Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...LA BD PORTUGAISE EST LOIN D’ÊTRE MORIBONDE !

Le Portugal est un pays qui s’est toujours intéressé à la BD et ce, depuis plus de 150 ans !
Alors que les nombreux magazines publiaient un panorama de ce que qui se faisait de mieux ailleurs, il existait aussi une production nationale abondante mais peu connue en France (exceptée, peut-être, celle des émigrés en France que sont Martin Sièvre alias Eduardo Teixeira Coelho ou Alberto Varanda).
Après le déclin des périodiques (comme dans tout le reste de l’Europe), les auteurs portugais ont eu du mal à se sortir d’une crise éditoriale d’où n’émergeait que quelques rares albums signés par Nuno Saraiva, Filipe Abranches, José Carlos Fernandes, Antonio Jorge Gonçalves ou Luis Louro. C’est ces trois derniers que l’on peut retrouver au catalogue de la maison d’édition Asa, dirigée par la très compétente Maria José Pereira (qui fût une des éditrices de Meribérica Liber, un des plus glorieux labels autochtones, dans les années 1980-1990). Les éditions Asa sont situé à Porto (Av. da Boavista, 3265 – Sala 4.1, e-mail : edicoes@asa.pt ou mjosepereira@asa.pt) et ont publié, dès 1993, la première enquête de «Filipe Seems». Signée Antonio Jorge Gonçalves et Nuno Artur Silva (pour le scénario), elle connaît déjà six réimpressions avec17 000 exemplaires vendus : un chiffre énorme pour le Portugal ! Cette série, qui en est aujourd’hui à son troisième épisode, bénéficie d’une présentation luxueuse, sous jaquette (comme tous les ouvrages édités par Asa) : cela rend justice à la qualité graphique de ces BD. Né en 1964, Antonio Jorge Gonçalves est un étonnant graphiste qui mérite vraiment d’être découvert. On ne peut qu’inciter les lecteurs curieux à se procurer ses BD : d’autant plus que le portugais est une langue aisée à comprendre pour les francophones !
Gilles Ratier