PLUS DE LECTURES DU 17 MARS 2008

Notre sélection de la semaine : “ Damocles T.1 : Protection rapprochée ” par Alain Henriet et Joël Callède, “ Hotel Koral ” par Anthony Pastor, et “ Sept missionnaires ” par Luigi Critone et Alain Ayroles.

Cliquez sur l’appareil photo pour découvrir les couvertures des albums chroniqués


Damocles T.1 : Protection rapprochée ” par Alain Henriet et Joël Callède


Editions Dupuis (10,40 Euros)


Avec « Damocles », la collection « Repérages » des éditions Dupuis pourrait bien tenir un nouveau « Largo Winch » ! En effet, ce thriller efficace, situé dans un futur proche (où le gouvernement britannique, appuyé par l’union européenne, permet le développement de sociétés de sécurité privées aux allures parfois très militaires), allie un scénario palpitant et maîtrisé à un dessin classique et soigné… Enlevée contre une demande de rançon et délivrée par une intervention des forces de police qui a provoqué la mort de sa fille et la paralysie de ses jambes, Mrs Hamilton s’est investie, corps et âme, dans la création d’une agence de protection rapprochée haut de gamme, afin que de telles choses ne se reproduisent plus. La mission en cours de ses meilleurs agents consiste à devenir les gardes du corps du fils d’un industriel ayant bâti son empire sur le commerce des armes. Ce dernier est menacé d’enlèvement par une organisation qui exige de ses victimes l’abandon total des programmes menaçant l’écologie ou la paix. Voici l’occasion, pour le groupe d’agents protecteurs commandés par la charmante Ely, de plonger dans un monde à part où luxe, strass, paillette et sexe sont au menu des longues nuits de débauches vécues par ce fils à papa, pilier des boîtes branchées… Joël Callède nous démontre, une fois de plus, qu’il est « le » scénariste grand public avec lequel il va falloir compter ces prochaines années !


 


Hotel Koral ” par Anthony Pastor


Editions Actes Sud/l’AN 2 (22 Euros)


Thierry Groensteen poursuit inlassablement son exploration des nouveaux territoires en bandes dessinées nous proposant, grâce à son catalogue qui a désormais trouvé refuge au sein de la maison littéraire Actes Sud (ce qui correspond bien à l’éthique de sa politique d’édition), quelques auteurs pas toujours faciles d’accès mais talentueux, qu’ils soient renommés (Edmond Baudoin et Ludovic Debeurme) ou encore méconnus (Gabrielle Piquet, Benoît Jacques, Barbara Yelin, François Ayroles, Sandrine Martin, Jeanne Puchol…) : d’ailleurs, la plupart d’entre eux, se retrouvent dans un intéressant collectif qui vient de paraître : « Les bonnes manières ». On y retrouve aussi Anthony Pastor, lequel vient de publier son deuxième ouvrage, aussi étonnant et réussi que le précédent (« Ice Cream », chez le même éditeur, en 2006). Délaissant le noir et blanc pour un dessin hyperréaliste complètement axé sur la couleur, il réutilise, pour ce polar politique particulièrement haletant, le rythme lancinant de la narration de son précédent album : deux images par pages surmontées de textes assez courts, le tout baignant dans une atmosphère décalée, fantaisiste et troublante. Cet ancien étudiant en Arts plastiques a, jusqu’à présent, travaillé essentiellement dans le milieu théâtral, mais il fait pourtant preuve d’une technique parfaitement rodée et totalement efficace, qui se base sur un récit conforme aux canevas des plus classiques romans ou films noirs. Ici, avec seulement quatre personnages (deux vieillards, une femme et un jeune motard) réunis dans un hôtel renouvellement construit, il nous fait ressurgir le passé et les douleurs enfouies des uns et des autres… : original, énigmatique…, et dramatique !


 


Sept missionnaires ” par Luigi Critone et Alain Ayroles


Editions Delcourt (13,95 Euros)


Après les psychopathes, les voleurs et les pirates, la collection hommage aux « Sept samouraïs » et aux « Sept mercenaires » dirigée par David Chauvel accueille une histoire de sept moines missionnaires irlandais, au IXème siècle. Chacun étant doté de l’un des péchés capitaux, leur irréligion entache la réputation de l’Eglise : on leur donne alors à choisir entre la mort par le bûcher et une mission suicide qui consiste à évangéliser les barbares du nord, païens sans foi ni loi qui mettent régulièrement à sac les monastères de la région. Alain Ayroles, le scénariste de « Garulfo » et de « De cape et de crocs », s’en donne à cœur joie, maniant le verbe et l’action sur le même ton caricatural qu’il avait déjà déployé avec talent sur ses précédentes séries. Avec l’appui du graphisme élégant et dynamique de l’Italien Luigi Critone (déjà repéré sur l’excellente histoire médiévale de Nicolas Jarry et France Richemond : « La rose et la croix », chez Soleil), il réussit à nous passionner pour cette dangereuse (mais finalement assez drôle) équipée chez les Vikings.


 


Gilles RATIER


 

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