Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Pierre Chéry : franco-belge et heureux de l’être !
Le dessin de Pierre Chéry fleure bon la bande dessinée franco-belge des années d’après-guerre. Même si l’homme se défend d’avoir lorgné le modèle de l’école Spirou, il appartient à ces auteurs dont l’ambition est de divertir le lecteur avec la rondeur sympathique de leurs personnages et la fraîcheur de leurs images. Comme bien d’autres, il est pourtant oublié par la plupart des historiens de la BD : nous nous devions de réparer cette injustice.
Fils d’un artisan œuvrant dans le fer forgé et d’une mère au foyer, Pierre Chéry est né à Paris le 28 septembre 1927.
Grand lecteur des illustrés de l’entre-deux-guerres, abonné par ses parents à Cœurs vaillants, il y découvre « Tintin » et « Jim Boum ».
Élève d’une école privée de publicité où il trouve le temps long, il commence par construire des stands pour des expositions, réalise des panneaux publicitaires pour les commerçants, puis travaille pour une société de gravure industrielle où il restera plus de sept ans.
Au milieu des années 1950, lorsqu’il apprend que dessiner est un véritable métier et que l’on peut en vivre, il décide, encouragé par son épouse, de démarcher les éditeurs.
Après avoir constitué un dossier fait de bric et de broc, il tente sa chance à la fin de 1956 chez Vaillant.
On lui commande une histoire en dix pages : les jumeaux Rouc et Rou dans « Le Souterrain muré » qui ne sera publié qu’en novembre 1957.
Entre-temps, Pierre Chéry, qui n’apprécie pas les méthodes de payement de l’éditeur, s’en est allé vivre d’autres aventures à Cœurs vaillants.
Vous savez, qu’ici, nous aimons évoquer les mystères qui entourent l’histoire de la BD ! Fidèles à notre réputation, nous souhaitons vous en proposer un nouveau.
Lors de son entretien avec Évariste Blanchet dans la revue Hop !, Pierre Chéry confie à propos de ses premières démarches : « J’ai travaillé un peu pour Pierrot, mais ça n’a pas duré, car ils m’appelaient régulièrement pour modifier un petit détail de rien du tout sur un dessin alors que leurs bureaux se situaient à l’autre bout de Paris. J’y suis resté jusqu’à ce que j’aille déposer un dossier à Cœurs vaillants… ».
Dans sa copieuse bibliographie, Louis Cance ne consacre pas une ligne à ces travaux pour Pierrot , n’ayant trouvé aucune trace de Chéry dans cette revue : visiblement, ses travaux n’y ont pas été publiés.
Curieux, j’ai épluché les Pierrot des années 1956 et 1957, sans y trouver moi non plus le moindre dessin signé Pierre Chéry.
En revanche, deux nouveaux venus figurent dans les pages de la version mensuelle du journal : un mystérieux Le Sœur au graphisme proche de celui de notre dessinateur au trait rondouillard propose des cartoons, des strips et quelques pages illustrées de la fin 1956 à la rentrée 1957.
Plus discret, Jo Paz publie quelques cartoons et disparaît lui aussi de Pierrot en 1957. Si Jo Paz (de son vrai nom Joseph Paz, né en 1913) a travaillé dans le domaine du dessin d’humour dans de très nombreux périodiques de l’époque, on note toutefois une certaine ressemblance avec le style de Chéry ?
Fleurus : 25 ans de bonheur
Après la déception éprouvée lors de son passage à Vaillant et le désir d’abandonner Pierrot, le jeune débutant trouve un accueil bien plus chaleureux rue de Fleurus.
Embauché dès son dépôt de candidature, il publie ses premiers dessins dans le n° 14 de Fripounet et Marisette, est présent dans le n° 17 de Cœurs vaillants (28/04/1957)… et, enfin, figure au sommaire du n° 44 d’Âmes vaillantes. Un sacré triplé pour un novice !
