« Legio Patria Nostra » : la Légion, notre patrie !

Le 30 avril 1863, au Mexique, 62 légionnaires assiégés ont lutté pendant 12 heures contre plus de 2 000 Mexicains. La bataille de Camerone est restée un fait de légende pour la Légion étrangère : un combat mythique, dont l’unique survivant fut le tambour Casimir Laï. Cette série particulièrement spectaculaire, proposée en cinq volumes, revient sur les origines de cette page d’Histoire à la fois humaine et héroïque.

Lyon, sept ans plus tôt. Afin de protéger sa mère battue par son souteneur violent, le jeune Casimir Laï finit par le tuer. Traqué, mais aidé par des amis, il gagne Marseille où il rencontre une petite voleuse aussi belle que débrouillarde : Zélie, qui deviendra l’amour de sa vie. Enrôlé sous une fausse identité, Casimir rejoint la Légion étrangère, envoyé en Algérie à Sidi Bel Abbès. Passagère clandestine, Zélie arrive elle aussi en Algérie, livrée par un douanier peu scrupuleux à Rosette : une maquerelle qui veut la vendre aux enchères. Au premier bataillon du régiment étranger, Casimir fait connaissance avec la rude discipline, mais rencontre surtout des hommes venus des quatre coins du monde, dont Geoffroy Wensel le Teuton : ancien soldat de l’armée prussienne. Son capitaine, Jean Danjou, surnommé La Main de bois après l’amputation de sa main, multiplie les demandes auprès de Napoléon III pour que celui-ci soit envoyé au Mexique où la situation des troupes françaises est critique face aux rebelles de Benito Juárez. Avant de devenir un véritable légionnaire, dont il apprécie de plus en plus les liens de camaraderie, Casimir est prêt à déserter pour libérer Zélie enfermée dans une maison de passe…« Legio Patria Nostra » ambitionne d’évoquer la bataille de Camerone : l’un des hauts faits parmi les plus connus de la Légion étrangère. Le parcours initiatique de Casimir Laï, le gamin qui a fréquenté la pègre et qui est devenu le tambour du régiment, unique survivant du massacre, sert de fil rouge à ce récit parfaitement maîtrisé. Le présent album évoque les difficultés rencontrées par le jeune homme, ses premiers pas de légionnaire en Algérie, la découverte de ses futurs camarades, sans oublier les retrouvailles avec Zélie.Il est de plus en plus rare pour un éditeur de se lancer sur des séries de longue haleine. Le travail superbe du duo Yerlès/Boidin justifie ce choix. Né en 1968, Jean-André Yerlès commence comme scénariste sur plusieurs séries télé, dont « Le Train », « Les Bleus », « Fais pas ci Fait pas ça »… et travaille pour le cinéma. Il imagine « Au Service de la France » pour Arte en 2013. Il aborde la bande dessinée avec « Legio Patria Nostra », dont le premier volume est sorti en octobre 2019. Un coup de maître !Né en 1974, élève de l’école de bande dessinée d’Angoulême, Marc-Antoine Boidin dessine « Kerioth » chez Vents d’Ouest, puis « Chéri Bibi » chez Delcourt. Il met en images deux cycles de « La Guerre des Sambre » avec l’exigeant Bernard Yslaire : « Werner et Charlotte » et « Maxime et Constance ». Son trait réaliste tout en élégance et aux décors fouillés est mis en valeur par des couleurs chaudes, dont il est également l’auteur. Chaque page, véritable régal pour les yeux, confirme que le travail paie.En fin d’album, un dossier présente les différents protagonistes de ce passionnant récit.

 Henri FILIPPINI

 « Legio Patria Nostra T2 : Main de bois » par Marc-Antoine Boidin et Jean-André Yerlès

Éditions Glénat (14,50 €) — EAN : 978 2 3440 4008 9

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