Il y a presque deux ans, Hervé Bourhis fut victime d’un infarctus à son domicile. Dans les premières réactions bienveillantes de son entourage, revenait souvent le fait qu’il tenait là le sujet de son prochain album. Mais, ne voyant pas l’intérêt de produire un nouvel ouvrage du type « Ma maladie et moi », Hervé Bourhis se sert de cet accident pour aborder, sous un nouvel angle, l’un de ses sujets de prédilection : la musique (1). Le mix de ces deux thématiques produit un témoignage sincère et touchant, paru chez Glénat dans la collection 1000 Feuilles.
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Le début : Jimmy Corrigan est un homme très timide et très seul, étouffé par une mère omniprésente. Jimmy a un travail de bureau sans intérêt, et vit davantage dans ses fantasmes que dans la triste réalité qui l’entoure. Un …
Le début : Jimmy Corrigan est un homme très timide et très seul, étouffé par une mère omniprésente. Jimmy a un travail de bureau sans intérêt, et vit davantage dans ses fantasmes que dans la triste réalité qui l’entoure. Un beau jour, il reçoit un courrier totalement inattendu : une lettre du père qu’il n’a jamais connu. Ce père qui les a abandonnés, lui et sa mère, et qui lui propose de venir le voir pour la première fois. Jimmy, naturellement bouleversé et terrifié, part à la rencontre de cet inconnu…
Notre avis : Retour sur Jimmy Corrigan, grand vainqueur des derniers Alph’Arts d’Angoulême où il vient de remporter le prix du meilleur album et le prix de la critique, ce qui nous donne l’occasion de redonner un coup de projecteur sur cet album à part dans l’univers de la BD, et tout autant indispensable. Commencé en 1993 pour le « New City de Chicago », Jimmy Corrigan, « The smartest kid on earth » (le type le plus cool du monde) selon son auteur, a été édité en fascicules avant d’être repris en intégrale en 2000 aux Etats Unis. C’est cette intégrale qui est proposée par les éditions Delcourt en novembre 2002.Récit semi-autobiographique Jimmy Corrigan met en scène un fonctionnaire américain, célibataire d’une quarantaine d’années, à la tête de bébé ridé. Timide et introverti, vivant sous l’emprise permanente de sa mère, il fait la connaissance de son père, de son grand-père puis de sa sœur sans pouvoir réellement les découvrir. L’angoisse et le manque de communication sont au cœur de ce récit de presque 500 pages, que Chris Ware développe dans une ligne très claire et dans un style graphique très « art-déco », sous la forme d’un roman graphique extrêmement élaboré et très original, tant dans le fond que dans la forme de l’album (comme sa couverture qui est en fait un poster). Une œuvre unique ! LT