Mieux, alors que ces dessins encore malhabiles paraissent l’Union des œuvres catholiques lui propose de reprendre les aventures de « Sylvain et Sylvette », le créateur Maurice Cuvillier étant gravement malade.
Créés en 1941, le frère et la sœur connaissent un tel succès auprès des lecteurs que les éditions de Fleurus viennent de décider de lancer une collection d’albums cartonnés.
Indépendante des albums souples à l’italienne de la collection Fleurette, ils reprennent les pages publiées par Fripounet et Marisetteet propose quelques créations.
Un court galop d’essai et voici le jeune débutant travaillant sur des albums de 62 pages (comme les « Tintin » !), en alternance avec deux autres jeunots : Jean-Louis Pech et Claude Dubois.
Trois albums des Nouvelles Aventures de Sylvain et Sylvette portent sa signature : « Le Cirque en danger » en 1957, « Et tant pis pour Monsieur Arthur ! » en 1958 et « Le Locataire de l’arbre creux » en 1961.
Les deux premiers albums ont été réédités aux éditions du Triomphe en 2011 et 2012.
Pierre Chéry travaille sur cette reprise non sans plaisir, mais ce qu’il souhaite, c’est imposer ses propres personnages. Et c’est dans Cœurs vaillants que ce rêve a le plus de chance de se réaliser.
Tout en produisant des illustrations pour l’hebdomadaire, ce qu’il fera plus ou moins régulièrement jusqu’en 1968, il peaufine SON héros. L’aventure commence avec la publication des « Oiseaux de Jim » : un récit complet en trois pages proposé dans le n° 20 (19/05/1957).
Adver-City, petite bourgade du Far West, sert de cadre à la rencontre entre Jim Aydumien, solide US Marshal, et le rondouillard Heppy Siay : petit voyou devenu, après une bonne correction, le faire-valoir parfait du héros. Dès le n° 41 (13/10/1957), le duo embarque pour une première histoire à suivre : « Clarté sur Hoppa City ».
36 autres épisodes suivront jusqu’au n° 38 de Formule 1(26/12/1979) où paraît « Assommez-moi s’il vous plaît » : ultime aventure de « Jim et Heppy ». Ils auront parcouru l’Ouest sauvage dans tous les sens, combattu de nombreux malfaiteurs dont le bête et méchant Little Pig, croisé la route de personnages hauts en couleur…
La première histoire est écrite par Guy Hempay, mais dès la fin de ce long récit, Pierre Chéry assure scénario et dessin de l’ensemble de la série. Il prend plaisir à concocter des titres savoureux : « Cinq Colosses à la une », « La Mine de Papy Emaschey », « La Chevauchée des vaches qui rient »…
Certains ont injustement comparé « Jim et Heppy » à Morris et son « Lucky Luke ». Les histoires de Pierre Chéry sont plus délirantes, peuplées de personnages secondaires ridicules sans liens avec la réalité historique.
Trois épisodes seulement ont été repris en albums dans la collection Floréale des éditions Fleurus : « La Ville sans chevaux » en 1961, « Outlaws en péril » et « Jim contre Little Pig » en 1962.
Dérisoire pour une série qui fut l’une des plus longues et des plus populaires de Cœurs vaillants puis de ses successeurs J2 jeunes puis Formule 1.
Heureusement, depuis 2013, l’intégralité de la série est disponible chez le microéditeur belge La Vache qui m’édite : 37 albums de 30 pages — au dos toilé — tirés seulement à 300 exemplaires chacun, mais au prix quand même assez élevé de 27 € l’unité (voir http://www.lavachequimedite.com/catalogue-serie/aventures-de-jim-et-heppy-les_46.html).
C’est en très peu de pages que Pierre Chéry trouve son propre style tant au niveau du scénario truffé de gags et de personnages savoureux. Le dessin est d’une grande lisibilité est non dénué d’originalité, n’en déplaise à ses détracteurs.
Capable de saisir avec facilité le trait de ses confrères, c’est à lui qu’est confiée la reprise provisoire de « L’Idole de Manaiki » : une aventure du Pompon rouge de François Bel, alors indisponible (Cœurs vaillant n° 59 de 1957 au n° 2 de 1958).
