Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
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Sidney : disparition d’un auteur multigenre !
Paul Ramboux, plus connu sous la signature Sidney, est décédé paisiblement, à 91 ans, le 5 octobre dernier. Le trait de celui qui signait également des pseudonymes Kovak ou Malois était aussi habile dans le réalisme que dans l’humour. Il a conduit avec discrétion une carrière dans les deux grands magazines belges que sont Tintin et Spirou.
Né à Bruxelles en 1932, Paul Ramboux suit les cours de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles en section dessin. Il entre au journal Tintin, au milieu des années cinquante, où il travaille comme metteur en pages. Une première illustration est publiée dans ce journal en 1958 (n° 26 de l’édition belge, puis au n° 520 de l’édition française), pour « Le Vieux Barde » : une nouvelle signée Yves Duval.
« Le Vieux Barde », nouvelle d'Yves Duval, Tintin n° 26 édition belge (25/06/1958), puis n° 520 de l’édition française (09/10/1958).
En 1961, dans Spirou, il entre dans l’équipe des dessinateurs des « Belles Histoires de l’oncle Paul », dont les scénarios sont écrits par Octave Joly. Il poursuit cette activité jusqu’en 1969, signant plus de 70 récits sous son nom ou sous les pseudonymes Kovak, puis Malois.
« Fantôme contre Peaux-Rouges », Oncle Paul, Spirou n° 1547 (7/12/1967).
Toujours pour Spirou, il dessine « Les Aventures de Marco Polo », écrites par Jean-Michel Charlier et Octave Joly dans les nos 1367 à 1388 de 1964.
« Marco Polo », Spirou n° 1386 (2/11/1964).
Dès 1960, il réalise une cinquantaine de récits authentiques dans Tintin (à partir du n° 620), avec le concours des scénaristes Yves Duval (ceux-ci sont compilés dans cinq albums publiés par Hibou en 2004, 2010, 2012 et 2018), André Fernez, Jacques Acar… Ces histoires sont signées Paul Ramboux ou Sidney.
« La Résurrection du lieutenant d’Arnoux », Tintin n° 620 (08/09/1960).
Il entre, en 1965, au mensuel Record, successeur de Bayard (édité par la maison de la Bonne Presse).
Après quelques courts récits complets , il crée en 1969 — avec Jacques Acar — « Jim Steward ».
Ce western humaniste, qui a pour cadre la guerre de Sécession, prend fin en 1973, à la suite d’un changement de formule.
Après avoir obtenu son diplôme d’avocat, Jim Steward s’engage dans l’armée nordiste, puis,redevenu avocat, lutte pour la réhabilitation des Noirs.
Une belle histoire, fort bien dessinée, qui a été éditée en quatre albums en noir et blanc par Hibou en 2006, 2013, 2017 et tout récemment en octobre 2023.
« Jim Steward », Record n° 89 (mai 1969).
En 1966, dans l’hebdomadaire Junior, il publie brièvement « Lontarin, Géraldine, Socrate et Cie », puis « Merlinet mini-enchanteur » : deux histoires humoristiques écrites par Jacques Acar.
« Lontarin, Géraldine, Socrate et Cie », Junior n° 5 (03/02/1966).
Retour à Tintin en 1975 où il dessine l’unique aventure humoristique de « Gomez & Gonzalez », écrite, elle aussi, par Jacques Acar : un album a été édité par Hibou en 2010.
« Gomez & Gonzalez », Tintin n° 29 (15/07/1975).
À la demande du rédacteur en chef,Jean-Luc Vernal, il crée — avec le scénariste Michel de Bom — « Julie, Claire, Cécile » dont les gags débutent dans le no 379 de 1982. La vie au quotidien de trois filles dans le vent, très vite adoptées par les lecteurs, obtient en 1987 la première place du fameux référendum organisé par Tintin. La série se poursuit dans Nouveau Tintin, Tintin super et Hello BD jusqu’en 1993, puis uniquement sous forme d’albums. Lepremier album sort en 1985 aux éditions du Lombard, suivi par 23 autres jusqu’en 2013.
« Julie, Cécile, Claire et les autres », Éditions du Lombard, tome 11 (1994).
Enfin, à partir de 1975, Sidney collabore aux revues Sport cérébral (section jeunesse) et Baladin des éditions Keesing où il propose — sur plus de 225 fascicules — illustrations, dessins et jeux. On lui doit aussi des illustrations techniques sur le thème des grandes batailles pour les éditions Atlas.
Aussi habile dans l’humour que dans le réalisme, Paul Ramboux appartient à cette génération de créateurs talentueux, familiers et appréciés par les lecteurs, qui n’ont, hélas !, pas réussi à s’imposer durablement.
La revue Hop ! a proposé une bibliographie exhaustive et l’un des rares entretiens avec Sidney dans son n° 82 (deuxième trimestre 1999), et un complément au n° 84 (quatrième trimestre 1999).
Henri FILIPPINI
Relecture, corrections, rajouts, compléments d’information et mise en pages : Gilles RATIER, avec l’aide de Fred Fabre.
Bonjour,
Merci pour cet article fort instructif, je ne connaissais pas les travaux précédant « Julie, Claire, Cécile ».
Il y a toutefois deux erreurs :
- le texte d’intro (chapeau) est écrit à double
- si Sydney est décédé à 91 ans, il est donc né en 1932 et non en 1934
Avec mes meilleures salutations
Alain D.
Merci Alain pour ces précisions : c’est corrigé !
Bien cordialement
La rédaction
Je garde un excellent souvenir du trait fluide et vivant de « Gomez y Gonzalez » paru en son temps dans l’hebdomadaire Tintin.