PLUS DE LECTURES DU 11 DECEMBRE 2006

“ Halloween Blues T.4 : Points de chutes ” par Kas et Mythic, “ J’ai tué Adolf Hitler ” par Jason, “ Chaque chose ” par Julien Neel, “ Enchaînés T. 4 : Le menteur ” par Gihef et Joël Callède et “ Christmas Voices ” collectif avec 2 CD audio.

 


Cliquez sur l’appareil photo pour découvrir les couvertures des albums chroniqués.


Toujours composée d’un résumé succin assorti d’une opinion aimable, voici notre sélection des 5 albums BD de la semaine :


Halloween Blues T.4 : Points de chutes ” par Kas et Mythic


Editions Le Lombard (13 Euros)


Cette savoureuse série policière propose des enquêtes rondement menées par un inspecteur tourmenté : le fantôme de sa femme lui collant inlassablement aux baskets, surtout quand apparaît une belle créature sensible aux charmes de notre flic à l’âme lourde. Dans l’Amérique des années 1950 (dont l’ambiance est fort bien reconstituée), notre bon samaritain de la police, pour les beaux yeux d’une jolie éplorée, replonge son nez dans une affaire datant de 8 ans : un notable de Georgie avait loué les services d’un tueur à gages pour se débarrasser d’une intrigante portant l’enfant de son fils, ceci au même moment où la femme d’un célèbre avocat, aujourd’hui condamné à mort car reconnu responsable, est assassinée. L’intrigue est complexe mais bien maîtrisée, la narration et les dialogues sympathiques, quant aux dessins savoureux du Polonais Kas, ils sont parfaitement mis en valeur par la coloriste Graza : bref, voilà de la BD « tout public » attachante, palpitante et légèrement atypique : ce qui devrait vous séduire, sans problème !


 


J’ai tué Adolf Hitler ” par Jason


Editions Carabas (12,90 Euros)


Parmi la production pléthorique des éditions Carabas, il faut saluer l’album annuel du norvégien Jason (de son vrai nom John Ame Saeteroy). Après s’être fait connaître comme «le» dessinateur incontournable de la Scandinavie, il a commencé à envahir nos contrées avec ses personnages filiformes aux têtes de chiens tristes et noirs, dans de nombreuses BD muettes, en noir et blanc. Avec la complicité d’Hubert (coloriste réputé mais aussi scénariste de talent),  il propose, depuis 3 ans, des albums tout en couleurs  publiés par la filiale des éditions de Tournon/Semic, ceci afin de conquérir un plus large public. Dosant habilement humour et réflexions personnelles, tout en imposant sa caractéristique graphique qui consiste en une forme animalière de ses protagonistes, il signe, ici, son album le plus abouti et le plus accessible : remontant le temps pour liquider Adolf Hitler, un tueur se retrouve coincé à cette époque troublée, alors que le führer, lui, débarque dans le futur… Comme ce résumé succin ne le laisse pas supposer, sachez qu’il s’agit surtout d’une étonnante exploration du sentiment amoureux, à la fois burlesque et intimiste !


 


Chaque chose ” par Julien Neel


Editions Gallimard (15 Euros)


Avec un dessin assez différent de celui qu’il utilise sur la charmante série «Lou» qu’il réalise pour les éditions Glénat (même si, en y regardant de près, on trouvera des filiations, surtout dans les personnages féminins), Julien Neel a su créer une ambiance prenante pour raconter cette double chronique douce-amère assez originale, laquelle s’intègre bien dans la collection «Bayou» dirigée par Joann Sfar… Avant de partir retrouver son père gravement malade, un homme regarde sa petite fille s’endormir. Sur le chemin de l’hôpital, il se rappelle ces moments inoubliables où, enfant, il accompagnait son papa magicien, séparé de sa mère, pendant la tournée des plages. Il se souvient surtout de cet emploi accepté contre son gré, ceci afin qu’il puisse se payer de vraies vacances avec sa progéniture : endosser un costume de gros nounours pour une campagne publicitaire… Cette tranche de vie, que l’on sent autobiographique, est à la fois drôle et émouvante, alternant avec bonheur les moments intimistes et les gags irrésistibles : les rapports entre pères et fils étant particulièrement bien décrits dans ces deux époques qui s’entremêlent et se répondent parfaitement.


 


Enchaînés T. 4 : Le menteur ” par Gihef et Joël Callède


Editions Vents d’Ouest (9,40 Euros)


Quatre individus, qui ne se connaissent pas, doivent tuer ou être tués… Les règles du jeu sont celles de notre monde : l’argent-roi, la violence gratuite… Ces quatre destins vont donc se croiser dans cette chaîne de souffrance, alors qu’une nouvelle personne entre dans la course, entraînée malgré elle dans cette partie infernale. Dans cet ultime tome aussi haletant que les précédents, nous saurons enfin qui tire les ficelles ! Ce thriller magistral, où les pistes ne cessent d’être habilement brouillées et qui est digne des meilleurs films du genre, a permis de confirmer le talent scénaristique de Joël Callède, mais aussi de faire progresser le trait de Gihef, légèrement figé dans les premières pages. Dans ce 4ème volume, le style «américain» de ce dessinateur explose littéralement : les cadrages et les mises en espaces étant de plus en plus audacieuses, tout en restant efficaces sur le plan de la narration graphique. Formidable !


 


Christmas Voices ” collectif avec 2 CD audio


Editions Nocturne (19,90 Euros)


Nous vous avons déjà dit tout le bien que nous pensions de la collection «BDMusic» des éditions Nocturne, laquelle se présente, systématiquement, sous la forme d’un beau livret avec une courte bande dessinée et 2 CD réunissant les meilleurs enregistrements d’un artiste : une référence, autant pour les amateurs (vu la qualité des réalisations, tant au niveau graphique que technique) que pour les nouveaux venus à la musique, parce c’est une nouvelle manière de découvrir les musiciens essentiels à l’histoire de la musique. Leur dernière réalisation, de circonstance et en 3 volets, propose un parcours illustré de Noël en 60 images (dues à des bédéistes mélomanes comme Jean-Marie Arnon, Fred Beltran, Ben Radis, Frédéric Bézian, Eric Cartier, Al Coutelis, Cromwell, Steve Cuzor, Dupuy et Berberian, Edith, Annie Goetzinger, Kokor, Frank Margerin, Mezzo, Marc N’Guessan, Joe G. Pinelli, Pascal Rabaté, Riff, Jean Solé et bien d’autres encore) qui nous permet de redécouvrir tous les standards des fêtes de fin d’années dans la musique et la chanson internationale du 20ème siècle, ceci grâce à «Christmas Jazz», «Christmas Blues» et «Christmas Voices».


 


 


Gilles RATIER


 


 

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