Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« Stan Lee rencontre… » ses fans !
Il y a un an, presque jour pour jour, le 12 novembre, disparaissait Stan Lieber, dit Stan Lee, la figure la plus populaire du monde de comics, et l’une des plus importantes. Alors que l’année s’achève et que quelques ouvrages lui ont déjà été consacré, (nous ne reviendrons donc pas sur ses faits de gloire), voilà une nouvelle pierre ajoutée à l’édifice qu’il a contribué à construire chez l’éditeur Marvel comics durant les années soixante et soixante-dix. Un album hommage, principalement constitué d’épisodes inédits écrits par lui et le mettant en scène, au milieu de (ses) héros choisis, mais pas que.
Comme il l’explique dans l’interview qui lui est consacrée par Justin Fairfax et (sans certitude) David Gabriel, datée 2006, pour la revue Marvel Spotlight, Stan Lee s’est vu proposer, à l’occasion du 65e anniversaire de son embauche chez Marvel comics (et alors qu’il n’était plus du tout dans l’équipe de création de Marvel comics, s’occupant plutôt, depuis les années quatre-vingt vingt, de sa propre structure Pow), cette réalisation originale. L’idée : choisir cinq de ses personnages fétiches, et les mettre en scène à ses côtés. Il choisit l’humour, tout de même une de ses particularités, et Docteur Strange, la Chose, le Silver Surfer, Spiderman et le Dr Fatalis, pour se moquer de lui et de ses créations. (1)
Pauvre Spider-man, qui vient trouver son créateur pour lui remonter le moral… magnifiquement mis en scène par un Olivier Coipel au top. Un épisode que l’on avait déjà eu l’occasion de lire dans « Je suis Stan Lee ».
« Stan Lee rencontre Docteur Strange, maître des arts mystiques », nous montre le sorcier, très terre à terre, mais néanmoins attaqué, et alors qu’il reçoit son ami chez lui, lui expliquant ses déboires financiers. Un épisode permettant de retrouver le beau trait classique d’Alan Davis et l’encrage au top de Mark Farmer. « Stan Lee Meets The Thing » place Stan the Man Lee, tranquille sur son petit vélo, équipé d’un casque de cycliste et d’un petit short, en plein Manhattan, aux mains de La chose (alias Ben Grimm), tandis que ce dernier, bien énervé, souhaite comprendre pourquoi son créateur aimerait le voir redevenir normal. « Je suis le seul type normal ici » clame-t-il, « c’est les autres qui sont des mauviettes !».
Salvador Larroca présente, avec son style peint « à la Alex Ross », un docteur Fatalis et une Latverie au top. L’occasion pour l’auteur de se moquer de lui-même, loser sans influence, tout juste bon à jouer Willie Lumpkin dans le film des Quatre fantastiques. Autodérision toujours…
« Stan Lee rencontre Le Silver Surfer » envoie littéralement notre créateur dans les mains de Galactus (si si), celui-ci le chargeant d’une mission : tenter de maîtriser les monologues du surfer qui « infecte » l’univers. Mike Wieringo et Sean Parsons, au top sur ce clin d’œil qui parlera à tous les lecteurs Marvel et Lug (ah, ah !).Chaque numéro de « Stan Lee Meets » en plus de ce récit principal de dix pages, est accompagné par deux autres, réalisés par une sélection d’auteurs modernes, intéressés par la thématique. L’occasion de se balader dans les allées de l’Interdimensional Comicon, où Stan Lee n’a jamais existé (ou presque), récit de Josh Whedon et Michael Gaydos, ou de découvrir« le strip en deux pages « Waiting for the Man » (clin d’oeil à Lou Reed), de Fred Hembeck, façon Archie’s style. « Impy l’homme impossible », par Brian Michael Bendis et Mark Bagley, permet à l’auteur anglais de se régaler, en se moquant des créations post Stan Lee, où plutôt, de présenter quelques-uns des changements, validés par le créateur original lui-même. Bel hommage. (« Wolverine est un Avenger ? » « Je veux parler à Stan Lee » !!) (« Mais il est dorénavant surtout visible à Hollywood » lui rétorque-t-on).
