Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Fin du troisième diptyque d’« Undertaker » !
Un héros de plus en plus complexe, des dialogues aussi incisifs que décalés et un graphisme toujours somptueux : voilà la recette du succès (1) de ce sombre et violent western hors-norme, où le protagoniste est un croque-mort ! Elle est bien entendu de nouveau au rendez-vous pour la conclusion de cette troisième épopée située en plein Far West, avec juste son lot de nécessaires poncifs du genre pour ne pas trop déstabiliser les aficionados !
La riche veuve Joséphine Barclay a accepté d’épouser Sid Beauchamp, le shérif de Tucson, à condition que ce dernier ramène le corps de son fils mort en territoire indien. Or, il se trouve que Sid n’est autre que l’ex-meilleur pote de jeunesse de Jonas Crow, notre undertaker ! Il le charge alors de cette curieuse affaire, d’autant plus compliquée que le fiston était devenu, sous le sobriquet de L’Indien blanc, le meneur de la résistance apache, que son décès n’est pas vraiment net, et qu’il a eu un enfant avec une guerrière indienne du nom de Salvaje, laquelle défend bec et ongles sa progéniture (que voudrait bien aussi récupérer la mère Barclay). Pour couronner le tout, on apprend que l’assassin de L’Indien blanc n’est autre que Sid : le prétendant de cette veuve bien barrée, néanmoins patronne de la ville. Jonas, ballotté par les événements, selon les vérités qu’on lui raconte, va quand même tenter de reprendre la main dans cet immense foutoir…S’éloignant quelque peu de son modèle de base — « Blueberry », auxquels la plupart des chroniqueurs l’on déjà comparé —, même si ces créateurs ponctuent le récit de nombreux clins d’œil aux grands classiques se déroulant dans l’Ouest (que ce soit en BD, en littérature ou au cinéma), « Undertaker » est vraiment une série fascinante ! Autant par la rigueur et la précision du scénario de Xavier Dorison que par le graphisme cinématographique et minutieux du dessinateur Ralph Meyer (2), le tout étant porté par les beaux choix de couleurs de Caroline Delabie.De la vraie BD à grand spectacle !
Gilles RATIER
(1) D’après l’éditeur, la série se serait déjà écoulée à 585 000 exemplaires !
(2) Précisons qu’il existe, pour cet épisode, un fac-similé du carnet de story-boards de Ralph Meyer : un bel ouvrage toilé noir (21,7 x 15,4 cm), qui bénéficie d’un tirage numéroté de 1 à 2 500 exemplaires.
« Undertaker T6 : Salvaje » par Ralph Meyer et Xavier Dorison
Magnifique western. Graphiquement Ralph Meyer aurait largement pu reprendre Blueberry.
Le carnet est à l’intérieur de l’album ? Ou il représente une édition particulière ?
Bonjour Lionel !
Comme précisé dans la note de ma chronique, il s’agit d’un ouvrage à part : fac-similé du carnet de story-boards de Ralph Meyer, tiré et numéroté de 1 à 2 500 exemplaires.
Bien cordialement
Gilles Ratier
Un grand merci (tardif).