Ansor. Hendrikus Ansor, commissaire de son état. Imaginé par le dessinateur Olivier Wozniak et le scénariste Patrick Weber, le fin limier ostendais revient dans une deuxième enquête qui prend corps dans la prestigieuse station thermale de Spa, en Belgique wallonne. Le lieu, le genre, le style, tout concourt à faire des enquêtes d’Ansor un futur classique.
Lire la suite...Willy Maltaite alias Will (deuxième partie)
À partir de 1960, Will va dessiner deux longs épisodes, ainsi qu’un récit complet, de la série « Jacky et Célestin » écrite par Peyo, dans Le Soir illustré. Toujours pour le créateur de « Johan et Pirlouit » et des « Schtroumpfs », il collabore aux décors de trois histoires de « Benoît Brisefer » (entre 1960 et 1967).
Il en profite, d’ailleurs, pour revenir au journal de Spirou où il réalise également deux mini-récits de trente-deux planches (« Pépin et l’île Juillet » au n° 1160 du 7 juillet 1960, sur scénario de Rosy, et « Le Virus mugissant » au n° 1300 du 14 mars 1963, sur scénario de Vicq) ; ainsi que quelques histoires complètes (de deux à dix pages chacun), à partir de 1965.
Ceci tout en dessinant « Éric et Artimon », avec Vicq qui signe A. Raymond le scénario de leurs deux aventures de quarante-quatre pages et d’un récit de six planches, dans ce même magazine, entre 1962 et 1967.
GR : Avec « Éric et Artimon », tu avais envie de créer quelque chose de nouveau ?
W : Oui, mais j’ai toujours eu un problème avec Dupuis car il me disait que je pouvais faire ce que je voulais, à condition que je continue « Tif et Tondu ».
Ce qui fait que je n’avais jamais le temps de pousser un projet vraiment à fond. C’est dommage car Vicq était un gars très talentueux ; il avait beaucoup d’idées, mais il était un peu trop farfelu. Il avait une vie de bâtons de chaises et on m’a dit qu’il était mort, mais personne ne sait vraiment ce qu’il est devenu…
GR : Entre-temps, tu as aussi travaillé avec Peyo sur « Jacky et Célestin », comment se répartissait votre collaboration ?
W : Au départ, Peyo devait dessiner les personnages mais, en fin de compte, c’est moi qui ai tout fait, sauf le scénario. Peyo était déjà quelqu’un de très occupé.
GR : En fait, tu as rarement fait de la bande dessinée seul. Pourquoi avoir toujours eu recours à des scénaristes ?
W : Je ne me sens pas une âme de scénariste, ce n’est pas mon métier ! Les gens trouvent ça bizarre alors que c’est comme si on demandait à un scénariste de dessiner : ce sont deux métiers différents. Mais c’est vrai que, quand j’ai débuté, j’étais un peu l’exception ; car les Franquin, Morris, Jijé, Peyo ou autres Macherot réalisaient scénarios et dessins.
GR : Peyo t’a aussi proposé de travailler avec lui sur « Benoit Brisefer », quelle était précisément ta tâche ?
W : Je réalisais les décors et quelques personnages.GR : Tu vas dessiner aussi quelques mini-récits pour Spirou, une des animations les plus réussies de l’hebdomadaire, est-ce qu’aujourd’hui encore on te demande de participer activement à la vie du journal ?
W : Oui, mais cela ne m’intéresse pas tellement. Ceci dit, les mini-récits, c’était très chouette. Il y avait le côté bricolage qui permettait de construire un bouquin et de constituer sa petite collection ; en plus, c’était impeccable comme banc d’essai pour les jeunes auteurs.
Entre 1962 et 1963, dans le magazine Record (qui prenait la place du journal Bayard), Will illustre également les gags de « Record et Véronique » scénarisés par René Goscinny, ainsi que des jeux avec ces mêmes personnages, sur des textes de Jean-Michel Charlier.
