Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Jean-Claude Pertuzé : La BD perd son Gascon !
Fantastique, ésotérisme et légendes du Languedoc ont accompagné Jean-Claude Pertuzé tout au long d’une vie artistique pour beaucoup dédiée à la région Pyrénées. Né le 11 septembre 1949 à Lectoure dans le Gers, il est mort le 26 avril 2020 à Valence dans la Drôme.
Dès l’âge de trois ans, le futur dessinateur gribouille son premier dessin dans les marges du quotidien La Dépêche du Midi.
C’est dans ce journal qu’il publie ses premiers travaux en 1965.
Deux ans plus tard, il entre à l’École des Beaux-Arts de Toulouse et publie un dessin dans Hara-Kiri.
À partir de septembre 1970, il travaille comme graphiste pour l’agence de publicité PBC de Toulouse, dessine pour La Dépêche du Midi, collabore à la revue écologiste L’Or vert.
Son nom est au sommaire de la revue d’amateurs de BD Haga, où il publie ses premières bandes dessinées : « La Première Phase », « Retour », « Le Coup de foudre »…
Les collaborations plus ou moins longues se multiplient dans Moto verte, Circus (deux pages dans le n° 7 de 1976), Métal hurlant (sept récits complets entre 1978 et 1980)…
En 1977, il autoédite « Contes de Gascogne » d’après Jean-François Bladé : ouvrage qui sera réédité en 1980 par les Humanoïdes associés puis par Loubatières.
Avec les années quatre-vingt commence une longue collaboration avec l’éditeur toulousain Loubatières.
Il y publie, de 1981 à 1984, les quatre ouvrages de la série « Les Chants de Pyrène », lesquels évoquent les vieilles légendes de sa chère région des Pyrénées.
Il propose aussi une trilogie, gentiment érotique, réunie sous le thème des « Contes licencieux » : « Galipettes » en 1985, « Culbutes » en 1987 et « Capotages » en 1994.
Pour le même éditeur, il illustre une « Petite Histoire de Toulouse » (texte de Christian Cau) en 1987, puis en 1992 « Rampono », un album pour enfants.
En bandes dessinées, il réalise aussi pour Loubatières « L’Apôtre zéro » en 1993 et le premier tome de « Vie et aventures de Sylve du Bazacle en 2004 ».
Dès le début des années 1980, il travaille pour les éditions Milan installées à elles aussi à Toulouse, illustrant des ouvrages pour la jeunesse et dessinant pour les revues Clés de l’actualité, Mikado, Pyrénées magazine, Diabolo, Zanzibar… On trouve aussi ses dessins dans le magazine écologique Tournesol.
Véritable touche à tout, Jean-Claude Pertuzé a travaillé pour la publicité ou l’illustration d’ouvrages pour l’édition jeunesse, écrit des textes de contes et de légendes tout au long de l’année 1984 pour Sud Radio.
Il aimait évoquer son métier à l’occasion de rencontres avec les élèves des écoles.
Pour l’anecdote, sachez que, le 19 juillet 1987, il est monté au sommet du Vignemale (3 298 mètres) et a réalisé en une journée des dessins réunis dans un portfolio de 32 pages : « Vignemale, l’autre jour », publié par J’ed éditions et diffusé par Loubatières, en 1994.
Personnage attachant, dessinateur au trait rugueux, amoureux de sa région et de ses légendes, Jean-Claude Pertuzé a, tout au long de sa carrière, été un électron libre, un auteur inclassable…
Henri FILIPPINIÂ Â
Cher M. Filippini,
Ma soeur et moi même vous remercions pour ce joli article en hommage à notre papa.
Nous souhaiterions cependant rectifier une erreur de biographie, et non des moindres: il est mort à Valence mais surtout, né à Lectoure, et non l’inverse.
Il aimait son pays par dessous tout, nous ne pouvions pas laisser passer!
Amicalement.
Magali et Camille Pertuzé
Et j’oubliais, né en 1959!
Toutes nos condoléances et nos excuses pour ces bourdes rédactionnelles.
Nous corrigeons tout de suite.
La rédaction !
Arf… Ã mon tour pour la faute de frappe.. 1949, pas 59
On va y arriver ! C’est donc bien le 11 septembre 1949 ?
Merci encore de nous permettre de présenter un article fiable…
La rédaction
Toutes mes condoléances a sa famille, on ne peut que regretter Pertuzé. Et pour compléter sa bibliographie , il avait réalisé avec Jean-Paul TIBERI 2 ouvrages: l’illustration d’un roman policier (11 dessins et couverture) « Le dernier voyage » avec en vedette la Canal du Midi et un album BD de 120 pages « Dans la vie tout peut arriver » recueil de dessins parus dans la presse BD ou autres. Editions Regards.
Merci Hubert pour tes précisions à l’article d’Henri Filippini : article qui va finir par être vraiment référentiel (rires) !
Prend bien soin de toi.
Gilles Ratier
Bonjour M. Ratier,
maintenant que je vois votre article en plus grand sur mon ordinateur, je m’aperçois que la 5eme illustration de votre article (en bleu) n’est pas de mon père (sans pouvoir lire la signature de son auteur en bas).
Merci encore à vous d’y jeter un oeil!
Magali Pertuzé
Décidément, on joue de malchance sur cet article ! C’est corrigé !
Avec encore toutes nos excuses…
Bien cordialement
Gilles Ratier
Beaucoup de respect pour monsieur Pertuzé, condoléances à la famille.
J’ai toujours attendu la suite de « La fille du Capitoul », car le drôle prenait la route vers Bordeaux et donc devait passé par chez moi via la Garonne. La suite était-elle dans les cartons ?
Cet album grand format est un régal pour apprécier l’histoire et le graphisme de Pertuzé.
Petit rectificatif de Gilles à Gilles, les « Contes de Gascogne » ont été édités par les Humanoïdes Associés en 1980, pas en 1984. Quel métier difficile, bibliographe Amicalement.
Décidément, on se demande bien où Henri Filippini avait la tête le jour où il a écrit cet article !
Je corrige, évidemment !
Merci à toi, Gilles : cela m’avait également échappé lors de la relecture !
La bise encore confinée et l’amitié
Gilles
Je cherche à joindre Magali ou Camille Pertuzé : un éditeur brésilien a traduit un petit ouvrage que Jean-Claude Pertuzé avait illustré, et il souhaiterait obtenir l’autorisation de les reproduires. Une sorte d’hommage « transatlantique » en somme…
Je laisse mon adresse mail : marie-jean.sauret à univ-tlse2.fr
En vous remerciant par avance.