« L’Art de la guerre : une aventure de Blake et Mortimer à New York » : comment vaincre sans périls…

New York, durant les années 1950. Alors que la capitaine Blake doit prononcer un discours en faveur de la paix devant 800 délégués de l’ONU, une nouvelle menace se fait jour : Olrik, plongé dans un état catatonique, y serait-il pour quelque chose ? Deuxième volume inscrit dans la collection parallèle Un autre regard sur Blake et Mortimer, cet « Art de la guerre » est un nouvel exercice de style, parfaitement hitchcockien. Jean-Claude Floc’h, José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental (voir interview de ce dernier en fin d’article) excellent, dans ce vrai-faux canevas ligne claire, à mettre en abyme quelques conventions jacobsiennes attendues…

En mai 2019, avec « Le Dernier Pharaon », les Belges François Schuiten, Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig et Laurent Durieux revisitaient l’Å“uvre et les personnages iconiques créés par Edgar P. Jacobs en 1946. Hommage ? Hors-série ? L’éditeur Yves Shlirf avouait alors ne pas vouloir s’engager vers une nouvelle collection parallèle aux parutions annualisées… à moins qu’un « dessinateur légitime » et possédant « une vision sur l’œuvre de Jacobs » ne se présente.. Or, si le challenge est pour le moins corsé, tant niveau dessin que niveau scénario (voir les « Spirou vu par… » à la qualité indéniablement très inégale), les prétendants de renoms ne manquent pas : à commencer donc par Jean-Claude Floc’h, dont le talent en matière de ligne claire n’est plus à prouver depuis les parutions du « Rendez-vous de Sevenoaks » (1977) et de « Blitz » (1983). Illustrateur, affichiste, écrivain, dessinateur, Floc’h avait précédemment marqué l’univers de « Blake et Mortimer » à diverses occasions, via la multiplication des clins d’œil à Jacobs. La plus notable demeure sans doute ce savoureux (faux) article de presse, relatant la remise à l’auteur du tire de membre de l’ordre de l’Empire britannique par la Reine Elizabeth ; une illustration réalisée pour Angoulême 90, le prestigieux catalogue officiel du 17e salon international de la bande dessinée.

Jacobs par Floc'h en 1990.

Dans les années 1970, Floc'h dessine son amie de l'époque, lisant « L'Énigme de l'Atlantide »...

Hommage à « Blake et Mortimer » signé (encre de Chine sur papier - 65 × 50 cm - 2009).

En 1990, alors que se profile la reprise officielle de « Blake et Mortimer », Floc’h est le premier auteur approché. Il discute style et scénario avec Ted Benoit, avant d’envisager une nouvelle aventure située aux États-Unis – territoire inexploré par Jacobs -, mettant le personnage de Blake en avant. Mais Floc’h hésite à intégrer le copieux cahier des charges édicté par Dargaud : il fait marche arrière, refusant « d’être Jacobs » pour rester lui-même. Ted Benoit se décide à tout assumer : « L’Affaire Francis Blake », titre scénarisé par Jean Van Hamme, parait finalement avec un grand succès en septembre 1996. De la prime aventure imaginée par Floc’h, ne subsiste qu’une planche d’essai voyant – déjà – Blake et Mortimer atterrir à New York, sous l’œil inquisiteur des sbires de leur éternelle némésis : Olrik.

Planche d'essai de Floc'h au début des années 1990.

Bien des années plus tard, revenant sur son ancienne position, certain désormais d’avoir accompli sa propre Å“uvre narrative et graphique, Floc’h s’avoue amusé de réécrire une histoire de « Blake et Mortimer » à sa manière. Sous-entendu : sans les ingrédients science-fictionnels (jugés ineptes par l’intéressé !) des années 1950, ni même la paranoïa liée à une Troisième Guerre mondiale, telle que montrée par Jacobs à grand renfort de scènes dantesques dans « Le Secret de l’Espadon ». Il n’en fallait pas moins pour Floc’h, lequel conservait encore un statut ambigu : un déconstructeur, éloigné du monde de la bande dessinée, à la production moins régulière que celle de confrères nommés Bob De Moor, Ted Benoit ou André Juillard. En 2020, il se laisse enfin convaincre par Jean-Luc Fromental, déjà scénariste du duo britannique, de signer un album avec les personnages cultes de Jacobs.

