Spécial « Avengers »

Difficile d’y échapper ! Les Vengeurs déboulent sur nos écrans de cinéma, accompagnés par un bouquet d’ouvrages sentant le vent venir – mais plus ou moins intéressants. Outre ma critique du film, je vous propose de nous pencher sur les deux albums à ne pas louper au sein de l’effet d’annonce : l’intégrale 1970 d’« Avengers » et l’intégrale 1962-1963 de « Thor ». Kirby + Buscema = enjoy !

« Avengers » par Joss Whedon

Les habitués de ma chronique « Comics » (oui oui, il y en a, on me l’a dit) savent combien je suis frileux par rapport aux films de super-héros, certaines productions ayant eu le don d’échauder les fans les plus addicts par leur débilité profonde et leur manque flagrant de talent. Ainsi, si j’ai beaucoup aimé les films de Singer sur les X-Men, le « Hulk » de Pelletier et même les « Iron Man » de Favreau, que dire des catastrophiques adaptations de « Daredevil », « Fantastic Four », ou du « Hulk » d’Ang Lee (pour ne citer qu’eux) à part que ça fait carrément dégobiller ? Même notre charmant et cultivé Kenneth Branagh a – me semble-t-il – à moitié réussi son « Thor », en partie à cause du casting… Dommage, car, croyez-le ou non, lorsqu’on annonce un film de super-héros, je retrouve mes yeux d’ado et suis plus que prêt à être dragué, embarqué, ravi par ces initiatives. Malgré tout, j’avais de grosses réserves avant d’aller voir le film« Avengers », surtout après avoir vu certaines photos où Captain America – excusez-moi du peu – n’est guère moins ridicule dans son costume que dans le serial de Republic datant de 1944 (et pourtant, il y avait de la marge !). Mais, au-delà de toute attente, eh bien j’ai passé un bon moment, et ce film est loin d’être le plus mauvais des studios Marvel.

 

Non, « Avengers » n’est vraiment pas un mauvais film. Inégal, certes, surtout dans le rythme, mais ce divertissement de 2h22 tient ses promesses. Joss Whedon n’étant pas tout à fait un étranger au monde des comics, le choix de ce réalisateur joue certainement pour beaucoup dans la qualité du film, notamment en ce qui concerne la connaissance du caractère et de l’histoire des personnages (Natasha Romanoff et Bruce Banner sont impeccables). Comme tous les autres films récents made in Marvel, le résultat est une sorte de melting pot trouble entre les origines factuelles des œuvres et l’aura moderne de celles-ci, mélangeant allègrement paradigmes passés et présents pour offrir une sorte de « synthèse » pouvant parler à tous, fans de la première ou de la dernière heure. Cette optique continue de me laisser perplexe, mais ne m’empêche pas de me laisser entraîner par le spectacle. Évidemment, le fait d’avoir repris les acteurs principaux des derniers gros blockbusters (Robert Downey Jr pour Iron Man, Chris Evans pour Captain America, ou Chris Hemsworth pour Thor) donne à ce film un arrière-goût de crossover filmique qui n’a pourtant pas lieu d’être, puisque c’est le principe même de ces équipes super-héroïques. Mais commercialement ça fonctionne grave. Et même si malheureusement nous n’avons pas le plaisir de retrouver Edward Norton qui campait un superbe Bruce Banner, l’acteur Mark Ruffalo réussit à nous faire oublier ce regret grâce à un jeu sobre et convaincant qui incarne bien le caractère du personnage. Bon, disons-le, « Avengers » est tout de même un film bien testostéroné, et les gars s’y retrouveront plus que les girls (à part celles qui aiment les biscottos), mais il me semble que ce sont tout de même les femmes qui tirent leur épingle du jeu grâce à la dimension « autre » qu’elles amènent naturellement. Quitte à passer pour un obsédé, je dois avouer que la présence, la chevelure auburn, le regard et les jolies fesses de Scarlett Johansson dans le rôle de la Veuve Noire, les attitudes plus profondes qu’il n’y paraît et la réelle et émouvante beauté de Cobie Smulders dans le rôle de l’agent Hill ou les moues intelligentes et romantiques de Gwyneth Paltrow jouant pieds nus n’ont pas été de trop pour apporter au film des qualités allant au-delà de la simple baston de mecs.

