BD pour adultes : canicule à toutes les pages !

En ces temps incertains pour les relations amoureuses, les éditeurs de bandes dessinées pour adultes ont proposé de chaudes vacances à leurs lecteurs. Alors qu’approche le moment de ranger les parasols, il est encore temps de revenir sur quelques chaudes revues (et albums) qui ont marqué cet été pas comme les autres.

Rayon kiosque

Les deux uniques survivants de la presse BD ont toujours bon pied bon Å“il et proposent deux excellentes livraisons estivales.

— L’Immanquable hors-série n° 22 invite les lecteurs à aller « Tous dehors ! », mêlant rédactionnel souvent passionnant et bandes dessinées de qualité.

Pour les textes, notons un entretien avec Gracy Gimp et ses dessins faussement érotiques (pseudonyme qui dissimule, sur la toile, l’auteur de Spirou Benoît Féroumont), les chaudes confidences de l’excellente Giovanna Casotto et ses pin-up made in Italy, un portrait de l’autrice Ève de Candolie, la rencontre avec Janevsky (Alexis Jarret) coupable d’un chaud portfolio et avec Bob Fingerman un Américain culte issu de l’underground.

Les bandes dessinées sont signées Joël Alessandra, Giovanna Casotto, Léandre Ackermann, Ramsès Kavendisch, José Emilio et Bob Fingerman (L’Immanquable hors-série n° 22 :100 pages en couleurs, 7,90 €, en kiosque).

— Blandice n° 13 présente un numéro Sea sexe & fun riche en bandes dessinées plus classiques que son confrère.

Un portrait du très bon Gabriele Di Caro précède de larges extraits de son album prometteur « Les Arcanes de la Maison Fleury », à paraître chez Tabou cet automne.

Suite des « Mille et une Nuits » de Trif et Andrea Celestini et du second volet du « Peuple des brumes » de Katia Even et Styloïde, un épisode de « Gladys et Monique » par l’Espagnol Juan-José Ryp, un « Conte oublié du Kama sutra » par le studio Kalapini, une parodie de Rahan (« Rhââl-Han ! ») par Howard Mc Cock, et enfin quelques belles pages de « Inguinis Oracle » par Katia Even et Nicolas Guénet.

Peu de rédactionnels, mais le top de la BD pour dite pour adultes (Blandice n° 2 : 100 pages couleurs, 6,90 €, en kiosque).

Rayon librairie

« Ramba ».

« Ramba » : l’excellente collection Fumetix permet de retrouver un personnage mythique des fumetti per adulti : « Ramba la mercenaria ».

Quand la nuit tombe, la pulpeuse Ramba abandonne son chat Lucifer, enfourche sa puissante moto, et s’apprête à éliminer les hommes et les femmes désignés par ses riches clients.

Cet album au format de poche reprend les trois premiers épisodes (300 pages) d’une série de 15 fascicules publiés en Italie depuis juillet 1988.

Les scénarios écrits par Marco Delizia sont mis en images par Rossano Rossi, élève du grand Magnus, devenu lui-même un grand des fumetti. À noter une préface fort instructive d’Antoine Michel.

« Les Immorales » propose 30 portraits en 236 pages de jeunes femmes espagnoles, venues de tous les milieux, pour le moins décomplexées… et immorales pour notre plus grand plaisir.

30 récits courts non dénués d’humour et d’une rare crudité.

Publiés à l’origine dans Kiss Komix (le défunt journal des éditions hispaniques La Cupula), ils sont nés de l’imagination délirante de Saez : sans doute Saez Castan Javier né en 1964, mais en aucun cas le breton Ludovic Saez comme l’indiquent certains.

« Les Immorales ».

« Viviana » : publiée en 1991 par Bédé adult’, cette histoire signée Mac Frahap raconte les premiers émois sexuels de la chaude Viviana chassée des bidonvilles de Santiago.

Elle découvre les plaisirs du sexe auprès du beau Miguel, puis plonge dans la débauche avant de se découvrir une femme.

Elle est parue sous la signature Ferocius dans Kiss Komix, tout simplement parce que le dessinateur qui signait aussi Mac Frahap utilisait ces deux pseudonymes afin de passer deux fois à la caisse en France et en Espagne.

Ce qui n’enlève rien à la qualité graphique de ses images sublimes.

« Viviana ».

« Inguinis Oracle » : deuxième partie de ce diptyque situé à Rome un siècle av. J.-C. qui nous invite à suivre les amours de la sculpturale Artémis amatrice d’orgies qui enquête sur la mort mystérieuse de son père.

Entre jeux du cirque et lutte de pouvoir, le récit de Katia Even est puissamment mis en images par Nicolas Guénet : un ouvrage aux images sensuelles qui marient avec efficacité érotisme (voire pornographie) et grande Histoire.

« Omaha » T4 : dernier volume de l’édition intégrale des aventures de la plus féline des héroïnes sexy.

