Bo Doï n°40 part en campagne

Ce nouveau numéro de Bo Doï d’avril 2001 ne mâche pas ses mots et son sens des valeurs. L’éditorial de Jean-Marc Vidal, intitulé Tintin flingueur, est très explicite sur les méthodes et les rêgles imposées par Moulinsart SA et son administrateur Nick Rodwell.

En effet, depuis une dizaine d’années les historiens se trouvent privés de toute possibilité de reproduire un dessin de Hergé sans l’accord de Moulinsart SA, cette société, dépositaire des droits de reproduction du maître, se réservant toute cession de copyright et, donc… ne l’accordant jamais du moindre au plus important essai sur Tintin et consorts, même dans le cadre d’une encyclopédie. Précisons que ceux qui passent outre se voient immédiatement envoyer du papier bleu ! Les passionnés de BD ne verront donc pas avant longtemps une image de Tintin publiée dans le cadre d’une étude, sauf puissant accord commercial à la clef.

L’affaire Bo Doï mérite d’être soulignée pour la bonne raison qu’elle intervient dans ce décor peu amène, Moulinsart ayant, semble-t-il exigé – en échange de droits de reproductions – un droit de regard complet sur l’élaboration du dossier – il s’agit de l’expo au musée de la Marine –  se réservant d’interdire la collaboration de plusieurs journalistes et une relecture complète des différents papiers.


Les responsables de Bo Doï ont donc refusé et passé outre toutes les exigences de Nick Rodwell… ce qui devrait amuser leurs avocats pendant les quelques années à venir ! Cela dit, les amateurs ne manqueront pas de lire l’article de Numa Sadoul (page 54) dans lequel, sans manquer d’arguments, il prend parti pour « Citizen Rodwell », à vos réflexions personnelles désormais.


Le dossier Tintin n’est toutefois pas le seul intérêt ce numéro. Citons tout particulièrement une interview de Siné qui n’a jamais fait de BD à l’exception d’une, très courte (Lulu Panty… si ma mémoire est bonne), dans la seconde série de Charlie Mensuel en 1982. Autre entretien intéressant, celui de Michel Jans, l’éditeur d’une réimpression de Gargantua et Pantagruel, une œuvre superbe de l’un des meilleurs dessinateurs italiens, un auteur unique en son genre : Dino Battaglia (Ed. Mosquito). Dans la catégorie des interviews, signalons aussi celle de Franz, dessinateur rapide mais diablement talentueux et toujours original ! Pour le reste, vous trouverez les rubriques –généralement habituelles – toujours de qualité.


Coté BD, les fans de Juillard et Cothias auront le plaisir de découvrir la première partie  du troisième Plume au vent intitulée Beau Ténébreux, elle est suivie du dernier volet d’Odilon Verjus n°5 et du second de Pacush Blues n°11.


 

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