 

Comme la plupart des films des studios Marvel, on navigue entre deux eaux : le bon et le maladroit. Les deux premiers tiers du film sonnent comme une justification qualitative de la série originelle, prouvant qu’une réelle intrigue et que la psychologie des personnages valent le coup d’être explorées – et c’est vrai. Mais on dirait que Whedon a péché par légitimité – comme Branagh –, s’étendant beaucoup trop sur le tréfonds d’une intrigue certes intéressante mais qu’on aurait aimé moins longue dans cette « justification ». Du coup, la dernière partie du film – où arrive enfin l’action d’équipe – arrive comme une acmé finale se déployant trop vite pour en tirer tout le plaisir souhaité. Car ça va vite, trop vite, beaucoup trop vite ! Voyons, messieurs, n’allez pas si vite ! La fin du film devient vite une sorte de jeu vidéo dont on ressort estomaqué, submergé d’images mais… en manque. L’effet « 3D » y joue pour beaucoup : c’est vrai que c’est génial de voir tous ces trucs qui nous pètent littéralement à la gueule, mais on en ressort comme étourdi sans avoir pu réellement en profiter, l’hyper-définition visuelle du procédé engendrant de surcroît une certaine gêne dichotomique qui extirpe parfois des éléments de l’espace global, créant de micro-moments où le spectateur se retrouve comme en dehors du spectacle, le temps d’assimiler l’effet technique. Le montage dynamique des scènes de combat devient vite épileptique, grisé par sa propre efficacité, et la célérité finit par ne plus être que des mouvements passant sur l’écran et non des visions ayant le temps de s’imprimer dans nos rétines avides. C’est con… Du coup, on en est presque à traquer les choses pour ne rien louper plutôt qu’à profiter du spectacle – qui vaut le coup d’œil ! Eh, messieurs de chez Marvel : pour les prochaines fois, essayez de relativiser un peu les choses, quoi, qu’on en profite !

 

L’histoire générale se tient plus que bien, et tous les ressorts sont là pour nous tenir en haleine. Bonne idée de Whedon de prendre Loki et sa horde extra-terrestre pour incarner un danger digne de l’équipe. Ainsi, les Vengeurs n’affrontent pas une menace ridicule, ce choix faisant même écho à certains épisodes mythiques de la série originale. Malgré certains temps morts et quelques baisses de niveaux, de beaux moments parsèment ce film, comme l’évasion de Black Widow, la tannée mémorable qu’Hulk inflige à Loki (jouissif !), ou de nombreux et brefs détails personnels aux membres de l’équipe. Mais, souvent, on sent que la 3D formate l’image et non le contraire, ce qui est vraiment dommage. Et puis, encore une fois, qu’est-ce que ça va vite ! Calmez-vous, bon sang ! À force de vouloir être le plus hype possible, vous allez finir par nous donner le tournis ou nous rendre épileptique ! Arrêtez de nous mettre K.O. par une esbroufe technologique certes nécessaire, mais fatigante et décalant les choses. Malgré ces quelques réserves, j’ai vraiment bien aimé le film, et vous le conseille pour de nombreux mais courts moments de bonheur inattaquables. Rassemblement !

