Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...Des soldats d’honneur
Le début :Görk et Krag sont frères. Soldats de la Géhenne, ils gardent une porte secrète du Donjon. La porte étant peu usitée, ils s’ennuient. Jusqu’à ce qu’un vieillard aveugle oblige Krag, seul ce jour-là, à appeler du renfort …
Le début :Görk et Krag sont frères. Soldats de la Géhenne, ils gardent une porte secrète du Donjon. La porte étant peu usitée, ils s’ennuient. Jusqu’à ce qu’un vieillard aveugle oblige Krag, seul ce jour-là, à appeler du renfort pour l’empêcher d’entrer. Parce qu’il n’a pas rempli sa mission, Krag est condamné à être tué en plein désert par son propre frère…
Notre avis : Attention : chef d’œuvre ! Les « Donjons », à qualités inégales (comment pourrait-il en être autrement pour une collection de 5 séries dérivées totalisant déjà 25 titres), se suivent, mais ne se ressemblent pas. Avant le nouveau « Potron Minet » de Blain et les deux « Monsters » de Bercovici et Stanislas, tous prévus en 2006, c’est à Bézian qu’a fait appel le duo Trondheim & Sfar pour illustrer « des soldats d’honneur ». Illustrer est bien le verbe qui convient dans ce récit sans dialogue, dont les textes reflètent, en « voix off », les pensées de Görk, soldat aveuglément discipliné. Des pensées poignantes et résignées. Cette tragédie (grecque) sombre, violente où règne le désespoir et la mort est sublimée par le dessin de Bézian et couleurs de Walter qui renforcent l’atmosphère oppressante d’un récit (monstrueusement) existentiel. Du grand art. LT