Dans ce même mensuel des publications de la Bonne Presse (futures éditions Bayard), en collaboration avec les éditions Dargaud (d’où la présence de ces différentes équipes de choc !), il dessine aussi les aventures de « Marco et Aldebert » (scénarios de Rosy ou de Vicq), entre 1962 et 1965 – qui ne sont autres qu’une refonte déguisée d’« Éric et Artimon » -, ainsi qu’un court récit scénarisé par Chappuis (au n° 1 de janvier 1962).Chappuis était aussi le scénariste des « Aventures de Mr Farfelu », quatre petits épisodes de sept planchettes proposés dans Bonux Boy, au début des années 1960, et dont deux histoires seront reprises dans Spirou en 1966. Dans ce mini-magazine publicitaire, Will dessinera aussi plusieurs illustrations et le récit complet « Ernest et Boubou », sous le pseudonyme de L. Navi, lequel sera repris dans Total Journal (en 1967).
GR : Tu as également illustré des jeux dans Record, avec une autre grosse pointure : Jean-Michel Charlier. As-tu, toi aussi, subi ses retards ?
W : En fait, c’est Charlier qui s’est souvenu de moi pour Record. À ce moment-là, il fallait dessiner un titre et trouver les personnages de « Record et Véronique ». J’ai réalisé une première page pour la bande dessinée écrite par Goscinny ;
et Charlier m’a demandé d’illustrer les jeux qu’il inventait pour ces mêmes personnages. C’était toujours à la dernière minute et je devais régulièrement lui téléphoner pour lui dire que j’étais à court de textes.
Il me répondait, invariablement, qu’il m’avait pourtant envoyé des pages et que cela avait dû s’égarer ; mais qu’il allait m’expédier les doubles aussitôt. J’en parlais alors à Goscinny qui m’avait répondu : « Tu sais, Jean-Michel, il n’envoie jamais que des doubles ! » C’est une excuse qu’il donnait un peu à tout le monde ! Quand Pilote s’est créé, j’avais déjà pensé travailler pour Goscinny et Charlier. J’avais été voir Charlier, mais il ne voulait pas tirer dans le dos de Dupuis pour qui je travaillais et il m’a demandé de prévenir ce dernier. C’est ce que j’ai fait et Dupuis m’a carrément empêché de dessiner pour Pilote. Il fallait que je choisisse, c’était Spirou ou Pilote, mais pas les deux !
À noter que Will a été également directeur de la collection Carrousel chez Dupuis, livres illustrés destinés aux jeunes lecteurs, publiée entre 1966 et 1969.
Il y mettra en images des textes de Charles Degotte (« Antonin et le petit cirque » en 1967 et « Antonin et l’anneau magique » en 1968) et y secondera André Franquin sur « Joyeuses Pâques pour mon petit Noël » et « Les Étranges Amis de Noël » (en 1966).Avec l’arrivée de Maurice Tillieux au scénario (entre 1969 et 1978), la série « Tif et Tondu » va prendre, dans Spirou, un nouveau virage en devenant une pure série policière : l’évolution se répercute d’ailleurs dans le dessin de Will, qui gagne en sobriété.
GR : Quand Rosy décide d’arrêter « Tif et Tondu », est-ce toi qui a pensé à Tillieux pour la suite de cette série ?
W : Oui, c’est moi qui ait proposé à Maurice Tillieux de reprendre les scénarios, mais je ne sais plus comment cela s’est fait exactement ; si quelqu’un me l’a conseillé ou si j’y ai pensé tout seul.