« Avengers : L’Intégrale 1970 » par John Buscema & co et Roy Thomas

Du bon, du beau, du lourd. Au milieu de tous les titres avengersiens proposés ces temps-ci, boudez les effets de mode et revenez aux bons vieux fondamentaux. Je n’avais malheureusement pas chroniqué l’intégrale 1969 d’« Avengers », mais la période du Silver Age abordée et publiée en France en ce moment est très excitante. Par exemple, l’intégrale consacrée à cette super-équipe historique en est à la charnière des années 70, et c’est une époque passionnante et de toute première importance. On l’a vu récemment avec l’édition intégrale des « X-Men » de 1968-1969 ou d’« Iron Man » de 1968, quelque chose est en train de se passer, à l’aube de l’Âge de Bronze : de nouveaux auteurs s’imposent, et avec eux une narration plus expressive, plus moderne, désincarcérant les séries de leur aspect devenu trop normé. C’est le temps des Neal Adams, Steranko, Windsor-Smith et autres Colan. L’ouverture est en marche.

 

Les deux volumes « 1969 » et « 1970 » des « Avengers » marquent bien une évolution sans précédent dans le monde moderne des comics : le « gaufrier » s’efface sporadiquement mais avec force face aux débordements de cases, aux prérogatives purement graphiques qui infléchissent la mise en pages et le découpage dans des libertés nouvelles. Oui, Adams et Steranko sont bien passés par là, et ça s’en ressent fortement ! Dans l’intégrale 1969, Gene Colan et Windsor-Smith avaient notamment franchi le pas avec brio dans les épisodes #65 et #66, confirmant les ouvertures graphiques instaurées par Steranko au sein de la narration. Dans cette intégrale 1970, John Buscema n’est pas en reste, loin de là, avec de très beaux moments peut-être moins spectaculaires mais distillant avec force une esthétique et une vision des choses qui désenclava le genre pour l’emmener vers de nouveaux horizons. Globalement, c’est beau et kitch à souhait, exprimant avec force une esthétique en devenir et présageant du meilleur. Je vous en ai longuement reparlé il y a peu, mais Tom Palmer doit être cité plus que jamais comme l’un des meilleurs encreurs de comics qui aient jamais existé sur cette Terre. Ce volume des « Avengers » le prouve aisément, le dessin de Buscema trouvant chez Palmer un complément plus que puissant. Tom Palmer fait une nouvelle fois des merveilles et transcende le style du dessinateur, lui qui aurait tant mérité d’être « plus qu’un encreur ». Fabuleux artiste offrant une vérité de trait que beaucoup auront mis toute une vie à trouver. De son côté, Roy Thomas s’éclate comme un petit fou, rassuré à l’époque de ne pas être qu’une passade éditoriale, et les Vengeurs représentent toujours un challenge pour lui. D’où une scénographie toujours plus particulière, respectueuse de l’héritage de Lee mais lorgnant résolument vers de nouveaux lendemains. Tout ça rend bien joyeux, alors, n’hésitez pas, faites le grand saut, vous ne le regretterez pas !

« Thor : L’Intégrale 1962-1963 » par Jack Kirby & co et Stan Lee

On finit cette session « vengeresse » avec l’un des derniers volumes de la collection « L’Intégrale » parus et vraiment dignes d’intérêt, j’ai nommé le volume qui reprend enfin la série « Thor » depuis ses origines (après, il est vrai, une période « Simonson » plus contemporaine et heureusement passionnante). Avec cet album s’ouvre une autre facette des fondamentaux du Silver Age qui manquait au catalogue français – du moins sous cette forme. En effet, avec les FF, les X-Men, Hulk, Spider-Man, Iron Man ou les Vengeurs, Thor faisait partie des fondations incontournables que nous attendions tous de voir enfin paraître dans un format honorable et intégral. Car il s’agit tout de même des premières séries lancées par Lee & Kirby dans les années 60 ! Comme Iron Man qui parut d’abord dans « Tales of Suspense », Thor fit partie des super-héros qui finirent par dévorer l’identité de certains titres assez généraux de l’éditeur dans lesquels ils paraissaient, jusqu’à déboucher sur une publication qui leur soit entièrement consacrée en raison de leur succès. Ce premier volume (chronologiquement) de « Thor » nous propose donc les épisodes parus dans les numéros 83 à 100 de « Journey into Mystery ». Et c’est cool.