« L’Art de la guerre : une aventure de Blake et Mortimer à New York » (planche 1 - Dargaud 2023).

Redessinée en guise d’ouverture pour le présent album (qui aura réclamé deux années de travail à Floc’h), cette ancienne planche d’essai introduit sans temps mort une intrigue qui multiplie volontairement les références aux films d’Alfred Hitchcock : comment ne pas songer, ainsi, au piège attendant Roger Thornhill (Cary Grant) au siège de l’ONU dans « La Mort aux trousses » (1959) ? Plus loin dans l’album, les atermoiements concernant les troubles psychologiques d’Olrik (sujet déjà évoqué à travers deux suites de « La Marque jaune », « L’Onde Septimus » en 2013 et « Le Cri du Moloch » en 2020) renverront les lecteurs aux vertigineux voyages au bout de la folie proposés par le maître du suspense, de « Sueurs froides » (1958) à « Pas de printemps pour Marnie » (1964) en passant par « Psychose » (1960). Avec le titre « L’Art de la guerre », c’est bien sûr un autre thème qui est mis en avant : la stratégie (militaire, géopolitique, diplomatique) et, par voie de conséquence, l’espionnage, sujet romanesque-clé des années 1950-1960, thème bien connu des scénaristes Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet, auteurs du très récent « Huit Heures à Berlin » dans la série classique. Double-jeu, indices disséminés dans la ville, fausses pistes, intrigues à tiroirs : rien ne manque dans l’intrigue très subtile de cet album dont on ne dévoilera bien sur pas les tenants et aboutissants. Tout au plus pourra-t-on souligner que le trio d’auteurs s’amuse à positionner quelques personnages, ressorts et situations (Olrik donc, qui a osé vandaliser une stèle d’Horus dans la section des antiquités égyptiennes du Metropolitan Museum avant d’être arrêté, ainsi que quelques artefacts science-fictionnels) pour aussitôt s’en éloigner. Pour leur donner, surtout, une résonnance très contemporaine, sous les couleurs et le dessin connotés pop art de Floc’h : New York, ville de tous les dangers où se règle et se dérègle le sort du monde, la paix universelle étant une quête et une valeur complexe. Un autre regard sur le 11 septembre, avez-vous dit ?

Olrik, un personnage perturbé (planche 5 - Dargaud, 2023).

Ci-dessous, les réponses très aimablement données par Jean-Luc Fromental à nos questions, le tout sans avoir eu recours à un quelconque « protocole thérapeutique » (sic) !

« Un autre regard sur Blake et Mortimer » : après « Le Dernier Pharaon » dessiné par François Schuiten en 2019, cette collection d’aventures parallèles prend son appellation officielle. Que vous a-t-on dit à ce propos, éventuellement vis-à-vis du précédent historique « Le Spirou de… » chez Dupuis ?

« Le fait n’a même pas été discuté. Lorsque Floc’h a suggéré que nous fassions ensemble un « Blake & Mortimer », il est apparu évident à tout le monde chez Dargaud (et à José-Louis Bocquet et moi) que ce ne serait pas un album de la série. Je ne sais pas qui a inventé cet intitulé Un autre regard sur…, mais il est très commode en ce qu’il autorise une vraie liberté par rapport aux critères habituels (pagination, densité texte/image, prix de vente, etc.). La différence avec « Le Dernier Pharaon », c’est que le Schuiten était paru la même année qu’un album régulier, alors que le Floc’h bénéficie de tout l’espace de 2023. »

Entre « Blake et Mortimer T29 : Huit Heures à Berlin » et cet « Art de la guerre », tous deux coscénarisés avec José-Louis Bocquet, quel fut le plus difficile à concevoir ?

