Alain d’Orange : redécouverte d’un géant de la bande dessinée classique !

Alain d’Orange — au même titre que Noël Gloesner, Pierre Brochard, André Gaudelette et quelques autres, coupables de ne pas avoir travaillé pour des journaux de référence — est aujourd’hui injustement oublié. (1) Françoise, Hélène et Philippe, ses enfants, se lancent avec courage dans un travail de réhabilitation : création d’une maison d’édition portant son nom et d’un site (https://www.editionsalaindorange.fr), organisation d’une exposition dans une galerie parisienne, et enfin publication — à l’occasion du centenaire de sa naissance — d’un ouvrage superbe. Et ce n’est qu’un début !

Né à Colmar le 7 janvier 1923, dans une famille de sept enfants, Alain d’Orange se passionne pour le dessin dès son adolescence.

Il remplit de nombreux cahiers de dessins où figure déjà un grand souci de documentation.

De retour — gravement malade — en 1947 d’Indochine, où il s’était engagé, il suit les cours de l’école des Arts appliqués.

À la fin des années 1940, il devient un dessinateur incontournable des journaux publiés par les éditions de Fleurus : Cœurs vaillants, Âmes vaillantes et Fripounet et Marisette, mais aussi La Semaine de Suzette chez Gautier-Languereau. Victime, à la fin des années 1960, de rédacteurs voulant à tout prix « moderniser » leurs journaux, il se tourne vers l’édition religieuse, les ouvrages historiques, et enfin les éditions du Triomphe, où il publie ses derniers travaux.

Au rythme d’une page par jour, il laisse une œuvre colossale d’une qualité remarquable.

Le présent album (broché, en couleurs et de format 29,5 x 22 cm) propose en 128 pages un choix de ses œuvres : dessins de jeunesse, illustrations et bandes dessinées, mais aussi peintures, croquis, esquisses et dessins restés inédits —réalisés au cours d’une carrière de plus de 60 ans.

L’impression est parfaite, les couleurs soignées, le choix des documents judicieux. Les lecteurs curieux qui n’ont pas connu les années d’après-guerre découvriront un artiste impressionnant de modernité, les autres retrouveront avec émotion les pages qui ont enchanté leurs jeunes années.

On ne peut que souhaiter bon vent aux éditions Alain d’Orange et espérer de nouveaux albums dédiés à ce maître de la bande dessinée.

Un bonheur ne venant jamais seul, une exposition d’originaux sera proposée à la galerie Bridaine à Paris, du 12 au 18 octobre (8, rue Bridaine, 75 017 Paris — de 11 h à 18 h) : si vous êtes parisien ou de passage dans la capitale, ne manquez pas ce rendez-vous !

Henri FILIPPINI

« Alain d’Orange 1923–2017 : dessins »

Éditions Alain d’Orange (47,75 €, port compris) — EAN : 978-2-9583-1121-6

Album broché en tirage limité à 600 exemplaires numérotés, disponible uniquement chez l’éditeur : 102, Le Petit Frahaut, 56 250 Sulniac — www.editionsalaindorange.fr.

(1)   Voir : Alain d’Orange : virtuose et populaire ! (Première partie) et Alain d’Orange : virtuose et populaire ! (Seconde et dernière partie).

Galerie

6 réponses à Alain d’Orange : redécouverte d’un géant de la bande dessinée classique !

  1. RINCEL Xavier dit :

    Bonjour
    merci pour cette annonce
    Une question, dans un de vos deux articles vous écrivez:
    « Le Bracelet de vermeil » débute dans le n° 22 du 2 février 1966 suivi par « Le Prince Éric », « La Tache de vin » et « Et 2 font… 3 » : épisode qui, après 31 pages de BD, s’interrompt pour cause de changement de formule du journal.

    La conclusion est proposée sous forme d’un roman illustré publié dans les n° 34 à 38 de 1968. Nous verrons, plus loin, qu’Alain d’Orange finira la série bien plus tard chez un autre éditeur. »

    Je n’ai pas trouvé « l’autre éditeur » auquel vous faites référence dans la suite de l’article, mais j’ai peut-être mal lu. Merci de m’éclairer.
    Cordialement

    • Bonjour Xavier !
      C’est à partir d’un écho paru dans l’indispensable magazine Hop ! que j’ai mentionné ce détail ! Mais j’ai oublié d’y revenir dans mon texte par la suite. Désolé pour cet oubli. À l’époque les éditions du Triomphe avaient pour intention de publier ces histoires, y compris une fin dessinée par d’Orange dont seuls quelques extraits avaient été proposé dans la revue J2 Jeunes. Il semble que l’opération ne se soit pas faite pour des problèmes de droits avec les héritiers du romancier. Dommage !
      Henri Filippini

  2. BARRE dit :

    À la lecture de cet article, et vu la passion qui animait ce dessinateur, peut-on dire qu’avec la bande dessinée il était dans son jus d’Orange ?

  3. FrankG dit :

    Bonjour à toute l’équipe.
    Le lien vers le site à la fin de l’article est erroné et reste sur la page-ci présente.
    Cordialement.

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