La maturité en manga pour « Forbidden Siren » !

Sorti en 2003, le jeu d’aventure horrifique « Forbidden Siren » refait parler de lui 18 ans après avec une adaptation en manga, maintenant disponible en français. Cette aventure, où la survie est incertaine, est ici extrêmement bien rendue. Plus lent que le jeu, le manga permet d’explorer en profondeur cette histoire angoissante et d’en apprendre un peu plus sur ce mystérieux mal, ainsi que sur cette sirène qui guide les habitants du village d’Hanuda vers une mort certaine.

Août 1992, le village d’Hanuda est séparé du monde par un glissement de terrain ayant fait de nombreux morts. Kei et Shiro sont deux jumeaux orphelins élevés dans des familles différentes au sein de ce qui reste du village. Dans leur sillage, des faits étranges conduisant à la mort de monstres et d’humains se multiplient. Ce village cache clairement un secret qui attire les amateurs de sensation forte comme la youtubeuse Naoko : une adepte des reportages dans des lieux étranges. Sa chaîne est suivie par Kyoya Suda : un jeune de 16 ans, fan d’occultisme et de fait paranormaux. Intrigué, ce dernier décide de se faire quelques frayeurs en se rendant, seul, dans ce village où se serait déroulé une tuerie de masse. Après quelques déboires, il découvre un endroit clairement entretenu par des habitants, mais ce jour-là, étrangement vide. Il ne sait pas que ses ennuis ne font que commencer et qu’il risque de ne pas voir le prochain lever de soleil, vu les événements étranges et violents qui vont suivre.

Développé par Keiichiro Toyama, le jeu « Siren » est dans la lignée de sa précédente création  : « Silent Hill ». C’est un survival-horror où, comme son nom l’indique, le joueur doit survivre dans un environnement hostile. Lors de sa sortie en 2003, l’aspect réaliste, légèrement dépassé depuis, et la mise en scène angoissante, l’ont propulsé en haut du classement de ce type de jeu d’aventure. L’adaptation en manga reprend donc l’univers de la franchise, avec un scénario inédit qui met en scène de nouveaux personnages. Cependant, on retrouve bien les classiques : tel que le jeune en mal de sensation forte, le policier, la bimbo, etc. Réputé pour offrir une immersion totale du joueur avec son atmosphère angoissante et ses personnages réalistes, le manga n’arrive évidemment pas à égaler les sensations qu’offre une image télévisuelle sur grand écran. Ici, pas d’ambiance sonore pour renforcer l’horreur, pas de bruits angoissants, pas de sirène qui annonce l’apocalypse. Malgré tout, les Shibitos, ces morts qui hantent le village, sont toujours aussi hostiles et imprévisibles.

Le dessin de Yukai Asada (« Ice Pig », « Tokyo Zero », « Woodstock »), bien que classique, aide à faire monter l’anxiété nécessaire à la lecture d’un tel récit. Comme pour ses autres titres, il continue d’emprunter des mimiques graphiques, notamment les ombres franches popularisées par Shou Tajima. C’est un peu moins flagrant pour cette série, mais certaines coiffures et expressions rappellent immanquablement « MPD Psycho », sans offrir le côté lisse et propre de cette série. Cela reste un excellent travail, même s’il est assez impersonnel.

Le premier volume est une introduction lente à cet univers dans lequel les auteurs veulent nous faire plonger. Tout se met en place par une suite de petits récits complémentaires qui retracent le passé du village avec quelques événements marquants : le présent étant bien évidemment marqué par la découverte des lieux en compagnie de Kyoya Suda et de Naoko. Comme le jeu, les épisodes s’enchaînent sans révéler tous les indices nécessaires à la compréhension des événements. Néanmoins, dans ce premier volume, l’action est assez claire et, même si le lecteur n’a pas toutes les clefs pour comprendre chaque phénomène, il n’est pas complètement dérouté au point de devoir relire chaque passage pour comprendre les multiples rebondissements. L’intrigue se met clairement en place et l’action devrait devenir plus haletante dès le second volume.

« Siren Rebirth » s’appuie sur une franchise datée, mais ayant marqué les joueurs de l’époque sur PlayStation. La jeune génération ne sera peut-être pas aussi sensible à cet univers suranné, mais le manga a bien sûr modernisé le récit pour l’ancrer dans la réalité actuelle. Avec son dessin réaliste et son univers pesant, cette aventure peut très bien être lue et appréciée pour ce qu’elle est par les néophytes comme les fans de la première heure.

Gwenaël JACQUET

« Siren Rebirth » T1 par Yukai Asada et Tsutomu Sakai
Éditions Mana Books (7,90 €) – EAN  : 9791035502249

Galerie

2 réponses à La maturité en manga pour « Forbidden Siren » !

  1. EC Comics fan dit :

    Bonjour …
    C’est une histoire asiatiques de secte et de revenants assez agréable á y joué sur console ( je possède encore les deux premiers Forbidden Siren sur Playstation 2 et le troisième volet  » Siren blood curse  » sur Playstation 3 ) . Par contre , au-delá du plaisir ludique indéniable qu’engendre ces trois jeux de zombies exotique , les scénarios ne sont pas aussi riche que ceux des séries Silent Hill ou Resident Evil .
    Je possède aussi dans ma bédéthéque les deux bd Silent Hill  » dying inside  » de chez Carabas (2005) , et Silent Hill  » rédemption  » de chez Mana Books ( un deuxième volet  » échos  » á été annoncé , mais il semble traîner en chemin !! )

  2. EC Comics fan dit :

    _ A Mana Books : SVP , ne passez pas Silent Hill  » échos  » á la trappe ( surtout que la traduction semble être terminé depuis son annonce ) car l’histoire se déroulant au XIX ème siècle est inédit dans cette série se passant toujours dans les années 70 d’un épisode á l’autre ….
    Je pense que cette bd vaut mieux que d’éditer des titres du genre  » Les recettes de cuisines des séries TV célèbres  » pour chic~bobos .

Répondre à EC Comics fan Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>