« L’Empire de Satan » illustré par Artur Aldomà Puig : du Charlier au meilleur de sa forme !

Le second épisode du diptyque mettant en scène les aventures explosives de Brice Bolt (un reporter créé par Jean-Michel Charlier pour le journal Spirou, en décembre 1970) vient d’être réédité par les éditions Fordis. Ne le manquez pas : il s’agit, certainement, de l’une des meilleures histoires du scénariste de « Blueberry », « Barbe-Rouge » et autres « Buck Danny » ou « Tanguy et Laverdure » ! C’est aussi l’occasion, pour nous, de vous proposer un « Coin du patrimoine » sur l’excellent dessinateur de cette trop courte série : le Catalan Artur Aldomà Puig, lequel nous a quittés il y a tout juste un an, sans que le monde du 9e art n’ait pu lui rendre l’hommage qu’il méritait ! Nous allons tenter de réparer, à notre manière, cette injustice…

Les 47 planches de « L’Empire de Satan » ont été publiées dans l’hebdomadaire des éditions Dupuis entre le n° 1770 du 16 mars 1972 et le n° 1793 du 24 août de la même année : ce nouvel épisode ayant droit, en couverture, à une illustration fracassante de Puig et à un dessin du même acabit dû à André Franquin montrant un diable juché sur un volcan en éruption et annonçant « Visitez mon archipel, l’accueil est chaleureux… »

Les deux quotidiens concurrents L’Éclair et Le Clairon ont envoyé leurs meilleurs reporters, respectivement Brice Bolt et Luc Deferre, pour en savoir plus sur l’armée de crabes géants qui a ravagé Rotuma — un archipel des Fidji en Océanie — et terrorise la population.

Afin de tenter de percer cet hallucinant et tragique mystère, les deux journalistes rivaux concluent provisoirement un armistice pour associer leurs efforts.

C’est ainsi qu’ils embarquent sur la goélette du capitaine écossais Mac Dougall, pour un lointain et dangereux voyage autour du monde, et se retrouvent en périlleuse situation : à proximité des grands atolls de l’archipel des Ronrongas, à l’écart des routes maritimes…

Comme à son habitude, le scénariste s’est amusé à multiplier les rebondissements : mêlant aventures autour du globe, îles paradisiaques tropicales menacées par des monstres en tout genre et brutes patibulaires… En attendant de nous faire rencontrer, dans cette deuxième partie, une ravissante espionne et un diabolique savant sur une base secrète où se prépare la conquête du monde…

Couverture intérieure du n° 1771 de Spirou, daté du 23 mars 1972.

 En fait, à la fin des années soixante, après l’arrêt de la série « Marc Dacier » par le dessinateur Eddy Paape (qui n’allait pas tarder à partir à la concurrence, chez Tintin, pour illustrer les scénarios science-fictionnesques de « Luc Orient » concoctés par Michel Greg), Charlier se sentait encore bien des idées d’aventures journalistiques refoulées : un genre plébiscité par les lecteurs de l’époque, mais également par Charles Dupuis lui-même.

Il déclara, plus tard, que : « Les éditeurs sont assez traditionalistes et voulaient reprendre le personnage d’un reporter, d’où la création de la série “Marc Dacier” ; c’est aussi ce qui m’a amené, par la suite, à faire “Brice Bolt” avec Puig. » (1)

            Le début d’un scénario mettant de nouveau en scène Marc Dacier avait même été réalisé par un Charlier pour une fois en avance et la chasse à un remplaçant à Eddy Paape a aussitôt démarré : « En 1969, le choix se porta sur un jeune artiste catalan, Artur Aldomà Puig, encore totalement inconnu dans les pays de langue française. Son graphisme élégant, une grande habileté technique et une gamme particulièrement originale de coloris séduisirent la rédaction de Spirou. » (2)

