Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...« Le Dieu sans nom » : Alix dans les steppes de l’Oural…
Au fil de leurs nombreuses aventures, Alix et Enak ont parcouru le monde, découverts des terres inconnues… Ce nouvel album les conduit pour la première fois aux confins des steppes de l’Oural : région mystérieuse et dangereuse habitée par des peuplades sauvages aux rites étranges. Que ne feraient-ils pas pour la gloire de Rome et de César ?
Malgré les critiques de nombreux dignitaires romains, César — qui souhaite marcher sur les traces d’Alexandre le Grand – projette une campagne contre les Parthes, laquelle s’annonce périlleuse. Alix Gracchus et son ami Enak sont envoyés en émissaires auprès des peuples sarmates, dont César souhaite l’aide afin de pouvoir protéger les frontières de l’Est. À peine arrivés chez le roi Sarmate Euronès — en qui ils espèrent la neutralité —, les deux négociateurs romains sont enlevés par les Androphages : tribu de chasseurs du nord, cruels, vénérant un dieu sans nom et adeptes du cannibalisme. Ils y retrouvent leur amie Callisto, mais aussi la géante Personne devenue l’égérie de la tribu nomade. Tour à tour esclave, pirate, gladiatrice, prostituée, mais aussi bête de foire, l’impressionnante créature rêve de trouver une monture fabuleuse à sa taille, quelque part au bord du monde…Documenté et utilisant avec habileté les connaissances actuelles de la grande Histoire, David B. imagine un scénario mouvementé, crédible, aux personnages fascinants… On suit avec passion le voyage des deux héros dans ces régions inhospitalières dont paysages désolés et populations sauvages sont reconstitués avec passion par le dessinateur Giorgio Albertini : lui-même archéologue chargé de la reconstitution des sites archéologiques. Son trait précis et exigeant restitue l’atmosphère étrange des premiers épisodes de la série, tels « La Tiare d’Oribal » ou « L’Île maudite » : période où le trait de Jacques Martin n’avait pas encore subi l’écrasante domination de la ligne claire et l’exigence graphique de ses codes. Nous vivons une heureuse époque où les albums « classiques » dessinés par Marc Jailloux alternent avec ceux moins conventionnels de Giorgio Albertini.Né en 1968 à Milan, où il effectue des études en Histoire médiévale, Giorgio Albertini participe à de nombreuses fouilles, écrit des essais historiques tout en s’intéressant à la bande dessinée. Il y vient seulement en 2014 avec « Sfessania », puis « Chronosquad » chez Delcourt. C’est après avoir collaboré au magazine Pandora qu’il entre aux éditions Casterman. Ces dernières lui proposent peu après d’illustrer « Veni, Vidi, Vici » : la première aventure d’Alix écrite par David B.Né à Nîmes en 1959, David Beauchard, élève de Georges Pichard aux Arts appliqués de Paris, est l’un des fondateurs de l’Association. Scénariste, dessinateur, il est l’auteur de romans graphiques incontournables : « L’Ascension du Haut Mal », « Le Tengû carré », « Urani », « La Lecture des ruines »…On peut être un ardent défenseur de la nouvelle BD sans pour autant renier son intérêt pour les grandes séries classiques de sa jeunesse. Il le prouve avec cette excellente reprise des aventures d’Alix, dont il renouvelle avec panache l’écriture parfois un peu poussiéreuse.
Profitons de cet article pour signaler la parution de « La Rançon » 31e aventure du journaliste Guy Lefranc, autre personnage culte imaginé par Jacques Martin : un album — lui aussi de belle qualité — écrit par Roger Seiter pour Régric. D’ailleurs, il caracole parmi les meilleures ventes du moment (voir Zoom sur les meilleures ventes de BD du 23 septembre 2020). Les continuateurs de l’œuvre de Jacques Martin n’ont pas fini de nous surprendre.
Henri FILIPPINI
« Alix T39 : Le Dieu sans nom » par Giorgio Albertini et David B.
Éditions Casterman (11,95 €) — EAN : 978 2 203 19 678 0
David B scénarisant Alix!! On aura tout vu! Le pourfendeur de la bande dessinée classique se rallie à son panache blanc, c’est presque émouvant…
Erreur, Monsieur Filippini, le dessinateur d’Alix n’a rien à voir avec Chronosquad de Delcourt, de
GIORGIO ALBERTINI , et non ALBERTI!!
Eh si, Monsieur Khanan : le dessinateur des aventures d’Alix écrites par David B. est bien, aussi, le scénariste de la série « Chronosquad ».
En revanche, notre ami Henri Filippini a en effet oublié dans son texte, par endroits, le « ni » final dans son patronyme.
J’avoue que cela a également échappé à ma relecture.
Merci donc d’avoir mis l’accent sur cette coquille que je viens de corriger.
Bien cordialement
Gilles Ratier
Une histoire pas mal du tout, un ton enfin plus adulte (donc plus martinien, malgré des différences) mais un dessin parfois maladroit, dommage.