« L’élément différentiel entre les deux albums ne tient pas à la difficulté de leur conception, mais à la nature des collaborations sur lesquelles ils reposent. En la personne d’Aubin, nous disposions du dessinateur considéré par tous, et à juste titre, comme le meilleur repreneur de la série. Ceci nous a donc conduits à jouer dans le cadre strict des codes de Blake & Mortimer. Floc’h, à l’inverse, est à nos yeux un héritier « naturel » de Jacobs, dont il porte certains éléments constitutifs dans son ADN. Il nous a donc fallu inverser le principe et amener Blake & Mortimer à la rencontre de son univers graphique et narratif. Ce qui justifie pleinement ce label Un autre regard. »

Comment Floc’h s’est-il laissé convaincre de relever ce copieux défi de 128 pages ?

« Il ne s’est pas « laissé convaincre », il était demandeur. »

Jeu de piste et jeux dangereux... (planche 25 - Dargaud, 2023).

« L’Art de la guerre », titre d’un court traité de stratégie militaire chinois, attribué à Sun Tzu au VIe siècle avant notre ère : qui, de vous-même ou J.-L. Bocquet, a redécouvert cet ouvrage et finalement décidé d’en faire le titre de cet album ?

« Compte tenu de notre méthode de travail, il devient très vite impossible, dès qu’une idée est émise, de savoir de qui elle émane. Nous connaissions tous les deux (assez vaguement, je l’avoue) cet ouvrage qui fut très à la mode à l’époque conquérante des Golden Boys. Nous avons, on le verra encore la prochaine fois, une politique de titres légèrement moins ronflants que certains autres auteurs de la série et je dois dire que nos éditeurs jusqu’à présent, nous suivent sur ce chemin de sobriété. »

Couverture pour l'édition bibliophile (Dargaud , 2023).

Votre album débute comme un hommage aux classiques (« Le Mystère de la grande pyramide », « La Marque jaune »)… et s’en éloigne aussitôt, au profit d’un thriller situé entre Hitchcock (le siège de l’ONU dans « La Mort aux trousses ») et Orson Welles : une manière de relier cet album aux atmosphères développées dans « Huit Heures à Berlin » ?

« Depuis le début de nos aventures avec Blake & Mortimer, nous avons choisi de ne nous référer qu’au canon jacobsien, en sorte de ne pas marcher sur les plates-bandes de nos confrères. Quant au choix de l’atmosphère, c’est en effet un prolongement de l’album précédent, mais un prolongement rétroactif, si l’on peut dire, puisque cette histoire se passe environ dix ans avant la première, toujours dans le contexte de la Guerre froide. C’est Yves Schlirf, notre bien aimé éditeur, qui nous avait demandé dès le départ de raviver la facette « espionnage » de la série. Nous nous y trouvons bien. Un monde en deux bloc est scénaristiquement propice aux confrontations du bien et du mal. La différence avec ce nouvel album, entièrement dictée par l’art de Floc’h, est que nous avons conçu une histoire plus intime, quasi théâtrale, limitée dans l’espace (New York) et le temps (une semaine). C’est, si vous voulez, le principe de « Blitz », son célèbre album en abyme. À notre sauce, bien entendu. »

Olrik, déjà bien malmené psychologiquement parlant dans « L’Onde Septimus » et « Le Cri du Moloch », se retrouve voué à des séances d’électrochoc : que représente pour vous cet antagoniste si particulier de Blake et Mortimer ?

