995) La totalité de son Å“uvre est pour adultes et se prête peu à une lecture linéaire. Malheureusement sa disparition tragique en 2004 qui suivait une longue période de dépression laisse une Å“uvre limitée. Mais celle-ci surprend par son originalité, sa force et sa sensibilité. Ses récits témoignent d’un indéniable sens poétique, servi par un graphisme nerveux. Le scénariste antillais le plus prolifique est probablement Serge Saint-Michel. Celui-ci était, en effet, le scénariste de Kouakou, Calao et Carambole, périodiques phares des éditions Segedo, distribués jusqu’à 400 000 exemplaires à destination des écoliers africains francophones de 1963 à 1998. Kouakou sortira également en 2 album en 1991 et 1992. Mais Serge Saint-Michel a également scénarisé une cinquantaine d’autres albums tout au long de sa carrière dont un épisode des Pieds nickelés et, juste avant de décéder en 2007, Le roman de la tour Eiffel et Les riches heures de la Cathédrale Notre dame de Paris. Jack Exily faisait partie de l’équipe de Kréyon noir pendant plusieurs années avant de commencer à voler de ses propres ailes à la fin des années 90. Après quelques productions individuelles (Fred Lafouille et les gadé zafé) il publie à compte d’auteur plusieurs albums en métropole : Milloch, 7 contes de Simon soul, Fleur d’oranger Essence de vanille (avec anselin), Soul comiks… ainsi que chez des petits éditeurs : Lanmou (La cafetière). Son univers graphique reste très proche d’un univers enfantin. Il a également illustré un livre de coloriage (Je colorie mon carnaval en 1995) et publié West indies blues (1996) et Karnaval zombis (1998) en Martinique ou chez des éditeurs martiniquais (Machann’koko : souvenirs d’enfance – gondwana éditions et Le sommeil des dieux chez Lafontaine). Pacco, de son vrai nom Pascal Dorwling Carter, est également un auteur d’origine martiniquaise. Directeur d’une agence de publicité spécialisée dans le domaine du divertissement, il a édité Fucking Karma – Los Angeles en février 2007 chez Paquet. Enfin, le « vétéran » Roland Mompierre a 25 années de carrière derrière lui depuis Repas antillais (en 1983). Il a également édité Le diable blanc en 1986, Les rêves de Paris en 2003. Mais sa grande Å“uvre reste la biographie illustrée de Bob Marley que laquelle il travaille et retravaille depuis 20 ans. De 1988 où il sortait Reggae rebel, remanié en 1992 jusqu’au 2 tomes d’une nouvelle histoire sortis chez Albin Michel en 2006 et 2008 : La légende des wailers et la légende du lion.
Mais c’est à peu près tout…. Hormis quelques planches que l’on trouve de temps à autres dans des revues. La bande dessinée a du mal trouver sa voie. Les quelques auteurs qui s’y sont intéressés sont, pour la plupart, en métropole. Le déclic pourrait provenir d’un succès opportun, d’un titre phare ou d’un personnage emblématique comme ça a pu être le cas dans d’autres territoires. En attendant, cette absence d’Å“uvres majeures du 9ème art paraît bizarre dans ces trois départements connus pour leur prolifération artistique et culturelle. Il s’agit, comme souvent, d’une question de volonté de la part des éditeurs locaux qui ne se montrent guère enclin à investir dans ce domaine. La sortie par un nouvel éditeur, Caraïbéditions, de deux titres traduits en créole apparaît comme un signe encourageant. Gran kannal la (le grand fossé d’Asterix) et surtout San pié-flanbwayan an, adaptation de Le sang du flamboyant (1985) de Auclair et Migeat sont en effet diffusés sur le marché local depuis le mois d’avril. Cette nouvelle est d’autant mieux accueillie que l’un des fondateurs de cette nouvelle maison est propriétaire du réseau de librairies spécialisées, Cas’a Bulles, présent sur les trois départements. De là à y voir la naissance d’un éditeur antillais spécialisé BD, il n’y a qu’un pas, qu’on aimerait franchir.