Sachez qu’il existe aussi une demi-planche peu connue (« Monsieur Pédégé homme d’affaire ») que Will dessina sur un scénario de Maurice Tillieux, dans le mensuel Information 2000 (n° 3 de 1971).De 1970 à 1994, toujours dans Spirou, Will donne également vie à « Isabelle », série féerique dont Yvan Delporte et Raymond Macherot partagent la paternité, bien que ce dernier ait été remplacé, après deux épisodes seulement, par André Franquin. Ce petit chef-d’œuvre poétique, aujourd’hui réédité en trois gros volumes aux éditions du Lombard, est resté, jusqu’à la fin de sa vie, son personnage préféré !
GR : Comment s’est passée la création de cette série ?
W : Au départ, c’était une histoire de quelques pages, pour un numéro spécial de Spirou, écrite par Yvan Delporte. Isabelle s’appelait alors Catherine et elle était accompagnée par un petit garçon du nom de Bernard. Ce n’est que par la suite que nous avons décidé d’en faire une série avec Raymond Macherot qui aidait Delporte au scénario. C’est lui qui avait donné ce côté merveilleux.
Plus tard, André Franquin s’est rajouté ; Macherot ne s’en occupait plus mais nous avons gardé son nom au générique, par reconnaissance. Avec Franquin, nous avons poussé encore plus loin le côté fantastique, et puis il y a encore eu une interruption. C’est Phillippe Vandooren [rédacteur en chef du Spirou de l'époque], qui aime beaucoup cette série, qui m’a demandé de la reprendre.
GR : Franquin est-il intervenu graphiquement ?
W : Non, pas vraiment, j’étais seul pour le dessin, mais Franquin faisait de la mise en page ; il réalisait des petits croquis sur des feuilles de papier machine pour mettre les textes provisoires qui permettaient à Delporte de s’y retrouver.
Outre des illustrations pour le calendrier de la Fédération des Scouts Catholiques (entre 1972 et 1995) ou pour la revue publicitaire Azimut de Renault (en 1976), Will va dessiner encore quelques récits complets pour Spirou ; surtout sur scénarios de Stephen Desberg, puis de Yann et Conrad (en 1981 et 1982), Didgé (1983),
Makyo et Toldac (1987), Falzar (1994), Zidrou (1994 et 1995), Jean-Louis Janssens (1994 et 1995) ou Gilbert Bouchard (1997).
Les courts récits délirants de six à dix planches écrits par Stephen Desberg, entre 1978 et 1984, sont une parodie des « Belles histoires de l’Oncle Paul » mettant en scène l’« Oncle Jules » : à noter que l’un d’eux fut dessiné avec son fils Éric Maltaite (en 1982) !
GR : N’as-tu jamais eu l’intention de poursuivre cette série de récits complets ?
W : Si on n’est pas plus encouragé par l’éditeur, il n’en est pas question ! Mais je voudrais bien réunir ce qui s’est déjà fait dans un album ; il faudra que je m’y mette un de ces quatre !
GR : Ton fils Éric a participé à ces histoires, ainsi que sur un épisode de « Tif et Tondu » ; pourquoi l’avoir utilisé ?
W : Pour « Tif et Tondu », c’est parce que j’en avais marre ; il y avait une histoire qui m’embêtait et Éric faisait tout ce qui m’embêtait !
Après le décès de Tillieux, c’est Stephen Desberg qui se voit confier les destinées de « Tif et Tondu », en 1979, puisqu’il avait déjà assisté le créateur de « Gil Jourdan » sur quelques épisodes, dès 1977.
La série va aller alors encore plus loin dans l’austérité et se confronter à d’authentiques problématiques sociales ou politiques, telles le nazisme, par exemple.
Quant à Monsieur Choc, qui revient pour l’occasion, il n’aura jamais été aussi malfaisant.
GR : Pourtant, en 1991, après des années de collaboration, vous avez décidé d’arrêter « Tif et Tondu ». Pourquoi ?
W : Desberg en avait plutôt marre et comme j’avais beaucoup de travail entre la collection Aire libre et « Isabelle », j’ai décidé de ne plus me consacrer à « Tif et Tondu ».
