PLUS DE LECTURES 12 – Les 5 critiques du 24 novembre 2003

Bételgeuse 4 : Les cavernes, La tour des miracles (de Georges Brassens), Niklos Koda 5 : Hali Mirvic, Millénaire 1 : Les chiens de Dieu, et Léviathan

Cliquez sur l’ïcone appareil-photo pour découvrir les couvertures des ouvrages critiqués


« Bételgeuse T.4 : Les cavernes » par Léo


Editions Dargaud (9,45 Euros)


Avec la série «Aldebaran», le brésilien Léo avait fini par s’imposer comme un auteur talentueux en proposant une bonne histoire de SF écologique destinée à un vaste public : lequel l’a d’ailleurs largement plébiscité. Avec l’acquis de ce premier cycle, Léo a continué sur sa lancée en créant une seconde saga palpitante, évoluant dans le même contexte tout en déployant une imagination sans pareille. Les décors complètements inventés sont souvent superbes et la faune de la planète (comme les iums, jolies bestioles mi-phoques mi-pingouins, qui sont très attachants) est particulièrement pittoresque et attractive. Dans ce quatrième et avant-dernier tome, l’auteur prend son temps pour mieux appréhender les relations entre les personnages, ce qui ne l’empêche pas de nous surprendre avec cet album riche en rebondissements !


 


« La tour des miracles de Georges Brassens » par David Prudhomme et Etienne Davodeau


Editions Delcourt (14,95 Euros)


Alors qu’il menait, à l’époque, une vie de bohème en crevant de faim, Georges Brassens avait écrit, en 1950, un roman finalement publié trois ans plus tard. Un demi-siècle après, Etienne Davodeau adapte ce bouquin, épuisé depuis des années, avec l’aide graphique ébouriffante de son ami David Prudhomme. Le dessin débridé de ce dernier convient parfaitement au texte hirsute, bouillonnant et poétique. Comme ça part un peu dans tous les sens pour respecter le récit guère cartésien, l’entreprise a elle aussi la folie et l’onirisme de cette œuvre originale et méconnue : à découvrir, sans parti pris !


 


« Niklos Koda T.5 : Hali Mirvic » par Jean-Claude Servais


Editions Le Lombard (9,45 Euros)


L’agent secret français et diplomate séducteur, Niklos Koda, n’a guère de scrupules, surtout pas avec ses ennemis ou avec les femmes. Mais à force d’affronter les trafiquants d’armes dans une Europe pacifiée en apparence seulement, Koda a fini par y laisser sa peau. C’était du moins la conclusion de l’épisode précédent. Jean Dufaux nous révèle ici quelques éléments surprenants concernant le passé de son héros et multiplie les pistes pour une intrigue ponctuée d’actions dans le style «Mission impossible» : un produit calibré pour la collection «Troisième vague» (même si, à l’origine, ce n’était absolument pas prévu pour ça !). Quant à Olivier Grenson, il perfectionne son trait semi réaliste, élégant et efficace, avec ce scénario alambiqué dont l’ambiance particulière flirte avec le fantastique.


 


« Millénaire T.1 : Les chiens de Dieu » par François Miville-Deschênes et Richard D. Nolane


Editions Humanoïdes associés (12,35 Euros)


Voilà une série historique qui, sans être follement originale, a le mérite d’être bien racontée et surtout bien illustrée, par un nouveau venu talentueux. Son trait concis et puissant colle bien à l’intensité de ce cruel polar moyenâgeux dont l’ambiance sombre est bien posée grâce au choix des couleurs : on s’y croirait ! En l’an 997, un trafiquant de reliques tombe sur les restes d’un convoi dont le seul rescapé est horriblement brûlé. L’héritier bâtard d’Hugues Capet et sa mère font partie des exécutés et les révélations du survivant sont d’une importance capitale pour le royaume. Seulement, l’homme est dans un état pitoyable : le trafiquant le mène alors dans une abbaye qui abrite les reliques de Saint Polycarpe. Nous sommes en plein fantastique violent et mystique, dans une époque troublée où le pouvoir est souvent religieux et cruel : divertissant, non ?


 


« Léviathan » par Jens Harder


Editions de l’An 2 (25 Euros)


Voilà un ouvrage surprenant, dénué de phylactères, dû à un auteur allemand qui travaille au sein d’un collectif composé d’artistes berlinois. Jens Harder revisite le thème biblique du Léviathan avec cette BD muette de 140 pages, tout en multipliant les références océaniques : «Moby Dick», le Titanic, l’Arche de Noé, «Les dents de la mer», «Le radeau de la Méduse»… Ce flot d’images proches des gravures du XVIII ou XIXème siècle nous plonge dans les rêves et les angoisses d’un monstre marin, lequel sert de prétexte pour évoquer la puissance des forces de la nature et la limite de la société humaine. Ce livre est un ovni dans la production bédéesque de ces dernières années et, rien que pour ce fait, mérite d’être découvert par un public curieux et cultivé.


 


Gilles RATIER

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