En Haïti
Dans ce pays très prolifique en littérature et en peinture popualire, le 9ème art ne se fait pas particulièrement remarquer par son dynamisme. Le premier bédéiste haïtien connu est André Le Blanc. Né en 1921 à Port au Prince, Le Blanc émigra très tôt aux Etats-Unis avec sa mère, après la mort de son père tué d’une balle perdue à Cuba. Il travailla au début des années 40 dans différents studios de bandes dessinées, en particulier celui de Will Eisner et Iger où il travaille sur Flash Gordon. Dans les années 50, il partit pour le Brésil où la bande dessinée était très populaire. Il fut engagé comme reporter – dessinateur au journal O globo et édita un album, Morena flor, qui eut un certain succès. Par la suite, il revint aux Etats-Unis et fut embauché pour ce qui allait devenir sa grande Å“uvre. En effet, André Le blanc est le premier dessinateur de La bible en bandes dessinées (sur un scénario de Iva Hoth). C’est en mai 1963 que cet ouvrage fut pour la première fois publiée en France par La ligue pour la Lecture de la Bible dans le journal Tournesol. Le succès fut immédiat et, dès l’automne 1975, six volumes en format de poche noir et blanc furent édités. Le tirage atteignit jusqu’à 250 000 exemplaires. En 1987, une nouvelle édition en couleurs de trois albums voit le jour et, en 1996, toujours en couleurs, suivent Le Nouveau Testament et La Bible en BD - complète, plus de 760 pages. Cette Bible en BD est en outre régulièrement republiée en épisodes dans Tournesol. Dès l’apparition des premiers épisodes, le style réaliste, classique, mais intelligent et plein de finesse de l’illustrateur fut tout de suite remarqué. Par la suite, Le Blanc continua sa carrière et fut même coloriste pour Will Eisner (L’appel de l’espace – 1984). Un autre émigré est Victor Emmanuel Roberto Wilson. Né en Haïti, à Port-au-Prince, le 29 novembre 1928, il étudie d’abord chez les Frères de l’Instruction Chrétienne, puis à Caracas et à Philadelphie, l’histoire, les beaux-arts et le journalisme. Dans sa jeunesse à Haïti, il participe à une revue éphémère de bandes dessinées, Zobopes (fantômes en créole). Wilson arrive au Québec en 1952, et s’installe à Chicoutimi. En 1953, il entre au Progrès du Saguenay où il occupe diverses fonctions (journaliste, monteur, illustrateur). Il fait également un peu de radio pour des stations locales, tout en poursuivant sa carrière de peintre (ses Å“uvres seront exposées au Palais Montcalm de Québec, en 1956). En septembre 1953, Roberto Wilson fait ses débuts dans Le Régional de Chicoutimi avec une bande dessinée à suivre : La caverne au trésor, histoire qui sera par la suite diffusée dans plus de 15 hebdomadaires régionaux à travers le Québec. Quelques mois plus tard, à la fin de 1956, Wilson s’installe à Québec et entre à L’Action catholique. C’est là qu’il débute la plus longue série jamais publiée dans la province, Les Aventures de Robert et Roland. Cette BD raconte les péripéties de deux jeunes garçons qui jouent les détectives dans la ville de Québec et ses environs. Cette série quotidienne paraît au rythme de cinq épisodes par semaine jusqu’en 1965. En parallèle, Wilson est obligé d’exercer d’autres occupations pour gagner sa vie : journalisme, radio, écriture, etc. En 1964, il devient fonctionnaire au ministère des Affaires culturelles. Il tente un retour à la BD en 1974, avec un récit policier, La mèche, qui reste inachevé. Roberto Wilson décède à Québec en 1995.
En Haïti, le nombre de BD édité est très faible. En 1980, le journal Bon nouvèl publie une adaptation Bd du Gouverneur de la rosée de Jacques Roumain. Intitulé Mèt larouzé, elle est signée d’un pseudonyme, Fanfan, et entièrement en créole. Par la suite, d’autres bandes dessinées en créole seront éditées : Dram zafra ou Regrèt nèt. De nos jours, le nombre d’histoires éditées est réduit à la portion congrue. Seuls trois albums ont été édités depuis 2006. Les frères Lobo (Ed. Areytos) de Penel Ralph Pierre raconte le quotidien d’enfants de la rue haïtien sur un mode humoristique. Alain possible et compagnie de Teddy Keser Mombrun sorti en 2007, se déroule en milieu scolaire et déroule des blagues de potache de la part d’élèves indisciplinés. A la différence des frères Lobo, Alain Possible est en noir et blanc et a fait l’objet d’une prépublication dans l’hebdomadaire Ticket. En janvier 2008, est sorti Haïti Chéri signée Rémy Courcier, agroéconomiste français, travaillant en Haïti divers programmes d’aide au développement. Elle a été éditée par Deschamp, éditeur spécialiste en manuels scolaires, qui dispose de collections pour les enfants et les jeunes. L’album recrée l’ambiance générale du pays à travers les difficultés d’un ?petit blanc? qui vit de petits business en ville et à la campagne au moment où le gouvernement provisoire (mars 2004 – mai 2007) a bien du mal, même avec l’appui des forces des Nations Unies, à dominer les quartiers populaires. Les nouveautés sont plutôt à chercher du coté des caricaturistes qui publient régulièrement leurs travaux en recueil. De nombreux ouvrages sont sortis depuis 10 ans, que ce soit Robert Stanley Figaro (Au propre comme au figuré – 1996), Raphaël Paquin (Haïtian blues – 1998), Joseph Casséus (Karikati – 2003) et surtout Lucien Charlot qui a publié entre 1991 et 2004, depuis Boston, trois volumes intitulés Ces grosses têtes de l’actualité, condensés de dessins humoristiques de presse parus dans plusieurs journaux haïtiens.
En réalité, le seul réel auteur de Bd haïtien est Guy Michel. Né dans une famille nombreuse à Mirogoane, le 29 juillet 1975, il arrive à Montrouge, dans la banlieue parisienne à l’âge de onze ans. Étudiant un temps à l’école des Beaux-Arts de Versailles, Guy Michel s’adonne à la bande dessinée, à Bagneux, en région parisienne, en faisant ses premières armes dans un fanzine amateur. Après un galop d’essai chez l’éditeur Nucléa pour lequel il dessine Arthur Pendragon. Par la suite, il créée chez Soleil la série Aquilon avec Jean Luc Istin puis Les trois tomes de Le sang du dragon, une série à la fois corsaire et héroic-fantasy et, en collaboration, les quatre tomes de Les contes du Korrigan. En 2007, il participe en tant que scénariste à l’album Boris, dessiné par l’ivoirien Dranaël.
Malgré ce succès, la bande dessinée reste balbutiante dans un pays en proie à des problèmes économique et sociaux majeurs. On ne peut réellement y parler de courant en tant que tel. Les tentatives sont isolées et n’ont guère d’impact sur le marché local qui reste encore à séduire.