Donc, dès 1969, si on en croit sa signature sur quelques premières pages du premier épisode (« L’Archipel de l’épouvante »), Puig se met au travail avec son trait « pop » si caractéristique, tout à fait dans l’air du temps, et sa colorisation bien flashy : « Ses dessins nous ont enthousiasmés. Son emploi de la couleur, très particulier, est exceptionnel, et il crée un nouveau style réaliste, souple, aéré, dynamique. Nous avons vu évoluer son talent, vous le suivrez de même au cours de notre prochain semestre, et nous gageons que vous serez aussi emballés que nous ! », prévient le rédacteur en chef Thierry Martens dans le n° 1707 de Spirou daté du 31 décembre 1970.

Cependant, comme les nouvelles aventures de ce journaliste-baroudeur se veulent un peu plus modernes — les bouleversements de Mai 68 ont changé la donne journalistique — et que le style du dessinateur s’éloigne beaucoup de celui du créateur graphique Eddy Paape, il est alors décidé de rebaptiser Brice Bolt le brillant reporter du quotidien parisien L’Éclair : lequel devient donc l’un des collègues de Marc Dacier.

Artur Aldomà Puig et l’une de ses sculptures.

Mais qui était donc cet Artur Aldomà Puig ?

 Né le 11 mars 1935 à Reus (dans la province de Tarragone, en Catalogne) — où il a passé sa jeunesse et fut champion d’athlétisme —, Artur Aldomà Puig est un créateur espagnol de bandes dessinées, dont l’œuvre a quasiment été éditée exclusivement à l’étranger.

Passé à l’illustration et à la peinture, il deviendra ensuite un sculpteur renommé internationalement.

Autodidacte, il s’intéresse très tôt à diverses expressions artistiques et suit des cours dans différentes académies de Barcelone et de Bruges, à partir de 1949, commençant à pratiquer la BD, médium qu’il apprécie particulièrement, en 1953.

Hazañas del Oeste nº 4, chez Toray (1959).

Cependant, il ne se projette vraiment dans cette profession que trois ans plus tard, lorsqu’il rejoint l’agence d’illustration et de bande dessinée Selecciones Ilustradas.

Fondée par Josep Toutain Vila, avec Antonio Ayné (copropriétaire de la Editorial Toray), elle diffusait à l’international de nombreux auteurs espagnols de cette époque, notamment au Royaume-Uni pour Fleetway Publications, Atlass ou DC Thompson, puis aux États-Unis (au début des années 1970) chez Warren Publishing, alors que le marché américain était peu ouvert aux artistes étrangers.

Hazañas del Oeste nº 38, chez Toray (1959).

Plus particulièrement aux éditions Toray, Puig participe, dès 1959, à l’hebdomadaire Complemento Semanal de Hazanas del Oeste, avec des westerns de dix pages présentés au format à l’italienne. C’est dans son successeur Hazanas del Oeste qu’il crée sa première série : « Lonely Rock », en 1962.

« Lonely Rock », en 1962.

Sans atteindre le succès espéré, elle permet toutefois aux éditeurs britanniques de le remarquer et de le faire œuvrer (jusqu’en 1969) sur d’autres westerns tels « Rock Reason », « Tex Ranger » et « Jim Bowie »,

Hazañas del Oeste nº 7, chez Toray (1962).

ou dans leurs fascicules sur l’inépuisable thème de la guerre : War Picture LibraryCommandoWar at SeaBattleAir Ace, etc., à l’instar de ses compatriotes Jesús Monterde Blasco, Martín Salvador, Ángel Pardo, José Ortiz, Luis Bermejo, Fernando Fernández, Jaime Brocal Remohí, Carlos Giménez, Adolfo Buylla, Jaime Forns, ou encore Víctor de la Fuente, José Bielsa et Carlos Laffond (3) qui collaboreront, eux aussi, avec Jean-Michel Charlier.

Certaines des histoires dessinées par Puig (d’une cinquantaine de pages chacune) ont quand même été publiées en Espagne, dans les magazines des éditions Manhattan, Novaro, Olivé y Hontoria ou Ferma, mais sans que son travail soit signé et reconnu.