 

Attention, ne soyons pas bêtement béats dès qu’il s’agit du Silver Age, même s’il fut une période bénie. Ce premier volume est aussi génial qu’inégal, à l’image de ce qui se passait à l’époque : en effet, à quelques rares exceptions, Kirby quitta très vite le bateau de certaines séries qui – après avoir bénéficié de son génie sur le premier numéro – fut « reléguée » en seconde zone par le relais approximatif d’autres auteurs plus ou moins talentueux et inspirés. En synthèse, je ne peux que vous dire de vous procurer cet album, bien sûr, car il contient des épisodes historiques et incontournables pour tout fan de comics, mais il ne faut pas oublier malgré tout qu’au-delà de Kirby arrivèrent très vite des Heck et consorts parfois très difficilement regardables… Ainsi, après un premier épisode où tout le génie de Kirby transparaît grâce à l’encrage respectueux et inspiré de Joe Sinnott, s’ensuivent seulement six épisodes où Kirby continue d’officier, honnêtement encré par Ayers, mais sans plus. Puis c’est la catastrophe avec un épisode graphiquement abominable d’Al Hartley qui donne envie de bouffer son marteau de consternation. Heureusement, même si Kirby a momentanément disparu, c’est Joe Sinnott qui signe les épisodes suivants ; son style à la fois personnel et rendant hommage à l’esthétique de Kirby est très agréable à voir. Mais la fin de l’album se gâte vraiment avec l’arrivée de Don Heck qui – comme à son habitude – réussit à plomber n’importe quelle création par son style sommaire et pourri. Heureusement, le prochain volume annoncera le retour pérenne de Kirby sur la série, avec des chefs-d’œuvre à venir qu’il ne faudra manquer sous aucun prétexte ! Premier signe avant-coureur de ce sursaut de génie, les épisodes courts de « Tales of Asgard » qui complétaient les récits réguliers de l’époque et où Kirby s’affirme avec aisance et évidence, nous offrant de plus en plus de visions incroyables… Quoi qu’il en soit et de quelque côté qu’on l’aborde, un incontournable historique !

 

Cecil McKINLEY

« Avengers » par Joss Whedon Marvel Films

« Avengers : L’Intégrale 1970 » par John Buscema & co et Roy Thomas Éditions Panini (28,40€) – ISBN : 978-2-8094-2355-6

« Thor : L’Intégrale 1962-1963 » par Jack Kirby & co et Stan Lee Éditions Panini (28,40€) – ISBN : 978-2-8094-2332-7

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4 réponses à Spécial « Avengers »

  1. Silvain dit :

    Bonjour Cecil McKINLEY,

    Parmi toutes les séries Marvel dessinées par Jack Kirby qui sont rééditées dans un format intégrale (X-Men, Fantastic Four, Thor, Captain America, Avengers, Hulk), laquelle ou lesquelles me conseillez-vous pour commencer à découvrir l’univers et le trait de Jack Kirby, SVP ?

    En vous remerciant d’avance,
    Cordialement,
    Silvain

    • Cecil McKinley dit :

      Bonjour Silvain.

