Plus de lectures n°24 – 1er mars 2004

Hauteville House T.1 : Zelda, Sous la peau, le serpent , Robert le robot T.1 : Ca baigne dans l’huile, Gen d’Hiroshima T.3, Fragile T.2 : Quand on n’a que la mort

 


« Hauteville House T.1 : Zelda » par Thierry Gioux, Christophe Quet et Fred Duval


Editions Delcourt (12,50 Euros)


Nous sommes en 1864, à bord d’un navire de guerre en rade au port de Rouen. Un espion, chargé de photographier des documents top secret, est repéré en quittant le bateau : tous les soldats lui tombent dessus mais il est sauvé, in extremis, par un zeppelin qui le conduit à Guernesey, dans la maison de Victor Hugo : «Hauteville House». C’est dans cette demeure que la résistance républicaine a installée, dans le plus grand secret, son quartier général. Elle espère déjouer les projets troubles de l’empereur Napoléon III comme celui qui consiste à envoyer au Mexique les soldats du corps expéditionnaires pour appuyer Maximilien. En fait, leur véritable mission est de localiser et de contrôler un démon Toltèque. Savant mélange de James Bond et des romans de Jules Verne, cette nouvelle série B se compose d’histoires complètes qui seront toutefois regroupées en cycles de trois tomes : un pur produit Delcourt qui séduira inévitablement les amateurs de ce genre qui oscille entre «Les mystères de l’Ouest» et «La ligue des gentlemen extraordinaires».


 


« Sous la peau, le serpent » par Pierre Wachs et Domnok


Editions Glénat (12 Euros)


Pierre Wachs et sa compagne (qui signe Domnok) revisitent le mythe médiéval de la fée serpent en le transformant en un surprenant polar. Une femme cherche à se noyer et est sauvée par un homme avec lequel elle s’unit : c’est ainsi que va naître Mélusine. Cet enfant au regard étrange est-elle l’esprit réincarné d’une nymphe à la recherche d’une mortalité humaine ? Nettement plus inspiré que sur «Poème rouge» (sa précédente série dans la même collection «Loge noire»), le dessin torturé de Wachs contribue à l’inquiétude suscitée par chaque case. Son personnage de gamine perdue dans notre monde est fascinant et nous met aussi très mal à l’aise. Ce «one shot», au parfum de sorcellerie, sent vraiment le souffre !


 


 « Robert le robot T.1 : Ca baigne dans l’huile » par Tony Fernandez, Gégé et Bélom


Editions Delcourt (12,50 Euros)


Cette série de gags en une page mettant en scène un robot familial est présente depuis 1989 (soit depuis 15 ans avec plus de 600 pages), chaque semaine, dans Le Journal de Mickey. Robert rend de nombreux «services» aux parents de Tomi et Flo, ses meilleurs amis : c’est bien sûr prétexte à de nombreuses catastrophes et inventions farfelues qui déclenchent rires et sourires chez les plus jeunes. Cet humour bon enfant est dû à Gérard Cousseau (Gégé) et Jean-Loïc Belhomme (Bélom), deux dessinateurs bretons qui ont aussi scénarisés «Les bébés Disney» et «Les p’tits boulots de Donald». Ces derniers préparent ensemble le story-board qui est confié ensuite au dessinateur Tony Fernandez (membre du studio espagnol Comicup) au dessin sobre, classique et efficace.


 


« Gen d’Hiroshima T.3 » par Keiji Nakazawa


Editions Vertige Graphic (15 Euros)


A quelques jours de la reddition du Japon, l’explosion de la bombe atomique n’a laissé d’Hiroshima qu’un champ de ruines. Après avoir vécu l’horreur, un jeune rescapé tente de faire vivre sa mère et sa jeune sœur. Il obtient un travail comme garde-malade où il va être de nouveau confronté à l’individualisme et la violence de la population. En grande partie autobiographique, ce chef-d’œuvre du manga, publié originellement dans les années 1970, ne peut pas vous laisser insensible : la force de la narration est sublimée par la simplicité du graphisme.


 


« Fragile T.2 : Quand on n’a que la mort » par Stefano Raffaele


Editions Humanoïdes associés (12,35Euros)


Alors que la planète est totalement contaminée, transformant tous ses habitants en morts vivants, Alan et Lynn continuent de s’aimer et de fuir. Confrontés à la dégradation grandissante de leur corps, ces deux zombies cherchent à rejoindre une ville des USA où des expériences seraient menées, afin de ralentir cette putréfaction. Une jeune femme, bien vivante, décide de les aider dans leur quête… Sous couvert d’un récit gore et plutôt trash, l’italien Stefano Raffaele nous parle surtout du pouvoir de l’amour. Le parti pris de départ était plutôt périlleux mais il s’en sort pas si mal que ça et c’est tout à son honneur : quoique, dans son cas, ce serait plutôt tout à son horreur ! (Oui, je sais, on l’a déjà faite… Mais je n’ai pas pu résister !).


 


Gilles RATIER


 

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