Les difficultés rencontrées par les bédéistes caribéens pour se faire remarquer peuvent être perçues comme un condensé du rapport qu’entretient en matière d’édition, la France avec les autres territoires francophones. Il est en effet, devenu très difficile, voire quasi impossible, de se faire remarquer si on n’est pas édité à Paris, dans une maison ayant pignon sur rue. En dehors des frontières de la capitale, rien n’existe. Devenus très parisiens, à l’image de l’ensemble des autres secteurs de l’édition, les éditeurs de BD font peu exception à la règle. Le marché reste bloqué pour les auteurs africains ou d’outre-mer qui n’ont pas l’opportunité d’être édités en « métropole ». La récente ouverture vers le Québec, la succès de l’éditeur suisse indépendant, Paquet, laissent entrevoir un possible changement des habitudes et des modes de pensée. En attendant, les auteurs caribéens, pour parler d’eux, se retrouvent face à un marché local, minuscule et insulaire, qui ne laisse pas entrevoir de grandes possibilités de développement….

Christophe Cassiau-Haurie
Rose Hill
ÃŽle Maurice

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2 réponses à La BD dans les caraïbes francophones

  1. Roland MONPIERRE dit :

    Bonjour
    Il y a quelques oublis, que je me propose de combler :
    Reggae Rebel, album sur Marley aux éditions CARIBEENNES, qui fut décidément le « révélateur » de bien des talents est d’abord paru en publication (mensuelle : le journal BLack) sous le nom de « Soul Rebel » en Noir et Blanc… Dans le même journal est parue d’abord en 1983, la série Minuit, scénarisée par Farid Boudjellal…
    Enfin, début des années 90 ; dans le journal pour enfants PIpirit, créé en Guadeloupe, on retrouve avec mes bds, celles de Sophie MONDESIR (illustratrice guadeloupéenne décédée depuis, hélas), puis dans le magazine « parisien » Foufou et dans sa version définitive Maxou (dont j’ai été l’éditeur…), plusieurs séries et biographies, dont une sur Toussaint LOUVERTURE… Ce magazine ne dura que le temps de 3 numéros
    Un ami bien intentionné me propose de parler de « Petit Hérisson » (superbe album)de Sophie MONDESIR !
    Pourquoi pas, puisque vous avez eu le gentillesse de mentionner « Les rêves de Paris »; même si je les situe plus dans la catégorie « livre jeunesse »…
    Voilà
    Merci sinon, et bravo pour l’article !
    Ah, et il y a eu ma collaboration avec Zoulou, mais il est vrai qu’il n’est pas possible de citer tous les magazines, on en finirait pas !
    Juste pour info, le travail « enrichi » sur Marley, vient du fait, qu’entre les 2 éditions j’ai pu aller en Jamaïque !!
    Roland MONPIERRE

  2. bouhot gérard dit :

    Urgent
    Je recherche les coordonnées d’un membre de la famille de Sophie MONDESIR qui a réalisé une affiche pour le groupe Amnesty de Martinique dans les années 90. J’apprends seulement maintenant sa disparition…
    Gérard BOUHOT, militant Groupe 421 Amnesty Martinique

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