Est-ce tintin pour l’aventure ?

À l’heure où le coronavirus restreint les déplacements, qu’on soit touriste ou aventurier, et que les revues de voyages ont du mal à promouvoir des destinations qu’on ne peut plus atteindre actuellement (et momentanément ?), il reste des trimestriels qui, s’appuyant sur un personnage emblématique, ont toute légitimité à continuer à nous faire visiter la planète. Ce fut autrefois le cas avec le mensuel Corto ; c’est aujourd’hui le cas de Tintin c’est l’aventure

Son n° 5 (juin/novembre 2020) est principalement tourné vers la Chine et l’Asie en général, puisque  « Le Lotus bleu » est le socle de cet épais volume. Comme le rappelle l’éditorialiste : « Courageusement, [Hergé] choisit de prendre le contrepied des préjugés en mettant en scène une Chine colorée, flamboyante, riche de mille trésors et propice aux plus belles rencontres. » Une raison à cela, la rencontre de l’auteur avec un étudiant chinois : Tchang Tchong-jen.

Le dossier (qui donne la part belle aux dessins et aux photos) revient sur ce que Tchang a apporté à Hergé en matière de documentation et d’engagement. Plusieurs interviews complètent l’analyse : celle de la fille de Tchang qui évoque le musée de Shanghai consacré à son père ; celle du conservateur du Musée Guimet à Paris, ou celle de l’auteur d’une biographie consacrée à Tchang.

Côté BD, inédite (chaque numéro de la revue s’y emploie), Maryse et Jean-François Charles offre une douzaine de pages dans les pas d’une jeune Chinoise mystérieuse dans la petite ville de Pingyao. Invités d’honneur de ce numéro : Sylvain Tesson qui évoque sa passion pour Tintin et ses derniers ouvrages,  « Dans les forêts de Sibérie », adapté en bande dessinée par Virgile Dureuil (cf. notre chronique ici-même), et « La Panthère des neiges » ; et Lorenzo Mattotti qui nous propose d’étonnantes illustrations d’Angkor, Venise ou  Rio.

Le numéro ne s’arrête pas là puisque la revue s’interroge sur « Le Tour du monde à portée de tous » (actuellement, virus oblige, c’est devenu très compliqué !), fait le point sur le sort des tribus d’Amazonie et conclue par un très beau reportage sur le Wakhan : « La Vallée oubliée de l’Afghanistan ».

Le n°4, daté de février/avril 2020, a été remis en vente en même temps que le 5, car sa sortie est tombée au moment du confinement. Dans ce spécial « Envers du rêve américain », en plus du dossier, notons les entretiens avec Nicolas Vannier ou Johan De Moor, le reportage sur le chemin de fer Abidjan/Ouagadougou, un point éclairant sur tourisme et archéologie, la BD signée Catel et José-Louis Bocquet (sur le Titanic), pour ne citer que quelques sujets. Autant dire que tintinophile ou pas, la richesse et la variété de ces numéros intéresseront tous les passionnés de culture et de voyages. Et rappelons que les premiers numéros contenaient des bandes dessinées inédites d’Yslaire (n°1, voir Tintin n’est pas mort, il voyage encore !), d’Olivier Grenson (n° 2) et de Jacques Ferrandez (n° 3).

Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/

[L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook.

Tintin c’est l’aventure n° 5

Éditions Prisma Media/Moulinsart  (15,99 €)  – EAN : 9782810429363

Tintin c’est l’aventure n° 4

Éditions Prisma Media/Moulinsart  (15,99 €) – EAN : 9782810429363

Galerie

2 réponses à Est-ce tintin pour l’aventure ?

  1. Michaël dit :

    Dans l’entretien avec Johan de Moor dans le no 4, on annonce à la page 112 deux pages de bd inédites par ce dernier (avec Desberg). Je les ai cherchées, mais je ne les ai jamais trouvées dans mon exemplaire. Normal? Oubli?

  2. PATYDOC dit :

    Le n°4 a été balancé sans vergogne dans les « maisons de la presse » de province sans proposer le n°5 !

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