« Le Reste du monde » : la fin ?

Avec « Les Enfers », quatrième et dernier chapitre de la fabuleuse saga post apocalyptique de Jean-Christophe Chauzy, les rescapés du chaos partent vers l’inconnu. Peut-être une porte entre ouverte par l’auteur qui nous permettra de les retrouver un jour prochain…

En quelques jours le monde a été détruit par la catastrophe, les populations survivantes contraintes à affronter la barbarie, la faim, la maladie, les clans, la nature impitoyable…

Elle a surpris Hugo, Jules et leur mère Marie en vacances d’été dans les Pyrénées alors que leur père était en Espagne avec sa nouvelle maîtresse. Fuyant à travers la montagne avec ses enfants, Marie est contrainte de les abandonner pour les sauver d’une bande de détrousseurs. Recueillis par un groupe d’adolescents vivant au sein d’une colonie de vacances désertée Hugo et Jules découvrent une vie communautaire loin du monde dévasté. Trois ans ont passé, Marie se débat pour survivre au chaos alors que ses enfants et leurs nouveaux amis doivent quitter le bâtiment en feu qui les protégeait, chassés par un groupe de fuyards. De son côté, leur père tente de franchir les Pyrénées afin de les rejoindre.

Ce quatrième épisode évoque les dernières journées vécues par les divers protagonistes avant qu’ils ne se rejoignent. L’accouchement bestial de Marie prisonnière d’une bande de fuyards, la fuite des deux frères et de leurs amis franchissant des montagnes hostiles, le calvaire du père qui parvient enfin à traverser la frontière… À ce quatuor s’ajoutent de nombreux personnages, attachants, cyniques, amoraux… luttant eux aussi au coeur d’une humanité impitoyable face à une nature déréglée. Histoire oh combien prophétique en ces temps où le dérèglement climatique et ses conséquences sont de toutes les conversations. De son trait puissant aux crayonnés non encrés, Jean-Christophe Chauzy magnifie la nature aux prises avec la pire des situations. Puissance des éléments amplifiée par l’utilisation de l’aquarelle qui apporte crédibilité à ses villes dévastées, ses montagnes majestueuses, ses personnages en perdition. Une oeuvre originale et forte en quatre volumes totalisant plus de 450 pages que le lecteur n’est pas près d’oublier .

Né en 1963, enseignant aux Arts Appliqués, Jean-Christophe Chauzy publie quatre albums chez Futuropolis avant de rejoindre le mensuel (À suivre) et les éditions Casterman où il publie l’essentiel de ses ouvrages, seul en s’imaginant un double dessiné, ou avec les scénaristes Matz, Denis Lapière, Thierry Jonquet, Marc Villard… Il a publié en 2018 « L’Été en pente douce » avec Pierre Pelot chez Fluide glacial. Pratiquant avec le même bonheur l’auto dérision que le réalisme, il signe une oeuvre personnelle unique en son genre.

Notons que les deux premiers ouvrages, « Le Reste du monde » et « Le Monde d’après » ont été réédités sous le titre du présent diptyque « Le Reste du monde ». Espérons qu’il aura un jour l’envie de poursuivre un bout de chemin avec ses personnages… pour notre plus grand plaisir.

 Henri FILIPINI

« Le Reste du monde T4 : Les Enfers » par Jean-Christophe Chauzy
Éditions Casterman (18 €) – ISBN : 9 782203172319

Galerie

2 réponses à « Le Reste du monde » : la fin ?

  1. Philippe dit :

    Et c’est pour quelle date ?

Répondre à Laurent Turpin Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>