Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Georges Grammat : disparition d’une étoile filante…
Au cours des années 1970-1980, l’image de la bande dessinée — devenue plus fréquentable — attire des vocations. C’est le cas pour Georges Grammat qui, à l’époque, travaille avec succès dans le domaine de l’animation. Une carrière éphémère, dont demeure, dans la mémoire des vieux lecteurs, sa collaboration à Pilote. Il vient de nous quitter à l’âge de 92 ans.
Né le 21 juin 1930 à Paris, Georges Grammaticopoulos, dit Georges Grammat — bien que depuis toujours passionné par l’animation — apprend le métier de fourreur que pratique son père.
Son rêve ne le quitte pas. Il gagne le Canada, en 1953, où il est engagé par une société de production de dessins animés : ce qui lui permet d’apprendre le métier.
Après avoir travaillé pour Radio-Canada, il revient en France en 1962.
Il livre des dessins d’humour à Paris Match, Elle, Marie-Claire, Noir et Blanc, Le Nouveau Candide… tout en réalisant des spots animés pour l’ORTF, dont le générique des « Animaux du monde ».
Tenté par la bande dessinée, puis remarqué par René Goscinny, il publie dans Pilote « Le Buste impérial » en 1972 —une aventure du duc de Saint-Piastre.
Les pages de ce récit ayant pour cadre la France de Napoléon III sont réunies dans un album édité par Dargaud en 1973, lequel sera suivi d’un autre un an plus tard, « Le Mariage de Saint-Piastre » : un épisode non prépublié dans Pilote.
Georges Grammat est présent dans Pilote jusqu’en 1974, réalisant régulièrement des pages d’actualités, seul ou sur des scénarios signés Gilles Lhote, Jean-Marie Pélaprat, Serge de Beketch… Sa collaboration prend fin lorsque Pilote devient mensuel.
Pour le Nouveau Tintin — alors dirigé par Jean-Michel Charlier —, il crée les récits complets de « La Brigade Antigag », dont sept épisodes sont publiés en 1976. Un album réunit ces histoires en 2011 aux éditions du Taupinambour.
Toujours pour le Nouveau Tintin, il dessine les gags de « Dimi » : une adolescente branchée, en 1977.
Dès 1975, Georges Grammat commence une collaboration régulière avec Formule 1 : l’hebdomadaire pour adolescents de Fleurus presse.
Il y crée « Fanfarax », dont le protagoniste est un mauvais garçon masqué qui, la nuit, hante les trottoirs parisiens.
Située au début du 20e siècle, cette série compte de nombreux épisodes d’environ cinq pages chacun, jusqu’en 1979 : peu avant la disparition du magazine, l’année suivante.
Un seul album — au faible tirage — est proposé par les microéditions Le Taupinambour en 2010.
Georges Grammat abandonne définitivement la bande dessinée en 1985, après avoir publié cette année-là — aux éditions Magnard — trois albums de la série « Mythologie dans les bulles » consacrés à Hésiode, Prométhée et Zeus.
Il revient alors à l’animation, qu’il n’avait jamais complètement abandonnée, puis réside un temps à Los Angeles, travaillant pour la télévision, la publicité, la presse…
Il collabore avec la Diffusion information communication (DIC) — producteur notamment d’« Inspecteur gadget » — sur « Il était une fois… l’homme » d’Albert Barillé, de 1989 à 2009…
Son court passage dans le monde de la bande dessinée laisse un souvenir nostalgique aux lecteurs de la fin du siècle dernier. Il vient de nous quitter, décédé le 22 février, à l’âge de 92 ans, à Montaigu-de-Quercy (82).
L’équipe de BDzoom.com présente ses sincères condoléances à ses proches.
Henri FILIPPINI
J’ai beaucoup aimé la Brigade antigag qui aurait mérité un plus grand succès.
En plus des histoires, il y a eu aussi un jeu de l’oie.
Souvenirs, souvenirs…
Les « vieux » lecteurs pensent bien plus à son Fantomax dans Formule 1, mais bon ..;-)
« Fanfarax », mais vous aviez modifié
En tous cas, effectivement une « patte » très particulière que l’on relit avec toujours la même émotion.
Il avait un je ne sais quoi tenant à la fois de Mandryka et de Tardi.
J’ai bien connu Georges Grammaticopoulos dès les années 1960, car il était comme moi, membre de la communauté grecque… et j’aimais bien sa fille Ariane.
Voici donc mon petit hommage à la mémoire d’un artiste talentueux.
C’est bien triste, chaque jour son lot de départs…
Alexandre Coutelis
Georges Grammaticopoulos signait Grammat comme pour ne pas encombrer la place et laisser respirer les autres.
Je ne sais pas qui a dit que pour accrocher le succès il faudrait toujours taper sur le même clou et malheur à celui qui s’égarerait dans divers travaux sans qu’on puisse lui coller une étiquette sur le front comme on le ferait d’une marque de fromage ou de petits pois.
Et de préférence, au fer rouge pour bien correctement l’identifier et le ranger dans une case.
Grammat faisait partie des touche-à-tout de talent.
Il avait fait du dessin animé comme il avait fait, certes un peu sur le tard, de la BD.
Mais il avait fait tout ça très bien, en grand professionnel qu’il était.
Georges Grammat était un artiste plein de talent, délicieux, généreux et pas avare de son temps avec les autres, je peux en attester me souvenant avec quelle attention et quel soin il avait construit un décor pour une fête de Noël afin que des jeunes scouts puissent célébrer l’événement et accueillir le public dans de bonnes conditions.
Il dessinait comme d’autres respirent, avec le naturel quasi instinctif faisant, comme par miracle, oublier le travail de titan qu’il y a derrière une aisance sensible.
Georges Grammat, ce touche-à-tout de génie est parti et la place des arts nous sera triste désormais de ne l’y plus croiser.
Le buste impérial, ne connaissant que cette BD et sa suite, m’a marqué depuis le début , comme sortant de l’ordinaire. Un cadeau qui s’est avéré une vraie découverte. Un style à part y compris à Pilote, ni réaliste, ni uniquement comique (quand même caricatural), ni genre Gotlib, qui ne peux qu’intriguer.
Et ses couleurs, hardies et faisant une belle part à une lumière mystérieuse, qui tranchaient avec le production courante, même des années 1970, y étaient pour beaucoup dans cette BD.
Jeune, cela m’a fait découvrir le Second Empire, à l’origine de beaucoup de progrès finalement, malgré des défauts.
Quel dommage qu’il n y ait eu que deux albums de Saint-Piastre ! c ‘était original et plein de charme !
Quelle bonne idée avait-il eu de raccourcir son nom!
( D’un point de vue Grammat- ical)