Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...« Noir burlesque » : un polar rétro sombre et glamour !
On l’attendait au XVIIIe siècle chevauchant aux côtés du « Scorpion », au cœur de la Rome antique et de ses amitiés viriles, ou encore hantant les bas quartiers de Gotham. C’est dans le New York malfamé du début des années 1950 qu’il nous surprend une fois de plus ! Enrico Marini, dessinateur redoutablement doué qui a travaillé avec des pointures du scénario, révèle ici de réels talents de raconteur d’histoires. Il signe un polar comme on en fait plus : sombre, glamour et rétro, aux images d’un noir profond sublimées par des gris discrètement teintés de rouge.
C’est par amour pour la belle Debbie Hollow que Terry B. Cole, jeune voyou plus connu sous le sobriquet de Slick, s’est porté volontaire pour jouer les héros en Europe. Sept ans plus tard, de retour à New York, il retrouve Debbie, devenue Caprice danseuse vedette du Rex. Le cabaret appartient à Rex Mckinty son fiancé et accessoirement patron de la mafia locale. Entre la rousse meneuse de revues et le truand taciturne, de nouveaux liens passionnés se créent. Bien que furieux, Rex propose à Slick — qui lui doit de l’argent — de rejoindre sa bande : ce qui lui permettra de s’acquitter d’une vieille vengeance. Ambitieuse, Caprice est prête à toutes les trahisons pour être présentée par son futur mari à un producteur d’Hollywood…
Ce polar inspiré par le cinéma américain des années 1950, proposé en deux parties, est une pure merveille.
Le New York fantasmé de ces années sombres, les malfrats aux airs de durs et les femmes fatales sculpturales et indomptables hantent les pages de cet ouvrage qui suinte bon la nostalgie.
Traitées au lavis comme au bon vieux temps des fascicules pour adultes de l’après-guerre, les images proposent quelques touches de couleur rouge, accentuant la chevelure et les lèvres de Caprice ou encore le sang qui coule.
De larges cadrages, ponctués de dessins époustouflants sur une double page, plongent le lecteur au cœur de l’action.
Insensible aux râles des pudibonds, Enrico Marini propose quelques séquences particulièrement chaudes, mais jamais gratuites qui nous renvoient 20 années en arrière : les femmes sont belles et vénéneuses, les hommes baraqués, mais terriblement fragiles. Au dessinateur au sommet de son art s’ajoute un scénariste habile qui entretient avec minutie suspense et dramaturgie. Ce « Noir burlesque », à la fois moderne et nostalgique, s’annonce comme une parution maîtresse de cette fin d’année.
Né en 1969, en Suisse, Enrico Marini est à la tête d’une œuvre imposante dont la plupart des ouvrages sont aujourd’hui incontournables : « Gipsy » avec Thierry Smolderen, « L’Étoile du désert », puis « Le Scorpion » avec Stephen Desberg, « Rapaces » avec Jean Dufaux, « Les Aigles de Rome » et enfin « Batman »… Son trait sensuel, la justesse de ses cadrages ou la beauté de ses femmes, et aujourd’hui l’originalité de ses scénarios, justifient un succès qui s’amplifie album après album. Avec « Noir burlesque » en auteur complet, il aborde avec la même aisance l’univers glauque du roman noir : ceci avant d’inviter ses lecteurs à découvrir d’autres univers qu’il a soif de mettre en images.
Ceux qui souhaitent admirer les originaux de cet album de 96 pages sont priés de se rendre à l’exposition vente organisée à la Galerie 9e art du 2 au 31 décembre 2021 (4, rue Crétet, 75009 Paris, contact@galerie9art.com).
Henri FILIPPINI
« Noir burlesque » T1 par Enrico Marini
Éditions Dargaud (18 €) — EAN : 978 2 505 083/73 3
Parution le 5 novembre
Hier j’arrive dans une de mes librairies que j’ai l’habitude de fréquenter, ils venaient tout juste de sortir des cartons cet album que je me suis empressé de lire sur place (merci les gars) et acheté dans la foulée tellement j’ai été épaté par ce cru Marini! Une superbe ambiance avec des ombres et des touches de couleur judicieuses. Encore une belle et foisonnante fin d’année, et ce n’est pas fini youpi!…
_ Magnifique bd que j’ai découverte hier , samedi , à la librairie Momie
en allant retirer mes commandes . À noté que le réseau Momie propose
une version limitée et numérotée à 600 ex. de cette bd agrémenté d’un
cahier graphique de 8 pages et d’une couverture alternative ( perso je
préfère celle de l’édition classique , moins “aguicheuse à mon goût ) .
prix de ce collector : 25 €uros .
Bonjour EC comics, à quelle librairie Momie allez vous? Cordialement,
_ Bonjour “ BARRE ” … il s’agit de la librairie Momie sis avenue Ney ,
galerie du parking de la République , à Metz 57 000 .
Voili~ voiloù vous savez-tout ^^
Bien @ vous .
Merci pour votre réponse. Dire qu’à l’origine, Momie bd était une seule et petite boutique située à Grenoble, et qu’à présent il y a des Momies un peu partout en France, notamment chez vous à Metz ! J’en profite pour saluer ici la mémoire de l’un des fondateurs de la librairie, décédé en juin 2020, Christophe Salomon dit « Cric »…
Et sinon, côté « Les Aigles de Rome », il en est où Marini ? Le dernier date de 2016 !