Toujours pour Cœurs vaillants, il propose des illustrations, des jeux, des couvertures et quelques récits complets : « Fred et les castors » en 1959, « Le Vrai Bon Roi Dagobert » en 1968, un « Conte de Noël » en 1977… La popularité d’Heppy lui vaut l’animation de Formule 1 de septembre 1966 à juin 1969.
En septembre 1969, Formule 1 se transformant, à la demande de la nouvelle rédaction il abandonne un temps « Jim et Heppy » pour lancer de nouveaux personnages. Landry gentil sculpteur blondinet et son ami le rondouillard cuisinier Anicet voyagent de château en château, combattent les méchants seigneurs au cœur d’un Moyen Âge idéalisé. Bien que ne manquant pas d’atouts, le duo ne vit que deux aventures : « Le Grand Sommeil » à partir du n° 38 (29/09/1968) et « À la Saint-Médard » qui prend fin dans le n° 52 (25/12/1969).
Notons une seconde tentative moyenâgeuse avec la création de Ganehault et Rouquin, héros d’une unique histoire : « Sur la lande de Kaer-Lorn » (scénario Schryuer) débutée dans Formule 1 n° 2 du 14/01/1971.
Comme nous l’avons dit, c’est dans le n° 14 de Fripounet et Marisette que Pierre Chéry démarre une collaboration régulière avec l’hebdomadaire destiné alors aux jeunes ruraux. Jusqu’en 1970, il signe des illustrations, imagine « Jugeotte et Farfelu »,
anime des rubriques (« Savez-vous que… », « Ohé les clubs »), propose des jeux, crée l’épagneul « Brisk » (héros de contes imaginés par Michel Joph, de 1958 à 1966) et dessine une dizaine de récits complets (« SNCF Zoo », « Baboul », « L’Effroi des froids »…).
Sa collaboration pour cet hebdomadaire, longtemps discrète, devient régulière à partir de 1971 avec la création de personnages destinés aux récits complets.
Il débute avec « Billy Bull » : un western en six demi-pages écrit par Jean-Marie Nadaud.
Cow-boy flegmatique à la tignasse rousse, Billy tire sans cesse son ami Schuck, joueur invétéré, de situations à la fois cocasses et dramatiques : 15 épisodes sont publiés du n° 37 (16/09/1971) au n° 35 (29/08/1973) de Fripounet.
C’est avec la complicité de Guy Hempay, au scénario, qu’il crée dans la foulée « Oncle Jo Tenderfoot » dans le n° 2 de Fripounet (09/01 — /1974). Petit vieux portant lunettes et un chapeau minuscule au sommet du crâne, le brave Jo parcourt l’Ouest en compagnie de son neveu Jerry. Sous ses airs de bon vieillard se cache un redoutable adversaire qui, par la ruse, trompe les hors-la-loi. Il est le héros de 42 aventures complètes de 4 à 5 pages publiées jusqu’au n° 33 de Fripounet(13/08/1980).
N’oublions pas « Le Sous-marin rouge », récit en 20 pages ayant pour héros Jo Globe et Jim Trotter : deux journalistes imaginés par François Drall. Cet unique épisode est publié du n° 6 au n° 25 de Fripounet en 1971.
Sans être aussi importante que pour Cœurs vaillants, la contribution de Pierre Chéry à Fripounetn’est pas négligeable.
Il collabore bien plus modestement à Âmes vaillantes où ses premiers dessins sont des cartoons non signés publiés par cet hebdomadaire dans les n° 14 à 26 de 1957.
Il propose des illustrations et des animations en 1957 et 1958, puis revient dans J2 magazine et son successeur Djin de 1970 à 1976, le temps de livrer seulement quatre récits complets : « Monsieur le marquis est servi » (n° 40 de 1970),
« Les Dames de Broken Whell » (n° 53 de 1970), « Cousine Rosamund » (scénario Guy Hempay, n° 18 de 1973), enfin « Gaspard le vagabond » (scénario Guy Hempay, n° 8 de 1976).