On en découvre également quelques-unes en France, souvent horriblement remontées, dans divers pockets d’Impéria comme NavyBattler Britton, Rangers ou Panache.

Dans son « Encyclopédie des bandes dessinées de petit format T1 : Impéria », Gérard Thomassian a identifié son travail dans Navy n° 11, 33 et 150, dans Battler Britton n° 101, mais aussi dans Rangers n° 3, 14, 21, 37, 47, 52, 54, 55, 66 et 87, ainsi que dans Panache n° 62, 68, 100, 123, 180, 192, 227 et 252 : certaines de ces dernières histoires ayant été reprises dans Tora, entre 1981 et 1984.

À noter qu’il existe un album pirate — sans mention d’éditeur — titré « Aldoma Puig : récits de guerre » T1 qui regroupe deux de ces récits de guerre Impéria de 60 et 55 planches parus dans Navy : il s’agit de « Blocus » (« The Navy Way » proposé à l’origine dans War at Sea n° 13) au n° 11 de septembre 1963 et d’« Un coup de chance » (« Shock Wave » proposé à l’origine dans War at Sea n° 32) au n° 33 d’août 1964.

            C’est alors que, comme nombre de ses compatriotes à l’époque, Aldoma Puig est tenté par la possibilité de travailler pour les publications francophones : lesquelles offrent de meilleures occasions de réaliser une bande dessinée plus créative et sont beaucoup mieux rétribuées.

« Blocus » (« The Navy Way ») dans Navy n° 11 de septembre 1963.

« Un coup de chance » (« Shock Wave ») dans Navy n° 33 d’août 1964.

Couverture intérieure du Spirou n° 1782 du 08/06/1972.

Dans le journal Spirou de l’époque, Thierry Martens surfe sur une vague d’auteurs espagnols réalistes, amorcée récemment, que son éditeur lui avait plus ou moins édictée.

Que ce soit avec « Paul Foran » par Gil (l’un des alias de José Ramón Larraz, lequel avait réussi à avoir l’oreille des Dupuis) — secondé par Monterd (pseudonyme de Jesús Monterde Blasco) ou Jordi Bernet —, « Michaël » du même Larraz signant ici Dan Daubeney, « Los Guerilleros » de Blasco et Miguel Cussó« Les Trafiquants d’ébène » par Juan Manuel Cicuéndez et José Lopez Fernandez dit Fernán… (4)

Et donc bientôt « Brice Bolt » par Arturo Aldomà Puig : « Charles Dupuis avait une peur bleue de voir ses dessinateurs foutre le camp après avoir perdu Jijé, Morris, Paape, etc., et de n’avoir plus que des pages blanches dans le journal… Il était notamment tombé sur Larraz : un Espagnol plein de bagout qui avait à son tour introduit un tas d’autres Espagnols dans la maison, comme Bernet, Blasco, Puig. » (5)

« Peintre des anges » au Spirou n° 1667 du 26/03/1970.

C’est donc ainsi que, recommandé par l’influent José Ramón Larraz, on retrouve Artur Aldomà Puig en Belgique, au sommaire de l’hebdomadaire Spirou des éditions Dupuis. Toutefois, comme il doit à nouveau faire ses preuves, on le cantonne, dans un premier temps, sur quelques « Plus Belles Histoires de l’Oncle Paul » scénarisées par Octave Joly : ce qui est le cas pour quasiment toutes ces histoires didactiques en quatre pages qui sont, alors, illustrées, pour la plupart, par d’autres Espagnols tels Cicuéndez et Fernán, ou encore par le Français Claude Pascal (encore un dessinateur qui a œuvré avec Jean-Michel Charlier).

« Trois Naufragés et une madone » au Spirou n° 1676 du 28/05/1970.

