HOP ! n°118 : UNE MINE D’OR POUR LES AMATEURS !

Comme à l’accoutumée, le dernier n° de Hop !, la revue nostalgique d’informations et d’études sur la bande dessinée, se révèle d’une richesse inégalée pour tous les amateurs du genre.

Même s’ils font complètement abstraction des mangas (un choix revendiqué et assumé entièrement, le lectorat ne s’en portant pas plus mal), Louis Cance et son équipe multiplient les chroniques, scoops et autres dessous de ce média aujourd’hui très diversifié, dans 64 pages bien tassées.

Le plat de résistance de ce n°118 consiste en un solide dossier sur un dessinateur talentueux mais bien trop peu médiatisé : l’Espagnol Antonio Parras. L’extraordinaire illustrateur du « Lièvre de Mars » ou du « Méridien des brumes » est peu bavard, mais son entretien avec Evariste Blanchet est quand même très agréable à lire, d’autant plus qu’on y apprend toutes sortes de révélations sur la carrière de ce monument du 9ème art : comme le fait qu’il est en train de travailler sur un one-shot, pour Dargaud, qui se déroule dans la France pré-révolutionnaire et qui est écrit conjointement par Léo et Rodolphe ! Quant à la minutieuse bibliographie concoctée par Louis Cance, elle souligne le fait que les éditeurs d’Antonio Parras seraient bien inspirés de rééditer ses nombreux chefs-d’œuvre : les aventures du médecin volant australien « Ian Mac Donald » (sur des scénarios inventifs de Guy Vidal qui a su mêler habilement politique et exploits plus classiques), la carrière mouvementée du jeune chanteur yéyé « Billy Hattaway » (concoctée par Raymond Joly qui signait alors Jean Letouzé), les formidables exploits exotiques des « Inoxydables » écrits par Victor Mora, ou encore ces passionnants « Mystères de Chinatown », enquêtes situées dans les années 1930 et proposées par François Truchaud…

Si on rajoute la suite du dossier Raphaël Carlo Marcello par Guy Lehideux, une étude sur Petits Moineaux (le récit complet de la Sagedition qui publiait des bandes italiennes de Gino d’Antonio et de Francisco Pescador), et une copieuse (hélas !!!) et très documentée rubrique « Remember », on obtient un sommaire qui satisfera tous ceux qui aiment la bande dessinée populaire et qui comblera même les lacunes des plus érudits…

Gilles Ratier

Galerie