On lui doit aussi deux campagnes publicitaires pour l’agence Unipro. Principalement celle destinée aux réfrigérateurs de la marque Frimatic publiée dans les divers magazines de Fleurus et de la Bonne Presse. À deux reprises, « Les exploits de Frimatic » en 1958, puis « L’Affaire Frimatic » en 1960, un jeune phoque sympathique se met en quatre pour vanter les qualités de la marque aujourd’hui disparue. Une vingtaine de pages ont été publiées.
Il est aussi l’auteur d’une planche réalisée en 1959 pour Renault Junior, parue dans les magazines Fleurus, mais aussi dans divers journaux pour les jeunes dont La Semaine de Suzette.
Publié conjointement par la Ligue de l’enseignement, le puissant Syndicat des instituteurs, et les Coopératives scolaires, Francs-Jeux est un bimensuel diffusé par les instituteurs.
Limitée à quelques pages à ses débuts en 1946, la bande dessinée y occupe une place de plus en plus importante au fil des années.
On trouve parmi ses auteurs des noms bien connus dans les journaux de la presse catholiques : Guy Hempay, Claude Verrier, Pierre Brochard, André Gaudelette, Loÿs Pétillot, Jan-Loup, André Chéret… et Pierre Chéry à partir du n° 346 du 15 octobre 1960.
Après quelques illustrations dans le n° 345, il campe dès le numéro suivant (15/10/1960) Ouen le bûcheron qui très vite devient le héros le plus apprécié des jeunes lecteurs.
Dans un Moyen Âge de carte postale, le vieux Ouen, toujours accompagné de sa hache magique, défend les paysans aux prises avec des barons félons ou des seigneurs cruels. Il forme un duo de choc avec son amie la sorcière Sarah dont les pouvoirs sont eux aussi puissants. Ils croisent la route de personnages pour le moins étranges dont ils s’empressent de résoudre les problèmes.
Ouen est le héros de 11 longues aventures et de 15 récits complets qui prennent fin dans le n° 38 de Virgule, successeur de Francs-Jeux.
Plus de 500 pages de scénarios passionnants et drôles aux images soignées que les grincheux, une fois encore, seront tentés de comparer à Peyo. Ce qui est injuste !
Pierre Chéry, avec « Ouen le bûcheron », apporte une fois encore une note personnelle à cette bande dessinée franco-belge qu’il affectionne. Là encore, l’intégralité de la série est disponible chez La Vache qui m’édite : 12 albums d’une cinquantaine de pages — au dos toilé — tirés seulement à 300 exemplaires chacun (voir http://www.lavachequimedite.com/catalogue-serie/ouen-le-bcheron_50.html).
Entre deux aventures de son bûcheron, il crée pour Francs-Jeux, d’autres personnages aux destins plus ou moins longs.
Tugdual le marin, plus connu sous le sobriquet de Tug est l’un de ces petits bonhommes rondouillards qu’aime dessiner Pierre Chéry.
Au temps de la flibuste, il n’hésite pas à embarquer pour combattre les Anglais, lutter contre les pirates ou partir à la recherche de trésors.
Tug est le héros de cinq longues histoires débutées dans le n° 375 (01/01/1962) de Francs-Jeux qui prennent fin dans le n° 699 (28/02/1977).
La Vache qui médite devrait également publier prochainement ces charmantes aventures.
Romarin le petit marmiton, qui rêve de servir le roi, quitte sa province pour la capitale. Il profite du voyage pour déjouer un complot visant le monarque et obtenir, grâce à sa bravoure, son entrée dans les cuisines royales. Un seul épisode de 42 pages est publié en 1965 et 1966 (n° 450 à 470) : il est repris en album en 2018 chez La Vache qui médite, toujours à seulement 300 exemplaires : voir http://www.lavachequimedite.com/article/romarin-marmiton-du-roy/romarin-marmiton-du-roy_353.html.
