« Edgar P. Jacobs » : maître du rêve et de l’évasion !

Après la publication de ce remarquable portrait biographique, lequel s’ajoute à une riche actualité, Edgar P. Jacobs devient l’auteur incontournable de cette fin d’année. Mission remplie pour François Rivière et Philippe Wurm qui proposent son épatant portrait avec ce formidable ouvrage, tour à tour émouvant et truculent… Il faut dire que la vie du génial créateur de « Blake et Mortimer » est un roman à elle seule !

Le récit débute au musée du Cinquantenaire, à Bruxelles, que visitent nuitamment deux adolescents passionnés par les antiquités égyptiennes : Edgar et son ami Jacques ne se quitteront plus. Le premier, Edgar P. Jacobs (1904-1987), deviendra créateur de rêves, le second, Jacques Van Melkebeke (1904-1983), lui offrira sa vaste culture. 

En neuf chapitres, François Rivière parcourt la vie d’un homme hors du commun, son désir de devenir chanteur d’opéra, ses débuts de dessinateur de catalogues pour les grands magasins, son premier récit (« Le Rayon U »), sa collaboration pas toujours idyllique avec Hergé, son entrée à Tintin et la création de « Blake et Mortimer ». Son premier mariage avec Ninie chanteuse de cabarets fantasque, sa vie paisible aux côtés de Jeanne au Bois des pauvres (sa dernière demeure), son amitié avec Jacques Laudy ou encore ses rapports discrets avec le monde de la bande dessinée sont évoqués tout au long d’un récit vivant et passionnant, riche en anecdotes. 

Correspondant dès 1968 avec Jacobs (qu’il rencontre au Bois des pauvres dès l’année suivante), François Rivière — né en 1949 — est le premier, avec Claude Le Gallo dans Phénix, à s’être passionné pour le créateur de « Blake et Mortimer ». En 1976, il publie « L’École d’Hergé » aux éditions Glénat, suivi du n° 30 des Cahiers de la bande dessinée (première version, également chez Glénat) dédié à Jacobs. Son scénario est nourri par les propos glanés au fil de ses nombreuses rencontres avec l’auteur, apportant aux dialogues une étonnante vérité. Scénario dont il connaît toutes les ficelles, ayant contribué, parmi d’autres, aux séries « Francis Albany » pour Floc’h ou encore « Victor Sackville » pour Francis Carin. Son ouvrage réalisé avec Benoît Mouchart, « Edgar P. Jacobs, un pacte avec Blake et Mortimer » a été réédité en août dernier aux Impressions nouvelles : voir Edgar P. Jacobs : réimpression définitive d’une biographie précieuse….

Philippe Wurm, né en Suisse de parents français en 1962, puis naturalisé belge, démarre sa carrière en dessinant « La Fabuleuse Épopée du tennis » en 1988. Après quelques polars aux éditions Claude Lefrancq, il propose « Le Cercle des sentinelles » avec Stephen Desberg, puis « Les Rochester » avec Jean Dufaux chez Casterman, enfin « Lady Elza » chez Glénat, avec le même Dufaux. Grand admirateur de l’œuvre de Jacobs, il en adopte la ligne tout en lui apportant une modernité. Sa mise en images du présent album, au trait précis et documenté, restitue avec gourmandise le Bruxelles du siècle dernier.

Les éditions Glénat proposent deux versions de cette œuvre de 109 pages. La première de 144 pages au format 23,7 x 31 présente l’ensemble des pages aux couleurs signées Benoît Bekaert, une préface d’Ever Meulen, un texte de François Rivière, et une biographie des personnages. La seconde, qui compte 288 pages de format 24,7 x 34 sous une couverture inédite, publie les 109 planches en noir et blanc, un rédactionnel copieux avec les travaux de recherches effectuées par les auteurs, des photos, des cartes postales… Les deux versions se complètent et seront indispensables aux plus pointus des admirateurs de Jacobs.

Henri FILIPPINI 

« Edgard P. Jacobs, le rêveur d’apocalypses » par Philippe Wurm et François Rivière

Éditions Glénat (22,50 €) — EAN : 978 2 3440 0391 6

« Edgar P. Jacobs : édition spéciale » par Philippe Wurm et François Rivière

Éditions Glénat (49,50 €) — EAN : 978 2 3440 5053 8

Parution le 8 décembre             

Galerie

3 réponses à « Edgar P. Jacobs » : maître du rêve et de l’évasion !

  1. Jyache dit :

    « Philippe Wurm, né en Suisse de parents français en 1962, puis naturalisé belge, démarre sa carrière en dessinant « La Fabuleuse Épopée du tennis » en 1969. »

    Waw ! Il a commencé très tôt, à 7 ans, son livre sur le tennis !

    • Gilles Ratier dit :

      Bien vu, c’est en 1988 : le clavier d’Henri a dû fourcher et je reconnais n’avoir pas décelé cette bévue lors de ma relecture destinée à la correction systématique de tous les articles du site !
      Merci encore pour votre lecture attentive : je corrige !
      Gilles Ratier

  2. Raoul Scheins dit :

    Remarquable! Avec un sens du détail dans les dessins pour les différents états architectural de Bruxelles de 1919 à 1970 qui vaut bien des éloges. Un album à mon sens bien plus réussi que « le dernier espadon ». Un travail de longue haleine fait avec beaucoup de respect de l’oeuvre et de la personnalité attachante de Jacobs!

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