« Gil St André » : dans les pas de Jean-Michel Charlier…

Devenue un incontournable de la collection Bulle noire, la série « Gil St André » (créée en 1996 par Jean-Charles Kraehn) nous revient aujourd’hui pour un treizième épisode. Jean-Michel Charlier n’aurait certainement pas renié ce récit d’aventures classiques, teinté de polar aux multiples rebondissements.

Gil Saint-André, PDG de l’entreprise lyonnaise G & H, termine ses vacances en Guyane en compagnie de sa fille Sabine et de vieux amis. Il les abandonne le temps de rendre visite à Jordan : un ami peintre rencontré lors d’un précédent voyage en Guyane.

Pour se rendre à Maripasoula sur le fleuve Maroni, il doit traverser seul la forêt amazonienne à bord d’un ULM Hydro. Un voyage supposé sans histoire qui se transforme en drame, après avoir survolé une embarcation transportant des enfants esclaves kidnappés par une bande d’orpailleurs clandestins.

Le sang de notre héros ne fait qu’un tour et le voilà embarqué dans une folle aventure aux multiples rebondissements. Sa route croise une jolie fille qu’il ne laisse pas de marbre — une gamine qui ne manque pas de courage — et quelques dangereux tueurs qui ne font pas dans la dentelle… sans oublier la jungle profonde et ses redoutables habitants.

Rassurez-vous, Sabine finira par retrouver son papa et Gil sa fliquette de charme : Djida, débarquée de France afin de voler à son secours…

Créateur complet de la série en 1996, rejoint pour le dessin par Sylvain Vallée qui y fait ses gammes, puis par Chrys Millien depuis l’épisode précédent, Jean-Charles Kraehn propose ici un récit au cordeau que n’aurait donc pas renié feu Jean-Michel Charlier : scénariste qui reste pour lui une référence. Après avoir fait des essais, il y a bien longtemps, sur une reprise avortée de « Jacques Le Gall », Kraehn prépare pour la rentrée le retour des aventures de Barbe-Rouge aux éditions Dargaud, dont il écrit le scénario pour le dessinateur italien Stefano Carloni.

Né en 1975, Chrys Millien dessine « Witness » chez Soleil à partir de 1999 pour Érik Arnoux qu’il retrouve en 2012 dans « Poker Face » chez Jungle. Ce n’est pas un inconnu pour Jean-Charles Kraehn en compagnie duquel il dessine « L’Aviateur », depuis 2016, spin-off de « Tramp », aux éditions Dargaud.

Les décors sont soignés, la mise en page rythmée, les personnages bien campés, les couleurs chaudes… « Gil St André », dont les ventes dépassent les 600 000 exemplaires, demeure une excellente série classique qui sait se renouveler, grâce à un scénario inventif et documenté.

À ce propos, Jean-Charles Kraehn n’est pas avare en anecdotes sur la Guyane, ses habitants, ses coutumes, ses traditions… tout comme sur la conduite d’un ULM. Là encore, on ne peut que penser à Jean-Michel Charlier et au soin qu’il apportait lui aussi à la documentation de ses histoires. Bon sang ne saurait mentir !

Bien que faisant allusion à l’épisode précédent, ce récit forme une seule histoire qui peut-être lut indépendamment des autres.

Henri FILIPPINI

« Gil St André T13 : Vert l’enfer » par Chrys Millien et Jean-Charles Kraehn

Éditions Glénat (12,50) — EAN : 9 782 3440 3546 7

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