On découvre, enfin, le destin du putain de salopard !

Un an que l’on attend d’en savoir plus sur ce putain de salopard ! Un homme qui a une chance sur deux d’être le père de Max. Il n’y a pas de quoi être déçu, le salopard montre enfin le bout de son nez dans cette seconde partie de l’histoire. Peut-être pas de la manière dont on aurait pu s’y attendre, mais c’est ça la magie d’un scénario bien ficelé…

À la fin du premier tome, nous avions laissé Max en compagnie de Baïa : une autochtone muette, mais pleine de ressources en ce qui concerne la survie dans la jungle brésilienne. Alors que les morts s’accumulent dans leur sillage, Max est soudain pris d’une fièvre carabinée, les jaguars s’approchent de plus en plus d’eux, la pluie drue commence à tomber et leur torche s’éteint. C’est dans cette très mauvaise posture que l’on découvre avec eux, en dernière page, la queue d’un petit avion. Appareil qui s’est apparemment écrasé il y a fort longtemps au vu de la végétation qui le recouvre. Le mystère de son écrasement à cet endroit nous est dévoilé dans les trois premières pages de cette suite : deux hommes sont aux commandes, une jeune fille est attachée et bâillonnée à l’arrière, un orage en toile de fond, l’éclair qui touche le moteur et c’est la chute. Le corps de la jeune otage est toujours là, dans cette demi-carlingue. Son squelette, toujours muselé, témoigne de la violence de l’impact. S’en suivent de nombreuses péripéties au cœur de la jungle amazonienne, qui nous conduisent, comme dans le tome 1, à un cliffhanger surprenant en dernière page. De quoi nous faire cogiter avant le troisième opus qui devrait être disponible d’ici un peu plus d’un an.

Loisel est indéniablement un excellent conteur. Cette aventure brésilienne tient son lecteur en haleine de page en page. De rebondissements prévisibles aux rencontres totalement inattendues, le lecteur reste, dans le flou, comme son héros Max. Au fil de sa quête, ce fils oublié de son père est clairement peu préparé à une aventure en pleine jungle, avec sa candeur surprenante. Il se laisse presque porter par les événements, jusqu’à la fameuse rencontre avec le manchot qui donne son titre à cet album. Autour de lui, il a heureusement une équipe de femmes fortes qui savent réfléchir et prendre des initiatives. Un contraste qui fonctionne particulièrement bien et qui pimente un récit déjà triche en événements.

Bien évidemment, on ne peut oublier l’excellent dessin d’Olivier Pont. Il a admirablement mis en image cette histoire dans la plus pure tradition franco-belge, oscillant entre dessin réaliste et caricatural, ses personnages sont pleins de vie et bien caractéristiques. Les décors, les véhicules, les bâtiments, tous les détails sont traités avec la même attention. Comme pour le précédent volume, le dessin fort et extrêmement lisible est rehaussé par les superbes couleurs de François Lapierre. La profondeur de la jungle et l’immensité de l’Amazonie donnent un cadre grandiose et de fabuleuses images pour cette seconde partie. Bien évidemment, les crocodiles sont toujours de la partie quand il s’agit d’éliminer des gêneurs.

Après un premier tome foisonnant de rebondissement et d’action (voir Régis Loisel s’associe à Olivier Pont pour « Un putain de salopard »…), ce second offre également son lot d’intrigues à même de surprendre le lecteur. Encore une fois, la fin appelle une suite qu’il sera bien difficile d’attendre.

Gwenaël JACQUET

« Un putain de salopard T2 : O Maneta » par Olivier Pont et Régis Loisel
Éditions Rue de Sèvres (18 €) — EAN : 9782810202331

Galerie

2 réponses à On découvre, enfin, le destin du putain de salopard !

  1. Erik A dit :

    Régis est certainement un « excellent compteur », vu ses succès. Mais surtout un indéniable excellent conteur… Superbe album, qui fait attendre la suite avec impatience… et un film ?

    • Gwenaël Jacquet dit :

      Merci d’avoir mis en avant cette méprise. C’est corrigé.

      Le scénario ferait un excellent film en effet. On ne sait jamais.

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