Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
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L’existence et la vitalité de la bande dessinée en France ne sont certes pas mises en doute Mais il est de fait également que certains chiffres de tirage impressionnants rapportés par les historiens de la bande dessinée et concernant des revues d’avant-guerre, Le Journal de Mickey, Robinson par exemple – n’ont plus jamais été atteints
MAD MAGAZINE
L’existence et la vitalité de la bande dessinée en France ne sont certes pas mises en doute Mais il est de fait également que certains chiffres de tirage impressionnants rapportés par les historiens de la bande dessinée et concernant des revues d’avant-guerre, Le Journal de Mickey, Robinson par exemple – n’ont plus jamais été atteints.
Il reste que les héros féroces et sanguinaires de certaines de ces séries (qui s’adressaient aux adolescents et que détestaient les parents) donnaient lieu à des diffusions exceptionnelles.
C’est aux Etats-Unis que l’idée d’une bande dessinée se parodiant elle-même est née sous la direction d’Harvey Kurtzman. Ainsi est né Mad magazine.
Le Français moyen, conditionné par son éducation humaniste, n’est pas ouvert à ce genre parodique. A part les enfants, les nouveaux lecteurs de bande dessinée appartiennent à une couche évoluée mais réduite de la population. Ils en parlent, en écrivent beaucoup, mais demeurent, malgré toute l’encre répandue, désespérément peu nombreux.
Il est impossible d’imaginer qu’une revue comme Mad, qui trie ses lecteurs parmi les dizaines de millions de fans du comic-book, pourrait trouver une clientèle dans un pays comme le nôtre.
Non que Mad ait eu le vent en poupe dès sa création. On raconte que dans les premiers temps la Rédaction, parvenue au bout de ses possibilités financières, et convaincue d’avoir échoué, publia dans ce qu’elle pensait être son dernier numéro (et qui devait n’être que l’un des premiers) un dessin amusant: on y voyait tous les rédacteurs et dessinateurs au grand complet, à genoux et mains jointes. conjurant les lecteurs de ne pas les abandonner à leur sort et, en les condamnant au chômage, de couper les vivres à toute une série de familles d’honnêtes travailleurs. L’idée était bonne, on la trouva drôle, les abonnements et soutiens affluèrent, et Mad ne tarda pas à accéder au rang des revues financièrement autonomes, vivant du seul apport de leurs lecteurs.
Nous l’avons dit: Mad était spécialisé dans la parodie. Dans ses pages, toutes réalisées par d’excellents dessinateurs, on tourne en ridicule un peu tout: les mondes du cinéma, de la politique, de la finance et toute la société américaine. Les caricatures sont très adroites, les personnages facilement identifiables. Non seulement par les lecteurs d’un certain niveau culturel, mais même par ceux qui subissent passivement la fascination exercée par leurs héros, et à qui il ne déplaît pas de renverser parfois ces rapports de sujétion à leurs idoles, et de se prouver qu’ils ne sont pas tout à fait dupes. Ou qui obéissent peut-être, comme l’a observé le psychologue William Garrett, au désir de les humaniser, de fraterniser un peu avec elles, de les faire descendre ce leur piédestal. Quoi qu’il en soit, le succès de Mad était maintenant solidement assis.
Les héros eux-mêmes des bandes dessinées font les frais de la satire, ce qui est après tout le signe de la popularité. Et l’on en arrive ainsi à ce raffinement du comic- strip se moquant de lui-même.
La formule de base de Mad est celle, classique chez les caricaturistes, du pantographe, c’est à dire du grossissement. Ainsi Mandrake le brouillon (comment ne le serait-il pas, avec tous ses jeux de prunelles, de mains et de baguette magique?) devient un embrouilleur grandiose, à la ennième puissance. Rien de bien original donc, mais l’application minutieuse et intelligente d’une formule qui a fait ses preuves.
Toute une foule de personnages défile dans la galerie de Mad. Même ceux par exemple de Walt Disney, dûment modifiés et ajustés aux intentions burlesques de la Rédaction. Particulièrement savoureuse est la charge des mythes imaginés par Milton Caniff en plus de trente années de brillante carrjère. On sait que Caniff a une certaine prédilection pour la femme-wamp du type Marlène Dietrich. Il a toujours mis en scène des filles très spectaculaires, quelque peu équivoques: eurasiennes parées comme des idoles ou comme des amazones, souvent cruelles, toujours dominatrices. Les auteurs de Mad se sont jetés avec délectation sur cet aspect des bandes de Caniff, transformant les belles sorcières en créatures grotesques.