« Proviseur Stanley » montre le créateur en proviseur, recevant Spidey puis Le (petit) Bouffon vert, leur délivrant chacun un conseil pas franchement adapté à des ados, mais logique avec la « continuité ». « Alors, tu veux jouer! », écrit par Roy Thomas, et illustré par Scott Kolins, nous ramène au temps où le sergent Lee devait fournir son lot d’affiches ou de films de formation pour l’armée, et comment de vrais super héros lui ont permis de créer sa galerie de personnages. Lorsque la fiction rejoint…la fiction.
« What if..Stan the Man Lee & the Blob Were Roommates » par John Ryan, envoie du lourd en deux pages, à la manière habituelle de ce représentant irrévérencieux de l’underground. Cela reste cependant assez sage. « The Rest of the Story » remet Doctor Doom (Fatalis) en lumière, et tente d’expliquer pourquoi il continuera toujours à se battre contre les Quatre fantastiques. Un récit malin de Jeph Loeb et Ed Mc Guinness.
Paul Jenkins et Mark Buckingham écrivent, avec « The Magician », un autre hommage magique et direct, à l’homme qui a influencé tant d’auteurs en devenir. Dans un style fantasy bien adapté au dessin du créateur de la série « Fables », ce conte moderne amorce la conclusion du volume avec une note de confident espoir en la création artistique. Il est suivi par « Stan Lee Meets His Doom », 2 pages au style cartoon de Jacob Chabot, mettant les méchants à l’honneur.
Parmi les récits d’époque classiques présentés, notons : « Unmasked At Last » (John Romita Sr, Amazing Spider-man #87, 1970), Doctor Strange dans : « Why the World Spins Mad » (Marvel Premiere #3, 1972), par l’excellent Barry Windsor Smith, « A Monster Forever ? » (FF #79, 1968), par Jack Kirby (Who Else ?), « Fantastic Four: the Power and the Pride » (1969) (Kirby) et « The Silver Surfer and Spider-Man » (SS #14,1970), première rencontre entre les deux héros, brillamment mis en scène par John Buscema et Dan Adkins.
On a déjà parlé de l’interview datée 2006, à laquelle s’ajoute une fiche présentation de l’auteur respecté, avec la liste des titres Marvel de l’âge d’argent écrits par Stan Lee, et deux pages abordant, sous forme de discussion, la réédition, à l’époque, des Daily Strips de Spiderman, débutés avec John Romita, dès 1977. Strips édités en France par Panini comics sous forme de 2 volumes reliés (1977-1979 et 1979-1981, en 2008 et 2009), mais quasi introuvables à bon prix depuis. Une réédition serait bienvenue. Les bios succinctes de la plupart des artistes convoqués ici (dix-huit!), concluent l’ouvrage. Vous l’avez compris, il s’agit encore d’un album assez incontournable, qui fera très bel effet sous le sapin cette année. Parce qu’ « Il » le vaut bien.
Franck GUIGUE
(1) Deux autres créations seront proposées, sous forme d’un mini comics, dans l’édition collector du DVD de « X-Men The Last Stand » en 2006 (« Stan Lee Meets professeur X et Magneto »).
© Toutes images : Marvel et Stan Lee, plus Panini comics pour la première planche.
Un souci de transmission technique de jpg ne bous a pas permis de proposer les images en français,
Cela sera rectifié au plus tôt.
« Stan Lee rencontre… » par Stan Lee & co
Éditions Panini comics (30 €) – ISBN : 978-2809479188
Même mort, Stan Lee tire la couverture à lui.
Quand on aime plus on se met à compter. ….Une autre légende des comics au poids très conséquent dans le milieu , Frank Miller ,se fâche avec son ex ,également coloriste sur certain de ses travaux les plus emblématiques ,pour une histoire de vol supposé de dessins : https://nypost.com/2019/11/18/comics-legend-frank-miller-claims-ex-wife-stole-rough-sketches-lawsuit/
Amour toujours.