Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« Thomas Carnacki » T1 : voir Venise et survivre !
Thomas Carnacki débarque cet été chez Paquet : le détective de l’occulte, précurseur d’Harry Dickson, va avoir fort à faire avec un duo de revenants qui terrorise les notables de la cité des Doges… Entre polar et fantastique, Éric Corbeyran et Luca Raimondo ressuscitent littéralement ce héros mal connu de William Hope Hodgson. Au programme de cet album de 60 pages : une ballade inquiétante dans la lagune, doublée d’une enquête prenante et superbement illustrée, entre palais et canaux. Le tout, en noir et blanc… ou en couleurs !
Une fois n’est pas coutume : avant la pause estivale (prévue dans quelques semaines) cette chronique s’aventure sur les terres de la preview : avec un album annoncé (dans sa version couleurs) chez Paquet pour le 20 août. Entre-temps, devrait paraître cet été la version noir et blanc de ce volume, plusieurs fois annoncé et reporté depuis le début de l’année. Pour satisfaire les collectionneurs, précisons qu’il s’agira d’un album grand format (38 x 27 cm), limité à 300 exemplaires et accompagné d’un tiré à part reprenant le dessin de couverture de la version classique. Les n°1 à 54 (proposés à 300 €) seront accompagnés de la planche en rapport avec le numéro du tiré à part ! Les n° 55 à 300 seront vendus sans planche originale (25 €).
En 1908-1909, l’écrivain britannique William H. Hogdson (né en 1877 et tué par un obus près d’Ypres en avril 1918) créé le personnage de Thomas Carnacki : un détective spécialisée dans la lutte contre les forces occultes. Hodgson, qui cherche à répondre à la commande du mensuel littéraire The Idler (titre signifiant… le fainéant !) écrit cinq aventures entre janvier et juin 1910. Avec d’autres histoires, parues ou non, ces textes sont rassemblés en 1913 dans l’intégrale « Carnacki, the Ghost-Finder ». Cette dernière sera rééditée dans une version enrichie en 1947. Les aventures de Carnacki seront adaptées pour le petit écran en 1952 (avec Alan Napier) avant que Donald Pleasance ne prête ses traits au héros en 1971 : dans un épisode de la série « Les Rivaux de Sherlock Holmes ». Le célèbre personnage d’Arthur Conan Doyle, comme l’on s’en doute, n’est pas tout à fait étranger par ailleurs à la naissance de Carnacki : même logement londonien (le 472 Cheyne Walk, dans le quartier de Chelsea), même talent de déduction, même cynisme et même façon de procéder. Bien sûr, c’est un ami de Carnacki (un certain Dodgson) qui, l’ayant suivi dans ses incroyables enquêtes, est devenu le narrateur des histoires.
Dans « Les Spectres de Venise », l’architecte vénitien Carlo Murini est apeuré, mais le motif de sa frayeur demeure une énigme : Carnacki doit intervenir au plus vite avant que cette terreur ne fasse passer l’architecte de vie à trépas… Mais un ténébreux mystère peut en cacher un autre, non moins inquiétant. Avec ce canevas scénaristique, chacun aura reconnu le chevalier Dupin d’Edgar Poe, à moins qu’il ne s’agisse du John Silence d’Algernon Blackwood, du Jules de Grandin de Seabury Quinn, du Craig Kennedy d’Arthur B. Reeve, ou encore du Harry Dickson réinventé par Jean Ray. Notons que le personnage de Carnacki a également été inspiré par le docteur Hesselius. Ce scientifique aux penchants surnaturels avait été créé par l’écrivain fantastique irlandais Sheridan Le Fanu, dans sa plus fameuse histoire de vampire : la nouvelle gothique « Carmilla » (1872).
Paradoxalement moins connu que ses émules, moins populaire que Lovecraft, Howard ou Burroughs, Hogdson ne démérite pourtant pas. L’on pourra en juger en suivant ces pérégrinations vénitiennes, où le trait de Luca Raimondo prend le temps de souligner les détails, les personnages et les ambiances, non sans références. La couverture de la version noir et blanc pourra ainsi faire songer à quelque Jack l’éventreur victorien digne de « From Hell ». Pour sa part, Carnacki adopte au fil des cases des traits mixant ceux du regretté Sean Connery (période « La Grande Attaque du train d’or » de Michael Crichton en 1979, la barbe en moins) et ceux de Guy Williams, le légendaire interprète de Zorro en 1957. Croisons les doigts pour que Carnacki puisse retrouver grâce à cet opus des lecteurs qui, eux, ne soient pas fantomatiques !
Philippe TOMBLAINE
« Thomas Carnacki, détective de l’occulte T1 : Les Spectres de Venise » par Luca Raimondo et Corbeyran
Éditions Paquet – version en noir et blanc (de 25 à 300 €) – EAN : 978-2-88932-393-7
Parution en juillet-août 2023
Éditions Paquet – version en couleurs – EAN : 978-2-88932-243-5
Parution 20 août 2023
L’album nb est paru début mai.
Il est superbe !
À lire absolument.
Bonjour,
Combien coûte exactement cet album en noir et blanc ?
Cordialement,
Bonjour … La version n/b est à 25 €uros , mais hélas déjà en rupture de stock chez l’éditeur . Pour ceux et celles qui veulent se le procurer il reste quelques exemplaires de disponible chez des libraires du réseau canal BD , mais dépêchez-vous vite car il n’en reste plus que 5 de disponible .
Je n’avais pas vu cet article tout de suite et effectivement j’arrive un peu tard, comme on disait » après la bataille »!
Je vais me débrouiller …
Merci beaucoup pour votre réponse EC, et excellent été !