« Olrik, qu’Hubert Védrine définit dans le livre qu’il lui a consacré avec son fils, comme une sorte de méchant qui n’aurait jamais réussi à devenir le Dr No, renvoie ici la balle à nos héros en leur expliquant assez lucidement : « Si je n’existe pas, vous non plus. S’il n’y a plus d’Olrik, à quoi servent Blake et Mortimer ? » »

Evgeni Stok, nouveau protagoniste de cet album, est un as du renseignement soviétique : quelles étaient vos références pour créer ce second rôle, qui joue un rôle important dans l’intrigue ?

« Il y a un personnage qui porte son nom dans la série « Ipcress » de Len Deighton, dont nous sommes José-Louis et moi, des lecteurs passionnés. Plus généralement, l’espion vétéran, revenu de tout, cynique et sympathique, est une figure récurrente de cette littérature. »

Sans rien dévoiler du récit, peut-on dire que « Blake & Mortimer » – éternel univers d’anticipation – met en abyme les menaces terroristes pesant sur le monde contemporain, ce dès l’aube du XXIe siècle ?

« On peut le dire. »

Couverture pour « Les Voyages de Blake et Mortimer : deux aventuriers à travers le monde » (143 p., 29,95 € - Géo jeunesse, octobre 2023).

Philippe TOMBLAINE

« L’Art de la guerre : une aventure de Blake & Mortimer à New York » par Jean-Claude Floc’h, José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental

Éditions Dargaud (23 € – 128 pages) – EAN : 978-2-870973011

Édition bibliophile (35 € – 140 pages, tirage à 7 000 exemplaires) – EAN : 978-2-870973202

Parution 27 octobre 2023

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11 réponses à « L’Art de la guerre : une aventure de Blake et Mortimer à New York » : comment vaincre sans périls…

  1. denis dit :

    En comparant la planche d’essai de 1990 à la planche de l’album, je trouve le dessin beaucoup plus maladroit et schématique dans cette dernière et c’est confirmé dans les autres planches qu’on a vu.
    Je ne sais pas si Floc’h a perdu en maîtrise graphique depuis cette époque ou si c’est une volonté de moins fignoler son dessin mais c’est flagrant.
    Et la colorisation me fait vraiment mal aux yeux. C’est vraiment trop flashy et l’on est fraiment loin du talent de Jacobs dans ce domaine.
    Je doute que le très talentueux Floc’h se soit autant investi dans ce travail que dans ses oeuvres personnelles.

  2. Kroustilyion dit :

    Au visuel : pas pour moi ! Une insulte au talent de Jacobs !

  3. Basil dit :

    Bonjour, les planches que vous faites figurer ici sont déformées. Ne seraient elles pas issues de l’immonde PDF mis à disposition à la presse par Dargaud ? De manière incompréhensible l’éditeur même a compacte en largeur les planches ce qui en rend la lecture très étrange puisque celle ci est écrasée dans le sens de la largeur.
    C’est beaucoup plus beau en vrai !

    • Philippe Tomblaine dit :

      Il s’agit effectivement d’extraits du fichier presse. La qualité est moindre et les couleurs plus « flashy », au-delà du style pop adopté sur ce titre. Cela évite que le fichier ne se retrouve sur internet…

  4. Je trouve cet album très décevant ! Le dessinateur vante par ailleurs sa simplicité et son mépris de ses collègues, mais ne fait guère mieux ! Il voulait moins de texte et un dessin simplifié… si il n’y a pas trop de texte, le dessin est lui, inexistant ! Planches à peine fouillées, bâclées (il avoue lui-même avoir voulu en finir au plus vite en dessinant une planche par jour !) Résultat peu convaincant et si le graphisme est beau, je n’aime pas ces grandes cases pleines de vide ! ( Romain Hugault fait tout l’inverse : grandes cases hyper travaillées !) Cela restera j’espère un album unique, en tout cas, je n’en achèterai pas d’autre de sa patte ! A vouloir se moquer de ses collègues, il s’est bien foutu de ses lecteurs !

