Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...PIF GADGET : PÉRIODE ROUGE ?
Le retour de Pif Gadget, le 1er juillet 2004 (c’est-à-dire dix ans et demi après le dernier n° de la première série, en avril 1982), avait suscité l’engouement des quarantenaires nostalgiques, mais aussi d’un plus jeune lectorat toujours avide de gadgets et de nouveautés.
Le n°1 (numéro double d’été) de ce désormais mensuel, tout en couleurs, fut vendu à 390 000 exemplaires, n’ayant pas hésité à offrir les mythiques « Pifises » en cadeau, quelques rééditions (« Placid et Muzo », « Corinne et Jeannot », « Loup Noir », « La jungle en folie », « Couik », « Pifou », « Dicentim », « Léo », « Le Concombre masqué », « Rahan »…), et des reprises diverses (« Pif », « Hercule », « Docteur Justice »…) ou notables nouveautés signées Olivier Fiquet, René Mazyn, Emanuele Barison, Dominique Cèbe et François Corteggiani, Alfonso Font et Richard Marazano, Sébastien Verdier et Pierre Christin, Florence Cestac, Guillaume Bianco, Herlé, Ivars, Fred Neidhardt, Fabrice Tarrin et Olivier Grojnowski, Yannick et Erroc, Luciano Bernasconi, Patrick Dumas et Jean-Marc Lainé…
Quatre ans plus tard, que reste-il de cette ruée sur les kiosques ? Evidemment, une fois les collectionneurs et les lecteurs dilettantes passés à autre chose, le tirage s’est effrité (110 000 exemplaires par mois aux dernières nouvelles), tout comme le nombre de pages (qui s’est quand même stabilisé à 84 depuis 3 ans, pour 3,90 euros), mais un public fidèle semble pourtant être toujours au rendez-vous pour ce mag toujours accompagné du célèbre gadget.
Cependant, les responsables (Pif éditions, une filiale du groupe l’AMAP qui publie aussi le quotidien communiste L’Humanité) n’ont pas eu la tâche facile, car ils ont du affronter, dans le même laps de temps, un redressement judiciaire (en avril 2006) et quelques guéguerres éditoriales internes. Au bout du compte, le nouveau Pif Gadget reste l’un des rares supports de presse :
- à entretenir l’image de personnages populaires (d’ailleurs, dans le dernier n°, le 46ème, ils fêtent les 60 ans de « Pif », le célèbre chien de José Cabrero Arnal, créé sous forme de strips, le 28 mars 1978, dans les pages de L’Humanité, et non dans l’ancêtre de ce magazine, l’hebdomadaire Vaillant, comme tout un chacun aurait pu le croire),
- à employer de nombreux jeunes auteurs dont certains sont vraiment talentueux (citons, par exemple, Eric Godeau, Patrice Lesparre, Chris Malgrain, Christophe Alvès, Abel Chen, Thomas Cabellic, BenGrrr, Vincent Fourneuf, Jean-Christophe Pol, Blatte, Baloo…),
- et à redonner leur chance à certains artistes en manque d’activités ou de considérations chez d’autres éditeurs (Olis, Norma, Marc Wasterlain, Jean-Claude Cassini, Bernard Ciccolini, Serge Fino, Guy Counhaye, Alain Julié…).
Bien entendu, Pif éditions (sous la houlette, entre autres, du journaliste Patrick Appel-Muller) ne disposent pas de fonds importants et, pour compenser le départ de certains auteurs vedettes, n’hésitent pas à se fournir à l’étranger (principalement en Italie et en Espagne), où les achats de droits ne sont pas trop onéreux : ceci permet, néanmoins, aux lecteurs curieux, de découvrir certains petits bijoux peu ou pas encore traduits (« Altai & Jonson » de Georgio Cavazzano et Tiziano Sclavi, « Orbit » de Fabrizio Petrossi, « John Rohner » d’Alfonso Font, « Tiki » d’Ivo Milazzo et Giancarlo Berardi, ou des récits complets de Franco Oneta).
La résurrection de Pif Gadget avait été précédée du relatif succès en librairie de « Pif Gadget : la véritable histoire » : un excellent ouvrage historique bourré d’informations sur la période allant des origines à 1973, quand l’hebdomadaire atteignait régulièrement les 500 000 exemplaires vendus, avec des pointes allant jusqu’au million ! Ce livre, qui peut se lire comme un roman, a été écrit par un témoin privilégié en la personne de Richard Médioni (l’un des rédacteurs en chef du journal) et a été publié par Vaillant Collector (éditeur d’un autre ouvrage aussi passionnant sur « Vaillant, le journal le plus captivant » dû à Hervé Cultru). Or, aujourd’hui, la même équipe (efficacement secondée par Françoise Bosquet, la secrétaire de rédaction) nous donne des nouvelles de ces glorieux journaux du passé, sur Internet ! Ceci grâce à Période Rouge, un nouveau magazine dont le titre n’est pas anodin puisqu’il rappelle la couleur du célèbre bandeau de Pif Gadget, tout en faisant allusion à la sensibilité proche du Parti Communiste Français qui caractérisa longtemps cet hebdomadaire issu d’un journal clandestin créé en 1944 (Le Jeune Patriote) qui, à peine un an plus tard, se transforma en Vaillant, pour devenir le fameux Pif Gadget, le 24 février 1969. Patrimonial et pédagogique (ce qui ne l’exclut pas d’être aussi humoristique), ce journal électronique revient sur les grands moments de ces magazines, tout en collant à l’actualité : le 1er n° rend hommage à Raffaelle Carlo Marcello (le dessinateur de « Docteur Justice »…), nous parle du 1er mai et des premiers Vaillant…, entre autres quiz, niouzes et publicités pour les rééditions concernant les séries publiées à l’origine dans ces organes de presse qui accueillirent, on ne le rappellera jamais assez, de très grands auteurs : tels Cazanave, Bastard, Cézard, Gire, Gillon, Forest, Poïvet, Trubert, Tabary, Lécureux, Ollivier, Arnal, Coelho, Gotlib, Mandryka, Godard, Greg, Kamb, Kline, Nortier, Gaty, Le Guen, Chéret, Marcello, Di Marco, Bonvi, Mora, et même Pratt… On finira de vous convaincre de son intérêt quand vous saurez que l’on s’y abonne gratuitement (ce qui explique les déjà 600 passionnés qui se sont inscrits à cette lettre mensuelle), en envoyant un mail à perioderouge@orange.fr, et que Période Rouge a même son gadget surprise ! Allez donc faire un tour sur http://www.dailymotion.com/gadgetus…
Gilles RATIER
Oui, vive Pif Gadget !
Je trouve aussi que Eric Godeau est très très talentueux !
Sa Lily la Rouge est formidable !
Par ailleurs je ne peux que vous conseiller le nouveau forum des collectionneurs de PIF
On réveille ce déjà lointain article : Une intégrale de Lily la Rouge en Album, les planches parues dans PIF et des inédits, est en souscription chez IMAGES INNEES : http://www.saintrapt.com/imaginer/sous-lilylarouge.pdf