« Le Boiseleur » : une belle réflexion écologique…

Mêlant élégamment illustrations et bande dessinée, « Le Boiseleur » oscille, avec art, entre diverses tonalités, explorant l’inhumanité des systèmes et l’humanité des êtres. À travers l’histoire mélodieuse et intrigante d’un jeune et habile sculpteur, cet écologique conte social et sociétal nous offre une intéressante réflexion sur la relation entre maître et apprenti, mais aussi sur notre société de consommation.

L’écriture douce et très littéraire (ce dont on ne se plaindra absolument pas !) du scénariste Hubert est superbement mise en valeur par le dessin particulièrement bien coloré de la talentueuse Gaëlle Hersent. Cette jeune illustratrice, diplômée des Beaux-Arts et de l’École des métiers du cinéma d’animation d’Angoulême, œuvre surtout dans les milieux de l’édition jeunesse, mais elle a déjà réalisé une première bande dessinée : « Sauvage », roman graphique écrit par Jean-David Morvan (chez Delcourt).En des temps fort lointains, dans la ville de Solidor, Illian travaille comme apprenti dans l’atelier de l’impitoyable Maître Koppel, lequel l’exploite en se délestant auprès de lui de la majorité de ses tâches de sculpture.

Les habitants de Solidor ayant développé une passion pour les oiseaux rares et exotiques, chaque maison comporte au moins une cage en bois sculpté, abritant un bel oiseau : la cité regorgeant, ainsi, des chants de tous ces volatiles.

Un soir, alors qu’il termine les finitions d’un petit rossignol façonné dans un rebut de bois, son maître surgit, furieux.

Il va pourtant vite se raviser, apaisé par sa fille qui est émerveillée par la sculpture créée par l’apprenti.

Une création dont aucun, à cet instant, n’est prêt à imaginer les répercussions qu’elle pourrait avoir sur toute la ville…Le premier tome de cette série, où chaque album constitue un récit complet, s’adresse à tous les amoureux de la nature et de l’esprit. Il les plonge dans un monde à part, rythmé par une charmante petite musique composée par un scénariste d’exception qui, après « Le Legs de l’alchimiste », « Miss Pas Touche », « Beauté » ou « Les Ogres-Dieux » (1), nous dévoile une autre facette de son talent d’écrivain. Notons aussi l’originalité de la narration qui alterne dessins en pleine page avec texte, voire sur deux, et alignement de cases classiques de bandes dessinées, avec certains passages judicieusement muets…

 Gilles RATIER

 « Le Boiseleur » par Gaëlle Hersent et Hubert

Éditions Soleil (19,99 €) — ISBN : 978-2-302-07778-2

 (1)   Voir, parmi nos récentes chroniques sur BDzoom.com : « Les Ogres-dieux T3 : Le Grand Homme » par Bertrand Gatignol et Hubert, « Monsieur désire ? » par Virginie Augustin et Hubert, « Les Ogres-dieux T2 : Demi-Sang » par Bertrand Gatignol et Hubert, « Petit, les Ogres-Dieux » par Bertrand Gatignol et Hubert, « Le Temple du passé » par Étienne Le Roux et Hubert, « Ma vie posthume » T1 (« Ne m’enterrez pas trop vite ») par Zanzim et Hubert, « Beauté » T1 par Kerascoët et Hubert ou Hubert et Tanquerelle, auteurs du Legs de l’alchimiste.

Galerie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>