Signant indifféremment de son prénom ou de son nom, Aldomà Puig dessinera exactement six « Plus Belles Histoires de l’Oncle Paul » : « Peintre des anges » au n° 1667 du 26/03/1970, « Trois Naufragés et une madone » au n° 1676 du 28/05/1970, « L’Ergot du diable » au n° 1687 du 13/08/1970, « Accusé cochon levez-vous » au n° 1690 du 03/09/1970, « La Jeunesse du roi Henri » au n° 1702 du 26/11/1970 et « La Jeunesse de Salvatore » au n° 1782 du 08/06/1972.

« L’Ergot du diable » au Spirou n° 1687 du 13/08/1970.

Dédicace d’Artur Aldomà Puig à une admiratrice.

Malgré l’échec de « Brice Bolt » dans Spirou — lequel est narré en long, en large et en travers par votre serviteur dans le dossier accompagnant les deux albums de cette série publiés chez Fordis (dont cette biographie de Puig n’est qu’un infime extrait) —, le dessinateur catalan va, quant à lui, produire quelques autres pages de bandes dessinées dans l’hebdomadaire des éditions Dupuis.

En effet, il est hors de question, pour Thierry Martens, de lâcher ce talentueux artiste qu’il apprécie.

D’autant plus qu’il a, quand même, une certaine réputation dans son pays d’origine, mais aussi aux États-Unis pour lesquels il a travaillé entretemps, par l’intermédiaire de l’agence espagnole Selecciones Ilustradas de Josep Toutain, notamment pour les publications de James Warren : l’éditeur de Creepy et d’Eerie, ou encore de Vampirella.

Cependant, contrairement à ses prolifiques compatriotes et collègues que sont Auraleón, Josep Maria Beà Luis García, José González, Esteban Maroto, Isidro Monés, Jaime Brocal Remohí, Enrique Badía Romero, Martín Salvador ou Leopoldo Sánchez, le dessinateur de « Brice Bolt » ne signera — uniquement de ses prénoms — que deux récits pour le magazine Eerie en 1973 (aux n° 50 et 52) : « The Beheaded » et « Lord’s Wrath ».

The Beheaded par Artur Aldomà Puig et John Jacobson, dans le n° 50 de Eerie en 1973.

Elles seront traduites dans sa version espagnole, Rufus, éditée par Ibero Mundial de Edicione (aux n° 4 et 11) et reprises dans le Creepy espagnol de Toutain (aux n° 11 et 67), en 1979. Selon les spécialistes David A. Roach et Jon B. Cooke dans The Warren Companion — un ouvrage dédié à la Warren publié en 2001 chez TwoMorrows Publishing —, son style démontrant pourtant une grande maîtrise de la composition en noir et blanc, couplée à une évidente dextérité, ne se serait apparemment pas très bien adapté aux courtes histoires d’horreur de dix pages écrites par le scénariste John Jacobson. Par ailleurs, il aurait dû, toujours d’après ces deux critiques — sacrifier son réalisme virtuose pour une approche presque caricaturale et peu judicieuse.

Lord’s Wrath par Artur Aldomà Puig et John Jacobson, dans le n° 52 de Eerie en 1973.

Puig propose alors à Martens de travailler désormais avec son compatriote Victor Mora, lequel vient d’entamer une fructueuse collaboration scénaristique avec les revues françaises, notamment Pilote. Cela donnera l’éphémère série écologique avant l’heure « Les Commandos de la nature ». Le premier long épisode de 44 pages (« Le Naufrage du Mickey Runyon ») est inspiré de l’histoire du naufrage du pétrolier américain Torrey Canyon qui s’était échoué entre les îles Sorlingues et la côte britannique en étant chargé de 120 000 tonnes de pétrole brut. Il est publié dans Spirou en 1973 et 1974, sous forme de maxi-chapitres aux n° 1863, 1866, 1870 et 1881, et traduit en un seul coup en Espagne dans le n° 3 de Mortadelo gigante, en 1975.