Mais il faut garder présent à l’esprit que ce genre de publication est rendu possible par le fait que les bandes dessinées américaines paraissaient dans des centaines de quotidiens depuis des dizaines d’années. Et que leur popularité moyenne atteint celle que connaissaient par exemple chez nous Tintin ou Asterix. L’Américain moyen reconnaît au premier coup d’oeil Terry Lee et Dick Tracy, Joë Palooka et Li’l Abner, et tout le bataillon de leurs pareils. C’est ce qui explique l’échec d’un timide essai d’introduction de Mad en France: le. lecteur français n’était suffisamment initié, ni aux héros caricaturés, qu’ils soient de fiction ou réels, ni à la vie américaine en général. (1) (2) L’esprit de Mad n’est d’ailleurs pas spécifique de cette revue. Et puisque nous venons de citer Li’l Abner, une grande partie de la production de AI Capp aurait droit de cité dans les pages de Mad. AI Capp lui aussi mettait en scène des personnages tirés de la vie réelle: présidents des Etats- Unis en exercice, ministres, vieux généraux ramollis, étoiles du cinéma, magnats de la finance, etc. Et son dessin est toujours un équilibre entre la pénétrante observation de la vie quotidienne et le trait caricaturaI, voire grotesque. Les héros de AI Capp, quand ils sont inspirés par des protagonistes réels de la vie américaine, sont toujours facilement identifiables. Al Capp avait un réel talent de portraitiste et en usait avec habileté, ne recourant à la lentille déformante que juste ce qu’il faut.
Mad est souvent féroce, mais toujours dans les limites supportables. Moins, par exemple, que certains journalistes politiques. Si les noms propres sont légèrement estropiés, c’est plus par fair-play que par prudence: lorsque Mickey est moqué, on parle de Walt Dizzy, et le célèbre personnage de Conan Doyle devient Shermlock Shomes. L’une des créations les plus drôles est la parodie des aventures de Batman: Robin est devenu une sorte d’échalas mal nourri au visage béatement stupide, tandis que le héros est réduit aux dimensions d’un nabot ricaneur aux jambes torses.
L’équipe des dessinateurs était parfaitement rôdée et quasiment infaillible, de Don Martin à Jack Davis, de l’excellent Wallace Wood (qui était précisément est le pasticheur du duo Robin – Batman) à Bill Eider. sans oublier Mort Drucker
Le lecteur las des aventures de Pam et Poum, dans lesquelles les deux terribles gamins ne se déchaînement que gentiment contre le capitaine, ne lui causant guère que quelques plaines et bosses; et qui, cherchant des sensations plus fortes, espère secrètement que la victime sera finalement pulvérisée, trouvera la réalisation de ce rêve dans Mad: il y a trentaine d’années, la fin d’une bande consacrée à Pam et Poum voyait le malheureux Capitaine réduit à sa plus simple expression, ayant perdu dans la lutte, entre autres, un bras et une jambe.
Les éléments qui nourrissent l’inspiration des dessinateurs sont pratiquement inépuisables: ils vont du film à succès (nous nous souvenons une très amusante version de Lawrence d’Arabie) au best-seller. L’ oeil des rédacteurs ramène à la surface, pour une parodie aigûe et tangentielle, les causes des mouvements de la vie sociale.
Certes, tout cela se passe dans le système. Mad ne pouvait satisfaire les amateurs de dynamite. Mais qui se contente de quelques gouttes de venin, habilement semées ça et là, se régalait sans réserve de la lecture de Mad1 Publié en version française, il y a quelques années.2 Dans le journal Pilote dans les années 70, une vingtaine de pages d’actualité étaient publiées chaque semaine. Cette formule était due à l’initiative de René Goscinny qui avait su s’entourer d’une équipe de dessinateurs tels que Fred Gotlib – Loro – Reiser – Gébé – Alexis – De Beketch – Chakir – Bretecher – Glay – Lob – Poppé – Pélaprat – Esdé etc. … Cette formule inspirée de Mad a eu l’avantage d’être dessinée par des français qui ont créé un style qui leur était propre.
Un article qui sent un peu le copier-coller maladroit il me semble (d’une origine BD-zoom, quand-même, j’entends), et dont on ne comprend pas vraiment le rythme. L’intro arrive comme un cheveu sur la soupe.. et le texte lui-même non illustré est fragmenté, le rendant presque illisible… Dommage.
Bonjour Hector
Il s’agit en fait d’un des tout premiers articles de BDzoom.com puisqu’il date d’octobre 2001 (le site a été créé en septembre 2000). Or, quand nous avons changé de version (en janvier 2011), il y a eu des conséquences pour certains articles (disparition des images ou d’une partie du texte d’origine, doublon de certains articles…) : nous n’avons jamais eu le temps nécessaire à un véritable nettoyage, et cet article a dû faire partie de ceux qui ont subi quelques séquelles informatiques ; enfin, c’est ce que l’on espère. Ceci dit, si vous avez le temps et l’envie, nous serions heureux que vous le remaniez : nous passerions votre version avec grand plaisir.
Bien cordialement
La rédaction
Merci, c’est ce qu’il me semblait.
Et bien je vous prends au mot, étant en ce moment sur le sujet.
A suivre tres bientot donc !
D’ici la, je vous invite a lire :
http://leblogd-hectorvadair.blogspot.fr/2015/03/si-cetait-refaire-guillaume-laborie-ne.html