Créé par l’écrivain irlandais Bram Stoker en 1897 — et inspiré par le personnage historique du comte Vlad III de Valachie, qui vécut au XVe siècle —, « Dracula » s’apparente autant à un roman qu’à une étude ethnologique ou géographique : l’auteur décrivant pourtant la Transylvanie, sans jamais être allé dans cette région austro-hongroise, en se documentant uniquement dans des bibliothèques. En effectuant un retour aux origines du mal présentes dans l’œuvre originale, tout en s’inspirant librement, cette version — sous-titrée « L’Ordre du dragon » — est une somptueuse bande dessinée d’horreur coéditée par Glénat et Lo Scarabeo.
Lire la suite...Van Melkebeke, Hergé et Jacobs
A l’ombre de la ligne claire ou la passion de Jacques Van Melkebeke… Toute la vie de cet artiste sensible, rêveur et lunaire, qui a cru avec son ami Edgar jacobs, dans leur jeunesse commune, que la réussite allait leur sourire à tous deux, est voilée d’ombre… celle, après la guerre, de ses amis dessinateurs, dans laquelle il fut contraint de s’abriter, puis, vers le crépuscule, celle de l’amertume.
Ce peintre qui, comme Jacques Laudy, mais d’une manière moins positive, fut toujours décalé par rapport à son époque, n’a jamais pu parvenir à l’accomplissement de son art ni y trouver son épanouissement. Il n’en fut pas moins à l’origine des plus belles idées qui ont inspiré Hergé, Jacobs et d’autres quoiqu’il ai toujours refusé – contraint ou non – d’y apposer sa signature, et toujours rejeté la qualité de scénariste.
Un portrait intéressant pour une histoire triste, écrite sobrement, qui présente aussi l’intérêt de nous faire observer de l’extérieur la personnalité et le caractère de certains monstre sacrés. Un point de vue important, et un de plus, pour quelques biographies célèbres, toujours à refaire.
A l’ombre de la ligne claire, Jacques Van Melkebeke le clandestin de la BD, de Benoit Mouchard (Editions Vertige Graphic, 17 euros).