Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...Les imposteurs – Acte 1
Le début : Albert, trompettiste peu doué et docker d’occasion, vient de s’abandonner au nouveau rôle de sa vie : usurper pour de bon l’identité de l’écrivain célèbre avec lequel on l’a confondu, l’espace d’une nuit d’insouciance et d’excès. Commence …
Le début : Albert, trompettiste peu doué et docker d’occasion, vient de s’abandonner au nouveau rôle de sa vie : usurper pour de bon l’identité de l’écrivain célèbre avec lequel on l’a confondu, l’espace d’une nuit d’insouciance et d’excès.
Commence alors, pour ce novice en duperie, un délicat –et parfois douloureux- apprentissage de la transgression, dans les méandres d’une élite à laquelle il s’efforce de donner le change. Imposteur, certes, mais comment maîtriser les fils du mensonge dans un monde dont les codes, précisément, reposent sur la dissimulation et la comédie des apparences ? De méprises en quiproquos, Albert n’est bientôt plus très sûr de savoir qui trompe qui… Jusqu’à ce qu’entre en scène un comparse de hasard qui va peu à peu s’avérer, par-delà tous les masques, son véritable « maître en imposture ».
Notre avis : Pour son retour chez un éditeur traditionnel (il a débuté avec quelques ouvrages aux éditons Dargaud avant de publier chez Treize étrange), Christian Cailleaux, appuyé par un graphisme aux accents très « loustaliens » dépeint avec humour et réflexion un univers et un système social distants et blasés. Avec cette communauté si perméable ou plutôt si indifférent à autrui, Albert décide de jouer et de paraître. Mais tout n’est-il pas qu’illusion ? Qui est capable de distinguer le vrai du faux ? Voila un récit qui trouve particulièrement sa place dans la collection « Un Monde », tant celui qu’il évoque si justement est particulier. LT
Casterman – Collection Un Monde – 12,50€