Thorgal : nouveau départ…

Après « Aniel », ultime épisode de la série mère écrit par Yann et dessiné par Grzegorz Rosinski, puis la conclusion convergente des séries parallèles « Kriss de Valnor « et « Louve », les aventures de « Thorgal » peuvent repartir sur un nouveau pied. Pour une fois, le héros est de retour chez lui et passe des jours paisibles auprès de sa femme Aaricia et de ses enfants Louve et Jolan. Pas pour longtemps !

Attaqué dans son sommeil par la blonde Kilda, c’est en la poursuivant que  Thorgal blesse mortellement la jeune femme. Encore enfant, elle s’est jurée de tuer le responsable du massacre de sa famille par Shaïgan-sans-merci, alias Thorgal. Ce dernier, alors habité par le pirate sanguinaire, était sous l’emprise de Kriss de Valnor. Il promet à la mourante de venger la mémoire des siens en mettant fin au règne du Jarl Ivarr-le-glacé qui mène une chasse implacable aux disciples du fanatique Yngvi dont elle fait partie.

À peine arrivé sur les terres de Supreyjar, Thorgal est capturé par Ivarr-le-glacé qui lui parle de sa population envoûtée par l’ermite qui réside sur l’îlot maudit de Skellingar où les fidèles effectuent des pèlerinages sans retour. Avec l’aide de Cybèle, la soeur d’Ivarr, Thorgal aborde cette terre maudite où vivent les oiseaux bleus… Il aura bien du mal a prendre parti entre le cruel seigneur des terres froides qui impose sa loi par la force et le religieux fanatique qui sacrifie ses adeptes pour amasser toujours plus d’or.

Après de longues aventures proposées sur plusieurs albums, c’est un épisode complet que nous offre Yann et c’est la bonne option pour faire repartir la machine. Même si les fondations psychologiques de la série chères à Jean Van Hamme sont toujours présentes, c’est un style d’aventure classique qui domine tout au long de ce récit riche et mouvementé. Thorgal retrouve enfin son rôle de héros avant de peut-être s’embarquer dans des situations plus complexes. Après avoir écrit les sept épisodes de « Louve », lancé « La Jeunesse de Thorgal », débrouillé la pelote de la série mère  initiée par Yves Sente, puis initialement démêlé par Xavier Dorison, Yann possède toutes les armes pour redonner tout son éclat au personnage né en 1977 dans les pages de l’hebdomadaire Tintin.

Et pour ma part je trouve son travail parfaitement maîtrisé, fidèle à la ligne tracée par les créateurs, bien que sachant qu’en écrivant ces mots les gardiens du temple y trouveront à redire, comme ils l’ont fait pour le dernier « Blake et Mortimer ». Eh bien ! Là aussi, j’assume ! Yann a fait un très bon boulot. Idem pour le dessinateur Fred Vignaux qui propose des pages d’une grande fluidité, riches en décors et personnages bien campés où alternent séquences d’action panoramique et gros plans soignés. Même si j’étais plutôt enclin à voir le Russe Roman Surzkenko, dessinateur de « Louve » et de « La Jeunesse de Thorgal » reprendre la série, je ne peux qu’applaudir ce choix qui est aussi celui de Grzegorz  Rosinski qui signe la couverture de l’album. Discret mais efficace aux couleurs, Gaétan Georges a eu la sagesse de ne pas copier Rosinski, dont la palette est inimitable.

Notons qu’il existe une édition de luxe de format 297 x 368 mm proposant 72 pages de BD et de documents (189 €, ISBN : 9782803677665).

Henri FILIPPINI

« Thorgal T38 : L’Ermite de Skellingar » par Fred Vignaux et Yann

Éditions du Lombard (12,45 €) – ISBN : 9782803673728

Galerie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>