Nous avons récemment parlé de la récente maison d’édition indépendante Swikie, encore peu connue, qui tâche de présenter en France six fumetti des éditions Bonelli dans leur format de poche et présentation d’origine : « Nathan Never », « Lukas », « Brad Barron », « Napoleone », « Lilith » et « Gea ». Seuls les deux premiers numéros de chaque série étaient alors parus. (1) À l’occasion de la publication des n° 3 de ces séries, nous vous proposons, aujourd’hui, une présentation du nouveau numéro de « Nathan Never », ainsi que des trois numéros de la série « Lukas » par Michele Benevento, Luca Casalanguida, Massimiliano Bergamo et Michele Medda.
Lire la suite...Le combat ordinaire 2 : Les quantités négligeables
Marco, installé à la campagne avec Emilie, revient à Paris le temps d’exposer dans une galerie chic. Ses photos ne sont pas vendeuses. Rien de spectaculaire, pas de cadavres exotiques, juste des portraits de vivants en péril – ceux de …
Marco, installé à la campagne avec Emilie, revient à Paris le temps d’exposer dans une galerie chic. Ses photos ne sont pas vendeuses. Rien de spectaculaire, pas de cadavres exotiques, juste des portraits de vivants en péril – ceux de l’atelier 22 du chantier naval, où il retrouve ses copains d’enfance, dont Bastounet qui a voté FN parce qu’il n’émerge plus de la mouise où on l’abandonne. Des beaux portraits d’hommes ordinaires, de « quantités négligeables ». Pendant que le snobisme bat son plein dans la sphère artistique – entre arrogance et auto-satisfaction -, Marco vit sa vie, avec le frangin complice en rigolades, les pilules anti-angoisse avalées par douze, le papa qui s’en va sans rien dire, avant de se faire engloutir par Alzheimer. Et son Emilie qui veut une nouvelle maison pour y loger un bébé.. Tout en ménageant un équilibre vital entre rire et émotion, ce tome 2 du Combat ordinaire va plus loin « où ça fait mal » – entre autres quand Larcenet aborde, avec une infinie pudeur, en images belles à chialer, ce vertige qu’est la mort inéluctable des parents. Par ailleurs, il pose quelques questions cruciales. Comment peut-on être un grand artiste et un sale con ? (Sans réponse.) Comment aimer « l’autre » ? (Les femmes répondent – Emilie, Naïma et la petite factrice.) Comment rigoler avec tout ce qu’on prend sur la poire, comment vaincre la trouille de devenir père à son tour ? Son père lui disait : « Il faut faire des enfants, Marco, ça fait de nous des hommes meilleurs. » Et ce livre aussi – bouleversant, bourré de vie, d’intelligence et de beautés graphiques, formidablement drôle entre deux détresses – fait de nous des hommes meilleurs. C’est rare, en bande dessinée comme ailleurs.