GR : Pourtant, si « Isabelle » semble être apprécié par les critiques, bizarrement, elle ne marche pas si bien auprès du grand public. Comment expliques-tu cela ?
W : Je ne sais pas… Elle vient encore d’avoir un prix à Montréal et je suis persuadé qu’il y a un public pour ce genre d’histoires. Que l’on ne me dise pas que c’est trop intellectuel, cela me fait rigoler car c’est une lecture à deux niveaux et je connais des mômes qui adorent cette série. Évidemment, il y a des choses qui leur échappent, mais il y a une trame classique, une histoire, une aventure que les jeunes aiment bien. On me dit que cela ne se vend pas, mais ce que je constate, c’est qu’on ne les trouve nulle part ! Là, il y a un effort à faire ! Dernièrement, je suis allé dédicacer au Mans, il y avait un monde fou et le libraire n’avait qu’un album de chaque titre d’Isabelle. Je lui ai demandé comment cela se faisait et il m’a répondu qu’il s’était fourni auprès des dépositaires de la région et que c’était tout ce qu’il avait pu avoir. Il aurait pu en vendre au moins deux cent… Je ne veux pas dire que c’est l’unique raison, mais c’est quand même curieux. Quand je raconte ça à mon éditeur, il prétend que ce n’est pas possible ! Moi, je veux bien …
Will ayant montré un don certain pour l’élaboration d’arrière-plans sur un « Spirou et Fantasio » d’André Franquin (mais aussi sur quatre courts épisodes de six ou deux planches dans l’univers du « Marsupilami » (« La Cage » – publié au n° 1420 de Spirou, en 1965 –, « Capturer un Marsupilami » – publié dans Le Trombone illustré au n° 2058 de Spirou, en 1977 –, « Grand zéro sur toute la ligne- publié dans le n° 2139 de Spirou, en 1979 -
et « La Capture du Marsupilami » – publié au n° 2270 de Spirou, en 1981) ou trois « Benoît Brisefer » de Peyo, François Walthéry (l’un de ses autres amis proches) va également profiter de ce talent sur un épisode de « Natacha », dans Spirou.
GR : En ce qui concerne les décors de « L’Île d’outre-monde », en 1983, pourquoi François Walthéry est-il venu te chercher?
W : Walthéry travaille avec des tas de gens et il savait très bien que c’était le genre de décors dans lesquels je suis à l’aise. C’est pour cela qu’il m’a demandé ce travail, et non à un autre. Je me suis très bien amusé d’ailleurs.Will réalise aussi un album publicitaire de soixante planches (« Le Voyage de monsieur Gulliver »), pour Air France, en 1986, ainsi que quelques planches éparses pour divers albums collectifs : « Il était une fois les Belges » aux éditions du Lombard (1980),
« Vous avez dit BD… Jijé » aux éditions (1983), « Pétition : à la recherche d’Oesterheld » édité par la section belge d’Amnesty International (1986), « Jacques Brel » tome 1 aux éditions Brain Factory (1988), « Rire, c’est rire » aux éditions du Festival international du rire (1995)…
GR : Tu as réalisé des travaux publicitaires. Est-ce un créneau intéressant ?
W : Cela m’a rapporté un peu d’argent, mais c’était assez embêtant à faire. Pour un album qui était destiné au personnel d’Air France, il fallait que tout soit respecté au détail prés.
Par exemple, j’avais dessiné une hôtesse avec la veste entrouverte et il a fallu que je recommence en boutonnant la veste…
Alors que quand tu vas dans des aéroports, elles ont toutes la veste ouverte. Je ne devais pas non plus les représenter avec des cheveux longs, etc.
À partir de 1988, Will va cependant changer de registre, se tournant vers un dessin où la couleur joue une importance de plus en plus grande.
