Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Hommage à Claude Guillot…
Claude Guillot, qui fut directeur de la rédaction du Collectionneur de bandes dessinées, est décédé le 30 octobre 2020, chez lui à Rennes, très affaibli par une attaque du covid-19 qui avait nécessité son hospitalisation. Il était né à Paris le 21 mai 1929.
Toute sa vie, Claude Guillot tira le meilleur parti du fait qu’il était autodidacte. À l’abri des préjugés universitaires sur ce qui fait ou ne fait pas partie de la culture, il se passionna en toute indépendance d’esprit pour des domaines longtemps considérés comme marginaux : le roman populaire, la chanson, le jazz, le cinéma, la bande dessinée. Sa connaissance de ces domaines était stupéfiante : il parlait avec la même compétence de la discographie de Charles Trenet que des différentes éditions des « Disparus de Saint-Agil » de Pierre Véry, du cinéma français sous l’Occupation que des « Pieds nickelés » de Louis Forton.
Ayant lu dans son enfance les journaux de « l’âge d’or », admirateur notamment du « Mickey » de Floyd Gottfredson, il adhéra dans les années 1960 aux premières associations d’études sur la bande dessinée, et sa double appartenance à la SOCERLID de Pierre Couperie et Claude Moliterni et à son rival, le CELEG de Francis Lacassin, lui valut même une lettre d’exclusion de ce dernier (les relations entre Claude Guillot et Lacassin se réchauffèrent par la suite).
Ses préférences allaient aux comics strips de la grande presse américaine et aux journaux français d’avant 1945 : logiquement, son premier article, publié dans le n° 6 (juillet 1967) du fanzine belge Ran Tan Plan, portait sur la présence dès 1907 de séries américaines — avec leurs bulles — dans l’hebdomadaire familial Nos loisirs.
C’est à l’ancienne librairie Dupuis, à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-Jacques (le lieu est aujourd’hui une agence de la GMF, Garantie mutuelle des fonctionnaires), qu’il fit une rencontre décisive : celle de Michel Béra, qui lui confia son intention de lancer avec Olivier Grimprel un fanzine intitulé Le Collectionneur de bandes dessinées. Compagnon de route dès le premier numéro (mars 1977), Claude Guillot devint en fait le principal responsable de la rédaction à partir du n° 14 de novembre 1978, avant de devenir officiellement directeur de la rédaction.
Sous son impulsion, le fanzine prit des allures de revue, et les articles s’adressèrent plus à des curieux de l’histoire de la bande dessinée qu’à des collectionneurs au sens strict. De Töpffer aux mangas, le CBD fit preuve d’un éclectisme peu courant. L’équipe des premières années (Michel Denni, Philippe Mellot, François San Millan, Jean Fourié, Patrice Caillot, Sylvie Brod, Jacques Bisceglia et le signataire de ces lignes) fut rejointe par d’autres collaborateurs réguliers, comme Michel Angot, Patrick Gaumer ou Yves Frémion, et de façon plus ponctuelle par la plupart des chercheurs de l’époque (de Gérard Thomassian à Harry Morgan, de Thierry Groensteen à Maurice Horn, de Guy Delcourt à Benoît Mouchart, la liste en serait très longue). Tous contribuèrent à leur façon à la diversité et à la richesse de la revue. Claude Guillot en fut le grand coordonnateur : pendant trente ans, jusqu’à l’ultime n° 113/114 d’octobre 2008, il joua un rôle essentiel dans la découverte de l’histoire de la bande dessinée.
Je l’avais rencontré en avril 1979, et peu à peu je l’avais épaulé dans la réalisation de la revue. La fin du CBD n’avait nullement mis un terme à nos relations. Nous parlions au téléphone de choses et d’autres — mais rarement de bandes dessinées. Dans l’une de nos dernières conversations, je lui avais signalé que le nombre de numéros de la revue, 114, était aussi celui des sourates dans le Coran : une réflexion qui l’avait laissé perplexe. Nous avions aussi mentionné le Collège de ’ Pataphysique (avec lequel il se sentait plus en phase), et il m’avait confié qu’il découvrait avec plaisir l’œuvre de… Théophile Gautier.
Pour moi et pour beaucoup d’autres, connaître Claude Guillot a été une grande chance.
Dominique PETITFAUX
J’aime beaucoup ton papier qui résume bien l’éclectisme, la curiosité de notre ami,
Merci Dominique,
Amitiés,
PG
Le collectionneur de BD a été un formidable magazine, la cessation de sa parution a été un grand moment de tristesse.
C’est bien triste, le grand timonier disparait après sa revue. Au fait, qu’est devenu le stock des CBD?
Normalement, quand une association loi 1901 cesse son activité, le stock peut être transféré à une association de même nature.
Il reste un stock à la librairie Lutèce (5 rue d’Arras, 75005 Paris), à laquelle on peut s’adresser pour obtenir des numéros de la revue.
Faux, le stock a été transdérer en 2008 chez Bisceglia et à sa mort en 2013 abandonné dans une grange qui prenait l’eau;
Il reste quelques exemplaies à vendre à la librairie Lutèce qui les a achetés.
J’ai écrit « un stock », je n’ai pas écrit que tout le stock d’origine se trouvait à la librairie Lutèce… Le mot « stock » était peut-être exagéré, même s’il est difficile de définir à partir de quel nombre d’exemplaires on est en droit d’utiliser le mot « stock »… Sur le fond, nous sommes évidemment d’accord : c’est à la librairie Lutèce que l’on peut encore se procurer des numéros du CBD…
Renseignements pris, le stock existe toujours à Makoni où demeurait Jacqes Bisceglia, mais tous les exemplaires ont été gondolés par l’humidité ou la pluie. A grands coups de fer à repasser, c’est encore sauvable.
Denni
Oui, à Macogny, dans l’Aisne.
je trouve extrèmement dommage que le stock d’invendus n’ait pas été donné à une association de type similaire (exemples au hasard: Hop de Tibéri, ou Papiers nickelés de Frémion) qui auraient pu continuer à assurer la diffusion de cette importante revue.
Hop ! de Louis Cance, peut-être ?
Oui, bien sûr, Cance et non Tiberi.
Je n’apprends qu’aujourd’hui la disparition de Claude Guillot , et je suis bien triste.
Son ami Dominique Petitfaux a évoqué son long parcours avec précision et émotion, merci à lui.
Pour ma part, Claude Guillot restera une figure marquante de cette époque pionnière, il venait de loin avec d’autres centres d’intérêts et la chance a voulu qu’il s’investisse avec passion dans ce magazine de référence que fut le CBD, dont je dévorais chaque livraison, sans oublier l’édito qu’il signait avec
élégance, humour, et une grande pertinence. Les créateurs qu’il appréciait je les faisais mien.
J’ai nettement le sentiment d’avoir perdu un ami.
Toutes mes condoléances à ses proches.
Salut à toi, Claude Guillot et merci pour la gentillesse et l’amitié pour tous les auteurs d’articles du Collectionneur. J’ai suivi ta revue du 7 à la fin… Elle n’a pas réellement été remplacée.
Il n’y a pas de mot en français pour signifier un au revoir définitif car tu es condamné à rester dans nos mémoires jusqu’au bout de nos propres chemins.
So long, donc…
DT