« Les Commandos de la nature - Le Naufrage du Mickey Runyon » par Artur Aldomà Puig et Victor Mora, dans le n° 1863 de Spirou en 1973.

Une autre aventure en 12 planches (« La Faille des spectres ») est encore proposée dans le n° 1965 du 11 décembre 1975, mais ne convaincra pas plus les lecteurs de Spirou, lesquels ne sont, alors, manifestement guère sensibilisés par l’écologie.

« Les Commandos de la nature  - Le Naufrage du Mickey Runyon » par Artur Aldomà Puig et Victor Mora, dans le n° 1870 de Spirou en 1974.

Puig tente parallèlement sa chance dans Pif-Gadget où il dessine deux récits de dix pages en noir et blanc : « Les Dragons de Tintagel » (scénarisé par Jean Ollivier dans le n° 295 du 21 octobre 1974, après une annonce dans le numéro précédent)

« Les Dragons de Tintagel » par Artur Aldomà Puig et Jean Olliver, dans le n° 295 de Pif-Gadget en 1974.

et « Le Temps des incrédules » (écrit par Patrick Cothias dans le n° 313 du 21 octobre 1975).

« Le Temps des incrédules » par Artur Aldomà Puig et Patrick Cothias, dans le n° 313 de Pif-Gadget en 1975.

Il démarrera ensuite « Oujouro », à nouveau avec son ami Victor Mora pour les textes. Cette courte série — qui se déroule sur le continent africain et qui vante également la défense de la nature et des animaux — ne connaîtra que trois épisodes de huit ou dix planches, publiés dans les n° 333 du 14 juillet 1975 et 343 du 22 septembre 1975, puis dans un spécial nature du 29 juin 1976.

Curieusement, les deux premiers seront aussi réédités en 1987.

Entretemps, l’éditeur ibérique Luis Gasca commande à Puig une aventure juvénile dont le héros se nomme Arthur Robinson pour le volume 7 de l’« Enciclopedia Juvenil Pala » : « Los Misterios de la jungla ».

Ces 12 belles pages en couleurs sur scénario de Víctor Mora, auxquelles il faut rajouter plusieurs illustrations en tête de chaque chapitre du livre, sont éditées en 1975.

Volume 7 de l’« Enciclopedia Juvenil Pala » : « Los Misterios de la jungla », en 1975.

La dernière incursion d’Artur Aldomà Puig dans le monde du 9e art est une histoire d’anticipation de dix planches, toujours avec Victor Mora : « Number One ». Publiée en noir et blanc dans un hors-série science-fiction du mensuel Pilote numéroté 35bis en avril 1977, elle sera proposée en Espagne dans le n° 5 du magazine Boomerang de Nueva Frontera.

« Number One » dans Pilote n° 35bis, avril 1977.

Illustration pour la rubrique horoscope de la publication d’humour érotique El Papus Extra, en 1975.

S’il illustre aussi la rubrique horoscope de la publication d’humour érotique El Papus Extra, éditée par Amaika, au milieu des années soixante-dix, Puig décide alors d’arrêter définitivement la bande dessinée pour se consacrer entièrement à la peinture et la sculpture, ainsi qu’aux autres formes de création artistique.

Il sera très vite considéré comme l’un des sculpteurs catalans les plus importants, combinant commandes et productions plus intimes, dans lesquelles il reflète la vision quasi mystique de sa philosophie de vie.

Il a réalisé de nombreuses expositions, tant en peinture qu’en sculpture, dans diverses galeries en Espagne, en France et en Belgique.

Plus de 300 de ses créations sont visibles dans les espaces publics de diverses villes catalanes telles que Reus, Valls, Tossa de Mar, Majorque, Salou et bien sûr Barcelone, où sont érigées quelques-unes de ses œuvres les connues : les sculptures en bronze « El Perro abandonado » [« Le Chien abandonné »], dans le zoo du parc de la Ciutadella ou « Gaudí Nen » et « Les Bugaderes » sur la place des Basses.