Avec Stephen Desberg au scénario, il produit alors, en couleurs directes, une poignée de bandes dessinées plus adultes, comme « Le Jardin des désirs » (1988) ou « La 27e Lettre » (1990) pour la collection Aire libre de chez Dupuis, puis « L’Appel de l’enfer » chez P & T Production (1993), dans lesquelles il prend un plaisir évident à ébaucher les formes de sensuelles créatures.
Il peut alors donner, enfin, toute la puissance de son talent et se révéler, aussi, un extraordinaire coloriste…
Notons qu’il illustrera également la brochure « PVC de sel et de poivre » aux éditions Solvay (en 1992),
le rapport annuel FINA (en 1996), quinze planches pour « À la découverte de l’Europe » aux éditions Communautés européennes (scénario de Rudi Miel, en 1996),
et un mur du parcours BD de Bruxelles (rue de la Verdure) qui a été inauguré le 14 novembre 1997.
GR : En 1988, tu t’attaques à la bande dessinée adulte avec la collection Aire libre de chez Dupuis. D’où est venue cette envie de changer de public ?
W : Oh, ce n’était pas spécialement adulte, juste un tout petit peu coquin, ce n’était pas bien méchant… J’avais envie de faire autre chose, c’est certain ! C’est très gai de dessiner de belles nanas et d’utiliser la couleur directe.
GR : Tu enchaînes alors avec un deuxième Aire libre : « La 27° lettre » au discours plus dur, plus intellectuel peut-être ?
W : Oui, si l’on veut ; c’était surtout dans la façon de présenter les choses. Je suis revenu à plus d’humour dans l’album pour P et T Production : « L’Appel de l’enfer ».(1)
GR : As-tu d’autres projets dans le même style ?
W : Pour l’instant, non : je vais faire autre chose, mais je me tâte encore …
GR : Quel est le scénariste actuel avec qui tu aimerais travailler, hormis Desberg, bien entendu ?
W : Il y en a un qui est très bon, c’est Jean Van Hamme, mais je ne sais pas si je pourrais travailler avec lui, il faut aussi pouvoir s’accorder. Van Hamme est assez cartésien : il envoie le scénario tout prêt à être dessiné ; ce n’est pas que je collabore tellement, mais j’aime quand même pouvoir dire non… Sinon, j’apprécie des scénaristes comme Yann, Serge Le Tendre…
Will était également un peintre à part entière. Fauviste, expressionniste, il jouait avec les matières et les coloris d’une façon très sensuelle, travaillant tant le crayon, le lavis, l’acrylique que la gouache, et sans oublier l’aquarelle.
Ses dons étaient très variés, il sculptait aussi et sa créativité s’exprimait sur tous les supports, il suffisait de voir son propre intérieur pour s’en rendre compte.GR : Tu as réalisé de nombreuses illustrations mais tu pratiques aussi la peinture, quel est ton style ?
W : C’est « mon » style, il n’a pas de rapport avec ce que je fais en bande dessinée, mais parfois les gens y trouvent des parentés.
GR : N’aurais-tu pas voulu faire autre chose que dessinateur de bandes dessinées ?
W : Non, c’est évident ! Ou alors un métier où je puisse dessiner ! J’ai de la chance de faire un métier où je ne m’embête pas, alors que la plupart des gens passent leur vie à s’emmerder au boulot.
Je ne dis pas qu’à certains moments je n’en ai pas un peu marre. C’est comme pour tout le monde, il y a des périodes creuses, avec des choses que l’on n’a pas trop envie de faire.
Hélas, Will décède en 2000, sans avoir terminé sa dernière œuvre, « L’Arbre des deux printemps » (scénario de Rudi Miel) ; il n’en dessinera que les six premières planches, la suite ayant été assurée par ses nombreux amis et collègues : François Walthéry, Marc Wasterlain, René Hausman, Hermann, Stéphane Colman, Michel Plessix, Franz, Batem, Jean Roba, Jean-Claude Fournier, Dany, Frank, André Geerts, Derib, Jean-Claude Mézières, Marc Hardy et son fils Éric (2).