Même destin pour Fran qui tout au long de « Taïau-aut ! Taïaut ! » son unique aventure lutte contre le sinistre comte de Gonzague en compagnie de son ami Marius. Parution dans Francs-jeux en 1970-1971 (n° 565 à 583).
C’est afin de remplacer Mr Toudou, le héros de Jean Cézard, dessinateur débordé par ses autres créations, que Pierre Chéry campe Nazaire, à partir du n° 368 (15/09/1961). Ces gags en une planche imaginés par Guy Hempay ont pour héros un garçon au long nez portant nœud papillon et costume trois-pièces. Entouré de sa famille, ce grand gaffeur met au point des inventions farfelues et inefficaces. Nazaire promène ses lunettes de myope jusqu’au n° 688 (juillet 1976), totalisant 292 pages.
Lorsque Nazaire se retire, il est remplacé par le sapeur Médard : un pompier de petite taille à la tignasse rousse qui collectionne les bévues. Les gags sont proposés du n° 689 (15/09/1976) au n° 724.
En septembre 1979, Francs-Jeux est remplacé par Virgule, mensuel au format plus grand dirigé par Pierre Ferrier, plus connu sous son nom de dessinateur : Pef. Tout en poursuivant « Ouen le bûcheron » sous forme de récits complets, Pierre Chéry crée le personnage de Sylvère la pépite : un vieux chercheur d’or qui, malgré un manque de chance récurrent, ne perd jamais sa bonne humeur.
Il est le héros de cinq épisodes de quatre pages en 1980 et 1981 (n° 12, 14, 16, 18 et 20). Enfin, Clodomir, un monsieur je-sais — tout gaffeur remplace brièvement le sapeur Médard, du n° 1 au n° 20.
Virgule cesse de paraître en juin 1983, après seulement 40 numéros. Deux ans après Fleurus, Pierre Chéry vient de perdre son deuxième employeur.
Privé simultanément de ses deux sources de revenus, Pierre Chéry, contrairement à ses autres confrères qui tentent leur chance ailleurs, décide de prendre sa retraite au milieu des années 1980.
Notons qu’il a participé en 1980 à l’unique édition de « L’Almanach Achille Talon 1981 » dirigé par son ami Jean-Marie Pélaprat (Guy Hempay).
Il y dessine des jeux, des articles, des gags… ayant pour héros le brave Achille Talon dont il s’approprie fort bien les rondeurs.
Enfin, contacté par les responsables du Journal de Mickey, il signe deux scénarios des héros Disney : « Picsou et le fromage préhistorique » (un récit complet en dix pages pour Esposito dans le n° 1548 du 28/02/1982) et surtout « Mickey et le drakkar ».
Cette longue histoire de 45 pages, que Pierre Chéry a écrite avec Michel Motti, est dessinée par le grand Claude Marin et publiée du n° 1669 du 24/06/1984 au n° 1672.
Un album sera publié par Édi-Monde en 1985.
Carrière exemplaire et sans la moindre interruption que celle de Pierre Chéry, lequel a su maintenir ses jeunes lecteurs en haleine avec des histoires palpitantes, fourmillant d’idées originales.
Les aigris qui lui reprochent des rapports trop intimes avec l’école belge oublient qu’aujourd’hui, les influences sont encore plus criantes d’un dessinateur à l’autre.
Il confie lui-même : « On m’a dit que quand je faisais du western, c’était du “Lucky Luke”, et quand je faisais des histoires moyenâgeuses, c’était du Peyo. Je regrette, mais j’ai toujours dessiné comme ça et toujours essayé de faire des histoires qui ne soient pas des copies. Sinon ça n’est pas la peine. ».
Être influencé par un courant plutôt qu’un autre n’est pas un crime. Le seul que l’on puisse lui reprocher étant de l’avoir commis en France et non dans les journaux belges où il aurait pu égaler bien d’autres dessinateurs du cru. Ses histoires sentent bon les années « gros nez » et c’est toujours un bonheur de se plonger dans leur lecture.