, au parc de la Ciutadella (Barcelone). »]

« El Perro abandonado » [« Le Chien abandonné »

            Atteint de la maladie d’Alzheimer depuis de nombreuses années, Artur Aldomà Puig s’est éteint à l’âge de 88 ans, le 16 juin 2023.

Gilles RATIER

Illustration pour le volume 7 de l’« Enciclopedia Juvenil Pala » : « Los Misterios de la jungla », en 1975.

(1)  Extrait d’une interview de Jean-Michel Charlier réalisée par Jacky Goupil, publiée dans Zound n° 5, en janvier 1974.

(2)  Extrait de la préface de Thierry Martens — le rédacteur en chef de Spirou à l’époque — à la première édition (tardive) du premier tome de « Brice Bolt » (« L’Archipel de l’épouvante ») dans la collection Dupuis Aventures, en 1984, sous son alias M. Archive : album également réédité chez Fordis en 2023 (voir Brice Bolt : un héros chasse l’autre !).

(3)  Voir par exemple sur BDzoom.com : « Los Guerilleros » de Jesús Monterde Blasco en intégrale !José Ortiz : un maître espagnol nous a quittés…« Paracuellos » de Carlos GimenezVictor de la Fuente et Carlos Laffond, un parcours méconnu….

(4)  Pour en savoir plus sur ces différents dessinateurs, voir sur BDzoom.com : L’étonnante carrière de José Ramón Larraz« Los Guerilleros » de Jesús Monterde Blasco en intégrale !Jordi Bernet : un Espagnol au pays des Belges…Jordi Bernet : l’international ! et Juan Manuel Cicuéndez.

(5)  Extrait d’une interview de Thierry Martens dans « Yvan Delporte réacteur en chef » par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, publié chez Dupuis, en 2009.

« Brice Bolt T2 : L’Empire de Satan » par Artur Aldomà Puig et Jean-Michel Charlier

Éditions Fordis (23 €) — EAN : 9791095720577

Parution 13 juin 2024

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2 réponses à « L’Empire de Satan » illustré par Artur Aldomà Puig : du Charlier au meilleur de sa forme !

  1. Julien dit :

    J’ignorais qu’Aldoma Puig était décédé ..
    J’ai terriblement aimé son trait, si plein de vie, d’énergie très communicative !!!
    À rapprocher peut être de Jeff Jones dans la joie du dessin, maîtrisé et soucieux de transcender un texte,un récit sans le perdre de vue…
    C’est toujours vivace et voluptueux…la grâce ici et là…
    Belle manière par ce petit dossier bien tassé de saluer sa mémoire

    • Wurm Philippe dit :

      Bravo pour ce dossier magnifique !
      Puig était un extraordinaire dessinateur. Sensualité, impact de l’image, élégance, facilité apparente, atmosphère terrible… et sens de la narration excellent.
      Dans Brice Bolt, son graphisme, sa mise en page éclatée et très 70′s, ses couleurs pops en contrastes de complémentaires saturées, devraient le disqualifier comme dessinateur pour un journal champion de la lisibilité comme Spirou ! J’avais 11 ans quand je le découvris dans les reliures de l’hebdomadaire de Charleroi; à l’époque je nageais encore dans les langes du journal de Mickey et je tombe sur cette histoire tonitruante et folle dessinée avec une maestria incroyable ! Je prends une claque. Il m’a ouvert à la grande aventure réaliste, et Charlier (avec ses autres grandes séries) y tient sa grande part.
      Dans les décennies qui ont suivi je relis régulièrement le diptyque (quel bonheur que cette collection « Dupuis Aventure » par Martens !). Et le plus étonnant est que les effets picturaux apparemment désuets de ces albums fonctionnent toujours. Il n’est pas devenu suranné, il a dominé son époque. La vie dans son dessin a tout emporté et continue de vibrer, c’est la marque des tout Grands.
      Merci Monsieur Puig.

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