Gilles RATIER
(1) Ces trois récits initiatiques, placés sous le signe d’Eros (et réalisés en couleurs directes), répondant à une même démarche esthétique et narrative, les éditions Dupuis viennent de les rééditer dans une intégrale, au sein de la collection Aire libre : cette trilogie avec dames se révélant, ainsi, un peu comme son testament graphique.
(2) Pour en savoir plus sur Will, vous pouvez consulter, outre ce n° 64 de Hop !, les magazines suivants : Les Cahiers de la BD n° 45, Krukuk n° 6, Tonic n° 7-8, Ziiip n° 6, Écume n° 2, Rêve-en-Bulles n° 3, La Lettre de Dargaud n° 15, La Lettre n° 56, Hop ! n° 44 et n° 89, Le Collectionneur de Bandes dessinées n° 91, Ekllipse n° 5, L’Avis des Bulles n° 18, DBD (NF) n° 13, Spirou n° 3251… ; ainsi que les ouvrages suivants : « La Bande à quatre ou la victoire de Waterloo » aux éditions du. Ministère de la communauté de Belgique (1981), « L’Âge d’or du journal de Spirou » de François-Xavier Burdeyron aux éditions Bédésup (1987), « Will : collection privée » d’Étienne Jacquemart, Rudi Miel, André Taymans et Franz Van Cauwenbergh aux éditions Concerto (1995), « Le Duel Tintin-Spirou » d’Hugues Dayez aux éditions Contemporaines (1997) et, surtout, « Hommage à Will » de Jean-Pierre Verheylewegen aux éditions C.B.E.B.D. (2003).
Voir aussi l’excellent site http://will.chez.com.
Pour lire la première partie de cet hommage à Will, cliquez ici : Willy Maltaite alias Will (première partie) !
Voici enfin cette suite Will tant attendue dans les chaumières! En ces temps encore frisquets, se promener dans l’oeuvre du grand Will nous réchauffe le coeur. La volupté de ses femmes et le charme de ses couleurs somptueuses me laisse pantois. Merci à Gilles Ratier pour cet hommage mille fois mérité. J’ai bien ri en découvrant les deux bandes libertines du roi frileux, offertes à Peyo!
Longue vie au Coin du Patrimoine!
Jean-Pierre Verheylewegen
Merci pour cet article qui rend hommage à un très grand de la BD….
Petit, dans les années 70, je lisais beaucoup Spirou et un peu Tintin et Pilote…. C’est peu de dire que cette période était bénie. Sans dire que « c’était mieux avant » je me souviens des numéros comprenant des planches de Franquin, Roba, Tillieux, Walthéry, Peyo, Berck, Jidéhem, Leloup, Lambil, et Will bien sûr…
Will avait cette qualité de rendre ses planches claires, lisibles, sympathiques et bien mises en couleur. Un univers instantanément assimilé par un enfant….
C’est un faux dessinateur « facile ». Bien sûr ses personnages étaient simplement dessinés, mais regardons ses décors, le sens des perspectives parfaitement respecté, rien d’inutile dans ses cases, avec lui, en une demi planche, le décor était planté et le lecteur était en immersion totale. J’adore aussi ses voitures, car c’était un digne représentant de cette école du dessin de la belle bagnole à l’instar de ses collègues Franquin, Jidéhem et Tillieux ! Les dessinateurs savent rarement dessiner les voitures aujourd’hui ( il faut dire qu’elles sont moches nos bagnoles aujourd’hui).
Ses couvertures des numéros spéciaux de Spirou étaient fabuleuses…
J’ignorais sa grosse production en dehors des séries connues, merci de nous les faire connaitre…
Lassé par Tif et Tondu (ses derniers albums sont limite bâclés) il retrouvait tout son talent intact dans Isabelle, superbe série
Jusqu’à ses derniers jours il a gardé une « patte » fabuleuse, sa dernière planche est représentative, quelques crayonnés, et hop, le trait était là précis, et l’encrage sûr….