Stripteaseuse, danseuse, venue de l’Amérique profonde pour conquérir Chicago, Omaha est une petite chatte qui, avec son amoureux Chuck, affrontent l’Amérique bien pensante.

Le chef d’œuvre de Reed Waller, avec le concours de son épouse Kate Worley au scénario, est désormais disponible dans son intégralité en quatre gros volumes de 260 pages incontournables et au prix abordable.

« Omaha » T4

« Belles & Chromes » : C’est toujours un plaisir de retrouver Jaap de Boer et son dessin franco-belge au service d’aventures coquines.

Cet ouvrage n’est pas une BD, mais la présentation, par de belles filles de papier, de 26 voitures des années d’après-guerre.

On peut être nostalgiques des Simca 1000, Alpine, Panhard Dyna, Dauphine, Ami 6 et autres Mini Cooper, tout en appréciant les jolies carrosseries de chair et de sang.

Si c’est le cas cet ouvrage est pour vous.

Bien entendu la lecture de ces revues et albums est réservée à des lecteurs adultes et avertis.

 Henri FILIPPINI

« Belles & Chromes ».

 « Ramba la mercenaire » par Rossano Rossi et Marco Delizia

Éditions Dynamite (12 €) — EAN : 978 2 3623 4510 4

 « Les Immorales » par Saez

Éditions Dynamite (17 €) — EAN : 978 2 3623 4513 5

 « Viviana » par Ferocius

Éditions Dynamite (17 €) — EAN : 978 2 3623 4512 8

 « Inguinis Oracle T2 : Mater familias » par Nicolas Guenet et Katia Even

Éditions Tabou (17 €) – EAN : 978 2 3595 4161 8

 « Omaha danseuse féline T. 4 » par Reed Waller et Kate Worley

Éditions Tabou (19 €) – EAN : 978 2 3595 4109 0

 « Belles & Chromes » par Jaap de Boer

Éditions Papelards & Gribouillis (18 €) — EAN : 978 2 9571 3740 4

« Inguinis Oracle » T2.

Galerie

8 réponses à BD pour adultes : canicule à toutes les pages !

  1. Rendons à César… J’ai traduit « Ramba » et préfacé les autres « Fumettix », mais la préface de « Ramba » n’est pas de moi. Elle est signée Antoine Michel, qui anime un site sur les femmes armées dans la culture populaire (fatales.fr). Elle apporte effectivement des infos très intéressantes sur l’origine du personnage, issu des romans-photos.

  2. Pierre dit :

    « les jolies carrosseries de chair et de sang »…..
    Ahhhh, Mr Filippini, vous êtes un poète ! :-)

  3. PATYDOC dit :

    Il me semble que la  » sculpturale Artémis amatrice d’orgies qui enquête sur la mort mystérieuse de son père » est un résumé du premier diptyque « Inguinis » qui précède ce second diptyque « Inguinis Oracle »

    • Bonjour !
      Il s’agit d’un diptyque, comme je l’ai écrit et le sujet du tome 2 est la suite du même sujet traité dans le tome 1. D’ailleurs, au dos de l’album 2, la recherche du criminel est évoquée dans le texte.
      Henri Filippini

      • PATYDOC dit :

        Bonjour . Il y a deux diptyques ; Inguinis ( L’esclave du Panthéon et le corps de Rome ) et Inguinis Oracle ( Au nom du cirque et Mater familias dont vous reproduisez la couverture ci-dessus ) ; bref, c’est un quadriptyque !

        • Cher Patydoc, dont j’apprécie souvent les interventions !
          Je viens faire amende honorable auprès de vous, puisque je me suis planté. Lorsque j’ai reçu le premier album dont j’ai parlé sur BDzoom.com, l’éditeur indiquait une édition non censurée, vierge des pages les plus chaudes avec une couverture différente. Le présent album étant le second à m’être envoyé par l’éditeur (je n’ai jamais reçu les 2 et 3), j’ai pensé que deux des quatre couvertures reprises en fin de volume étaient celles des deux différentes éditions. Ayant seulement survolé l’album, je n’ai pas pensé un seul instant qu’il s’agissait d’un second cycle. Désolé, mais lorsqu’il s’agit de rédiger une simple actu réunissant plusieurs ouvrages, il ne m’est pas possible de tout lire à fond (question de temps) : c’est aussi le cas pour les Disney, par exemple… Bien sûr, lorsqu’il s’agit d’une critique de fond, c’est même plusieurs fois que l’ouvrage est lu. Mais là, je le répète, il s’agissait d’une simple actu.
          Promis, la prochaine fois je ferais plus attention.
          Henri Filippini

  4. BARRE dit :

    En parlant des intégrales Omaha, et comme notifié dans l’article, le prix est abordable. Je dirai même plus, le prix est plus qu’abordable pour une bande dessinée de cette qualité !

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