      Hou… Vaste question… Comme je l’écrivais, c’est vrai que Kirby a souvent vite quitté les séries qu’il avait initiées avec Lee, laissant la place à d’autres dessinateurs moins géniaux (doux euphémisme); donc, logiquement, les Intégrales rendent compte de ces relais. Si l’on ne parle que du made in Marvel, l’incontournable, je pense, c’est de commencer avec les Fantastic Four, non seulement pour l’intérêt historique, mais aussi parce Kirby y a officié pendant presque une décennie, ce qui permet de bien se rendre compte de l’évolution de son style (qui plus est, « Fantastic Four » est une série où Kirby a pu le plus intégrer des éléments graphiques purement kirbyens, par rapport aux autres séries: monstres, arsenaux électroniques, machines SF, insertions photographiques, etc…). Mais je vous conseille aussi « X-Men », car c’était vraiment très beau. MAIS. Si vraiment je dois répondre précisément à votre demande, à savoir quelle œuvre serait la meilleure introduction à l’univers de Kirby chez Marvel, je vous dirais sans sourciller qu’il faut absolument lire « The Eternals », dont l’intégralité a été publiée en un beau volume par Panini Comics dans leur collection Deluxe. C’est tout simplement sublime, et cela constitue une introduction idéale en ce qui concerne l’univers de Kirby. En effet, dans cette œuvre, au-delà du fond qui est un exemple parfait des obsessions de Kirby, celui-ci y a exprimé toutes ses prérogatives graphiques et narratives, sa folie, ses expérimentations, cultivant son goût des formes quasi abstraites dans l’imagerie technologique, l’expressionnisme des faciès, la grandiloquence géniale des cadrages, des cases qui s’étendent sur une page entière, bénéficiant en plus de l’encrage de Mike Royer, l’un des encreurs qui a le plus respecté le style de Kirby. Bref, un summum, une merveille, et une véritable plongée dans le Kirbyverse.
      Vous m’en direz des nouvelles!
      Bonne lecture, bien à vous,
      Cecil McKinley

  2. Renaud dit :

    Bonjour,

    Oui, Avengers est un bon film qui prouve que Marvel n’a mis en route les « demi poussifs » Thor et Captain America (des combats indignes ou Thor aspire le Destructeur et Captain America donne un coup de tatanes à Crâne Rouge) que pour fignoler ce Avengers premier grand film ambitieux du studio. Bien sûr on signalera un Hulk assez formidable enfin ressemblant au vrai « Hulk » du comics.

    ¨Pour découvrir l’univers KIRBY je pense de suite au FF 1966, son chef d’oeuvre, mais avec le matériel disponible j’ai un petit faible pour le Captain America qui va être réédité en juin. C’est dynamique en diable et jubilatoire. Du grand travail et les origines du cube cosmique avec Crâne rouge ce qui peut aider à la compréhension d’une partie de l’univers Marvel.

    Pour les « Eternels » j’avoue que c’est du grand KIRBY. Vous faites bien de signaler l’encreur. C’est rare de signaler le boulot des plus grands encreurs tels Joe SINOTT, Tom PALMER (sublime !) ou Klaus Janson. J’adore PALMER car il a toujours amélioré le travail du dessinateur….

    A signaler dans le Avengers 1970 un épisode dessiné par Frank GIACOIA pas mal du tout. Un beau volume de toutes façons où l’association BUSCEMA / PALMER fait merveille….

    Bien cordialement….

    • Cecil McKinley dit :

      Bonjour Renaud,

      Merci pour votre message.
      Oui, dans le film « Avengers », Hulk est très réussi: un vrai bonheur!
      Les FF en 1966, oui, bien sûr, c’était superbe! Les Inhumains, Fatalis, et surtout Galactus et le Silver Surfer! J’avoue que j’ai un gros faible pour l’année 69, aussi, souvent sublime au niveau graphique.
      Oui, « The Eternals », c’est du très grand Kirby.
      Merci de votre remarque sur les encreurs. C’est vrai que j’essaye d’en parler, car je trouve que les critiques n’en parlent pas assez, généralement. Ces derniers temps j’ai souvent parlé de Tom Palmer qui est un encreur magistral, un vrai artiste qui transcende le style de ceux qu’il encre. Je suis d’accord avec vous sur Sinnott et Janson. J’y ajouterais personnellement Terry Austin que j’aime beaucoup et qui – à mon humble avis – fait aussi partie des meilleurs.
      Voilà!
      Bien à vous,

      Cecil McKinley

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