Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...« Les Passagers du vent » : Les Cahiers de la BD consacrent un hors-série au chef-d’œuvre de François Bourgeon !
C’est en 1979 que « Les Passagers du vent » ont embarqué dans les pages du mensuel de bande dessinée Circus des éditions Glénat. François Bourgeon, jeune dessinateur employé par les journaux de la presse catholique — où il rongeait son frein —, n’attendait que le feu vert donné par Jacques Glénat pour effectuer son entrée dans la presse destinée aux lecteurs adultes (à ne pas confondre avec la BD pour adultes) ! En quelques mois, il met sur pied les personnages qui vont révolutionner la bande dessinée classique et faire des « Passagers du vent » un chef-d’œuvre absolu.
Le hors-série de 128 pages en couleurs commence avec la reprise de l’un des rares entretiens accordés par François Bourgeon, en l’occurrence à Thierry Groensteen dans le n° 65 (publié en 1985) des Cahiers de la bande dessinée : revue dont il était le rédacteur en chef.
On y apprend les circonstances de la création de la série, avant d’en découvrir les secrets. Des articles richement illustrés reviennent sur les rapports entre la bande dessinée et le cinéma, sur l’amour de l’auteur pour la mer et les bateaux.
Une rencontre avec Grégoire Seguin, troisième éditeur de la série quand elle est passée chez Delcourt, brosse un portrait humaniste et généreux d’un créateur resté modeste face au succès.
On y parle aussi des rapports des personnages avec le public féminin, du « bois d’ébène » et de l’esclavage, de Bourgeon et de la littérature, de la Révolution française, mais aussi des origines du vaudou, de l’utilisation intelligente des documents… Camille Aguignier, Véronique Bergen, Cécile Couet, Fleur Hopkins-Loféron, Aurélien Lemant et Nicolas Tellop signent ces articles passionnants sous la direction éditoriale de Vincent Bernière. Des documents soigneusement choisis permettent de mieux comprendre le travail de fourmi de cet auteur.
Toutefois, il est dommage que les premiers artisans de cette œuvre qui a marqué l’histoire de la bande dessinée — je pense en premier lieu à Jacques Glénat, jeune éditeur encore fragile qui a eu l’audace de se lancer dans l’aventure, mais aussi (je l’avoue) à moi-même — n’aient pas même été contactés pour ce numéro hors-série des Cahiers de la bande dessinée : revue elle aussi lancée par un certain Jacques Glénat.
J’aurais pu, entre autres, corriger François Bourgeon lorsqu’il confie que, dans un premier temps, je devais écrire le scénario des « Passagers du vent ». C’est une autre histoire, se déroulant sous la Révolution française, que nous avions évoqué réaliser ensemble.
En revanche, à l’occasion d’un dîner chez lui — à la vue des photos d’oiseaux marins et de ses superbes maquettes —, je me souviens lui avoir suggéré de se lancer dans une série ayant l’océan pour cadre.
Je suis resté ébahi en découvrant les premières pages des « Passagers du vent » dont je fus — tout au long de la réalisation des cinq opus — l’un des premiers lecteurs.
Je me souviens encore des premières planches livrées par François Bourgeon dans les minuscules locaux — rue Ferdinand-Duval — des éditions Glénat à Paris ! Restait à décider Jacques Glénat de les publier, ce qui n’a pas été difficile face à de telles merveilles.
Henri FILIPPINI
Les Cahiers de la BD hors-série
128 pages en couleurs (19,90 €) — en kiosques et en librairies (EAN 979-1-0961-1972-1)
On ne dira jamais assez l’apport de Mr Filippini à la bd franco-belge et d’avoir toujours défendu la BD de qualité faite par des « artisans » qui ne ménagent pas leur temps et qui ont fait rêver des générations de lecteurs, dont je fais partie. Du reste j’ai souvent croisé Mr Filippini au début des années 80 dans l’ancienne librairie Glénat Bd St Germain.
La disparition des magazines Vécu et Circus a été pour moi un véritable crève-cœur..
Pour en revenir à François Bourgeon, cet homme est un véritable génie, un des plus grands de la BD franco-belge, si ce n’est le plus grand.
Bien à vous
Les 5 premiers albums des « Passagers du vent » : la plus belle BD du monde.
Un chef-d’œuvre qui ne vieillira pas.
Eh bien, que de commentaires élogieux à propos des Passagers !
Je ne partage pas du tout cette impression de » génie » et de » belle bd du monde »(lol quand même) mais ma foi, il en faut pour tous les goûts…
La suite de l’oeuvre de Bourgeon prouve, à mon avis, qu’on était loin du génie.
Sa série futuriste, le nom m’échappe, est une catastrophe !
Restons sur les Passagers, qui se lisent agréablement il faut le reconnaître.
J’ai trouvé moi aussi le Cycle de Cyan plutôt indigeste. Il faut dire que lire les 6 tomes sur 21 ans rend la démarche complexe…
Reste un dessin virtuose que j’aime, je le reconnais volontiers.
Précisons également que la CIBDI démarre le 11 juillet à Angoulême l’exposition « François Bourgeon et la traversée des mondes », qui restera visible jusqu’au 5 mai 2024.
Communiqué :
« La Cité internationale de la bande dessinée présente une exposition rétrospective exceptionnelle dédiée à l’œuvre et au parcours artistique de François Bourgeon. Cette exposition revient sur les jalons d’une œuvre rare et dense qui dès les années 1970 a modifié l’esthétique et le fond des bandes dessinées de genre les tirant résolument vers la maturité. Explorant ses très nombreuses pages publiées entre 1970 et 1980 dans la presse jeunesse (Djinn, Pif gadget, Lisette) et totalement inédites en albums ainsi que ses trois opus majeurs, cette exposition met en lumière des constantes peu communes dans les propos des auteurs de la génération de François Bourgeon.
Le parcours comprend environ 150 planches, illustrations et documents dont beaucoup n’ont jamais été exposés, il inclut aussi des tableaux, des objets dont des maquettes et moulages réalisés par François Bourgeon ainsi que des documents audiovisuels (extraits de films). Il se déploie dans deux grandes salles au sein du Musée de la bande dessinée.
En partenariat avec les Editions Delcourt. »
Pas encore vu en maison de la presse, je sens que je vais le trouver en librairie CanalBD
Félicitations à Henri Filippini pour ce démarrage en trombe dans Circus, à peu près en même temps que Juillard pour les Sept Vies de l’Epervier, avec Cothias au scénario.
Dommage à mon avis que l’intéret de ces BD historiques ait été dilué dans les pages de Vécu, où il y avait trop de séries de qualité moyenne. Enfin, non incontournables!
Sinon, je ne comprend toujours pas pourquoi Bourgeon a quitté Glénat qui lui avait offert sa notoriété.
Bourgeon est incomparable. Comment n’a t-il pas encore eu le Grand Prix à Angoulême ? Surtout quand on voit certains noms qui y sont…