Pour en savoir plus sur Pierre Chéry, vous pouvez vous procurer le n° 135 de Hop ! de septembre 2012 qui propose un riche entretien réalisé par Évariste Blanchet. Une bibliographie détaillée signée Louis Cance complète cette étude encore disponible chez l’éditeur (Louis Cance, 56 boulevard Lintilhac 15000 Aurillac).
Henri FILIPPINI
Relecture, corrections, rajouts et mise en pages : Gilles RATIER
Quel plaisir de lire cet article sur Pierre Chéry. Effectivement toujours les mêmes comparaisons lui ont collé à la peau: c’est du sous Morris, du sous Peyo… Injuste quand même car son oeuvre pleine d’humour et de fantaisie mérite plus que ces qualificatifs. Abonné aux périodiques de Fleurus, j’ étais fan de Jim et Heppy et découvert plus tard ses travaux pour Francs-Jeux notamment. Un grand auteur qui mérite amplement ce coup de projecteur.
Merci pour cet article bien documenté, comme toujours! J’ai découvert ce dessinateur réjouissant dans le journal Francs-Jeux, où il était effectivement un pilier avec tous ses personnages. Je garde un petit faible pour Nazaire…
Merci, M. Filippini : un vrai régal, et pas mal de découvertes, pour ce dessinateur que j’ai toujours trouvé extraordinaire d’expressivité, d’élégance et de lisibilité. Et à ce titre, il valait bien Morris ou Peyo !
Hélas, Pierre Chéry, comme tant d’autres, n’a pas eu la chance de travailler pour une maison d’édition qui publiait des albums…
Je m’aperçois, à vous lire, que j’ai connu ses tout derniers JIM ET HEPPY (« Assommez-moi, s’il vous plaît » en 1979, donc…) mais j’avais aussi adoré « ONCLE JO TENDERFOOT » (scénario Guy Hempay), sorte de DROOPY de l’Ouest, d’un flegme profond mais d’une efficacité redoutable, pour des histoires hilarantes.
J’abonde dans votre sens : même si JIM ressemblait un peu à un « Lucky Luke blond », ses histoires, elles, avaient un réel charme, fait de situations originales, de quiproquos savoureux et de méchants charismatiques. Contrairement à Morris & Goscinny, Pierre Chéry ne racontait pas le Grand Ouest, mais la vie quotidienne des petits villages de l’Ouest, avec des habitants toujours bien campés. Des histoires qui pouvaient sembler un peu anecdotiques, donc, mais toujours réjouissantes.
L’Histoire de la BD a quelque chose d’injuste, quand même…
PIERRE CHERY méritait tellement plus !
bonjour , encore un très bel article sur un grand dessinateur que je n’ai personnellement jamais comparé à qui que ce soit , il avait son dessin, il avait son humour…J’aimais beaucoup… Trois questions quand même:
1- est il toujours vivant?
2- quand la Vache qui m’édite s’est lancé a faire une intégrale je les ai prévenu « Si Chery est encore de ce monde demandez lui de faire la planche 15 de « Ecoute bucheron » (1965) qui n’est jamais paru dans J2 jeunes ». A t elle été retrouvée?
3- rien a voir avec Chery , pourquoi vos commentateurs réagissent le 11-09 et je ne reçois ce mail que le 16-09? simple curiosité
Bonjour Yves et merci pour vos réactions à notre « Coin du patrimoine » sur Pierre Chéry.
Aux dernières nouvelles, ce dernier – âgé de 92 ans – est bien toujours vivant.
En ce qui concerne La Vache qui m’édite, il vaut mieux vous adresser directement à eux pour en savoir plus (personnellement, nous n’avons pas les albums de Pierre Chéry qu’ils ont édités) ; voila leur mail : info@lavachequimedite.com.
Quant à votre dernière interrogations, je ne sais quoi vous répondre au sujet de ce problème qui doit être technique. Je signale quand même ce délai de réaction anormal à notre spécialiste.
Bien cordialement
Gilles Ratier