En espérant que le succès des rééditions de Tif et Tondu a permis a une nouvelle génération de découvrir cet artiste… pour ma part je garde mes EO souples au papier délicieusement jauni- en particulier « La Villa du Long Cri » où le papier jauni fait ressortir les couleurs de manière magique…
Merci pour cet article. Je le dis régulièrement mais ce site est vraiment au top !
Merci Gilles!
Si la production de certains dessinateurs est bien connue (Jijé,Franquin, Morris, Roba, Walthery, Hergé, Jacobs, Uderzo, Macherot, Tibet, Hermann, Tardi, Pratt, Bilal, Loisel, Gir/Moebius, Druillet, Chaland,etc) , d’autres, aussi talentueux mais plus discrets n’ont pas connu les feux de la rampe et de la somptueuse monographie (Will, donc, mais aussi Paape, Hubinon, Mitacq, etc) . C’est le grand mérite du Coin du Patrimoine que de nous faire découvrir les coins ignorés de ces maîtres discrets.
Tout de suite en regardant ces vignettes, c’est le rêve, la poésie, l’enfance… Will nous réchauffe le cœur. Peu d’auteurs savent le faire, surtout avec cette apparente simplicité. Merci, monsieur Will.
Pour répondre à Jacques Dutrey concernant la somptueuse monographie qui manque pour rendre hommage à Will, je me permets de témoigner en faveur de « Will, collection privée », ouvrage mentionné au bas de cet excellent article. J’ai ce livre dans ma bibliothèque et je ne m’en lasse pas. On y trouve un entretien avec Will relativement copieux, de courts témoignages d’Annie Gillain, Rosy, Morris, Charles Dupuis, Sirius, Roba, Walthéry, Delporte, Desberg et Vandooren, pas mal de photos (dont certaines des portes et tables qu’il a superbement décorées) et de nombreuses illustrations (dont de très beaux décors prévus pour un dessin animé du Marsupilami qui n’a pas vu le jour, d’autres encore plus magnifiques pour un projet de dessin animé d’Isabelle lui aussi avorté, de splendides portraits de brunes au crayon, au lavis, à l’aquarelle ou à l’acrylique et bien sûr des reproductions de planches, d’affiches, d’illustrations). Bref c’est assez copieux (80 pages) et très bien réalisé (même si on aimerait en avoir le double). En plus les témoignages rendent je pense bien compte de la personnalité de will qui semblait être quelqu’un de très chaleureux. Personnellement, je pense qu’il a laissé quelques chefs d’oeuvres (les 5 albums d’Isabelle auquel Franquin a participé sont incontournables) et bon nombres de friandises savoureuses (quelques « Tif et Tondu » et « le jardin des désirs » notamment. Son trait était réjouissant, sa maîtrise de la couleur remarquable… et de mon point de vue, Calandula est la plus belle héroïne de la bande dessinée humoristique
Merci pour votre site
Bravo, l’ oeuvre de Will mérite bien ces deux parties riches en documentations rares, et qui donne vraiment envie de se plonger dans l’ œuvre de ce grand monsieur.
J’ ai acheté le livre le jardin des couleurs qui est un fort bel ouvrage reprenant un bon nombre de ses dessins et peintures. En est il de même pour le livre Will collection privée ? Est ce que l’ on retrouve les mêmes illustration ou est ce complétement différent ?
Merci.
Bonjour Julien.
Merci pour vos félicitations. « Will collection privée » est plus une biographie de l’auteur avec une interview, mais aussi de nombreuses reprises de ses dessins et peintures. « Le Jardin des couleurs » est plus axé sur la reprise de ses illustrations et les deux sont complémentaires.
Bien cordialement
Gilles Ratier