  5. Sebastien dit :

    Tout a fait d’accord avec les commentaires ci-dessus. Cet ouvrage est une veritable insulte a E.P Jacobs. Les dessins sont bacles,. les couleurs affreuses et sans aucune relation avec le style Jacobsien. Ca ressemble a un mauvais brouillon .Dargaud devrait avoir honte d’avoir publie un tel torchon sous le nom Blake et Mortimer meme si c’est cense etre une vision a part.

  6. BOLUFER JEAN-PAUL dit :

    Je ne comprends pas que Philippe Tomblaine ait pu signer un commentaire aussi complaisant, sans la moindre critique; pour un album aussi racoleur au graphisme médiocre et pauvre. BDZ Zoom nous avait habitué à plus de lucidité… c’est dommage..vraiment dommage pour la défense et illustration de la BD de qualité.

    • Philippe Tomblaine dit :

      Le graphisme est celui voulu par Floc’h, dont on connaît le trait à part. Le plus intéressant dans cet album est toutefois (de mont point de vue) le scénario, très malin et se jouant donc des scènes attendues. Quant à ceux qui attendent perpétuellement « du Jacobs », cf. la série classique, et non ses variations stylistiques.

  7. Pascal dit :

    En fait le problème est que Floc’h n’est pas vraiment un dessinateur de BD mais un illustrateur (plutôt bon du reste). Il a réalisé un chef-d’œuvre avec Rivière (ou grâce à ?) « Le rendez-vous de sevenoaks en 77 ». Quand j’ai découvert cette histoire dans pilote à l’époque j’ai eu une véritable claque ! Puis est sorti quelques années après le Dossier Harding, excellent album. Moi qui suis un fana des romains policiers du type Agatha Christie ou Ellery Queen, j’étais ravi. Et c’est après que ça se gâte : lors de la sortie du 3ième album « À la recherche de Sir Malcolm » (que j’ai acheté du reste en tirage de tête tellement j’étais fan). Floc’h est passé de la plume au pinceau, et là, catastrophe grosse déception, comme disait un intervenant précédent, ce n’était plus la ligne claire mais la ligne noire. Gros traits épais, sans aucune finesse, on est très très loin de Hergé et Chaland (ou plein d’autres). Ensuite Floc’h a continué avec le même style épais dans « Blitz » (en pire)..Pour en venir à son Blake et Mortimer, contrairement peut-être à certains qui ont réagi à chaud, souvent en voyant quelques planches dans la presse, je l’ai acheté (à reculons) et je l’ai lu. C’est pour moi une horreur, l’expression est peut-être un peu forte, mais c’est ce que je ressens. Hormis les contours toujours aussi épais, ce qui se voit d’autant plus qu’il n’y a que quelques vignettes par planche, l’absence de décor ou presque et surtout une mise en couleurs horrible ! Il faudrait dire à Floc’h que le pop art n’est pas soluble dans la BD qu’on le laisse aux illustrateurs, peintres et à son mentor Andy Wharrol ! Bref c’est lamentable (autant du reste que l’onde Septimus et le cri du Moloch, pas la faute aux dessinateurs Aubin, Cailleaux et Schréder évidemment. Pourtant j’aime bien Dufaux il a scénarisé d’excellentes BD). Heureusement que l’éditeur ne n’a pas inclus « L’art de la guerre » dans la série principale. Si vous aimez les véritables artisans, les véritables dessinateurs et SURTOUT Edgar P. Jacobs, allez sur le site « les amis de Jacobs » qui font de l’excellent boulot (j’ai personnellement ma carte de membre).

    Pascal

  8. Denis GRANDCLER dit :

    Bonjour
    Meilleurs voeux à toutes et tous
    Voilà un vrai hommage à Jacobs, tout comme était vrai également celui de Schuiten, loin des plagiats et tentatives commerciales d’imitation du style jacobsien.

    Denis

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