Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Yoko Tsuno : Roger Leloup toujours au top…
Née en septembre 1970 dans les pages de l’hebdomadaire Spirou, « Yoko Tsuno » aura cinquante ans l’an prochain. Toujours bon pied bon œil, Roger Leloup assure encore scénario et dessin à l’âge respectable de 86 ans. S’il n’est pas le doyen de nos auteurs en activité (Jean-Louis Pesch vient de signer un « Sylvain et Sylvette » à 91 ans), il fait preuve d’une remarquable longévité.
Son éditeur craignant un pépin de santé l’empêchant de mener à bien son nouvel album, Roger Leloup a été prié de réaliser un récit plus court. Ce fut chose faîte en une trentaine de pages, puis la forme étant toujours là, il a imaginé une seconde partie liée à la première. C’est ainsi qu’il publie pour la première fois un ouvrage de 62 planches comme pour les albums « Tintin » de son maître Hergé.
Entre deux séjours chez ses amis extraterrestres Vinéens, nous retrouvons la séduisante héroïne japonaise à Cornstone, en Écosse, au château de son amie Cécilia où elle a établi son quartier général. L’histoire tragique de deux enfants tués sous les roues d’un train en 1935 évoquée par ses amies Bonnie et Émilia conduit Yoko a utiliser la machine temporelle afin de remonter le temps et d’en modifier le cours. Un sauvetage mené tambour battant par le trio avec l’aide de l’oncle Archibald. Tout juste sortie du cimetière où étaient censées reposer les deux enfants, Yoko est chargée par « Milord », le chef des services secrets britanniques, de raccompagner la momie d’une mystérieuse princesse égyptienne afin de la placer dans son sarcophage qui avait été pillé en 1932. En compagnie d’Emilia et de Dinah, Yoko découvre que le très respecté Sir Harold, l’oncle de Dinah, dissimule un secret sanglant dans un second sarcophage…
Le scénario qui nous permet de retrouver des personnages et des décors familiers est riche en rebondissements, respectueux sans pour autant tomber dans la mièvrerie, entre énigme policière et science-fiction. L’âge n’empêche pas Roger Leloup de parfaitement maîtriser son trait et ses personnages aux silhouettes plus élancées qu’à leurs débuts évoluant dans des décors superbes toujours aussi travaillés. Les couleurs du vieux compagnon de route Vittorio Leonardo sont elles aussi dans la droite ligne des épisodes précédents. Seul le lettrage pas toujours très lisible aurait peut-être pu être confié à un lettreur au trait plus affirmé.
Né le 17 janvier 1933 à Verviers, le jeune Roger Leloup débute en 1950 comme assistant-coloriste de Jacques Martin sur « Alix ». Des débuts précoces, le jeune garçon passionné de dessin ayant rencontré le célèbre dessinateur dans le salon de coiffure de son père dont il était un client régulier. Tout en continuant à travailler sur « Alix et « Lefranc », Roger Leloup est l’hôte des studios Hergé de 1953 à 1969. On lui doit entre-autre les décors de la réédition de « L’Île noire » et l’intérieur du jet du richissime Carreidas dans « Vol 714 pour Sydney ». Au milieu des années cinquante, en alternance avec Albert Weinberg et Phil Dambly, il illustre dans Tintin les planches didactiques de la série « Science et Aventure ». Il sera aussi l’assistant du dessinateur Francis (« Monsieur Bouchu », « Jacky et Célestin ») avant de créer enfin sa propre série avec le concours de Maurice Tillieux pour le scénario, « Yoko Tsuno ». Annoncée dans le numéro précédent, Yoko Tsuno est l’héroïne d’un long récit complet de 8 pages publié dans le numéro 1726 du 13 mai 1971, « Hold-up en hi-fi ». Il lui faudra attendre l’année suivante pour vivre sa première grande aventure, « Le Trio de l’étrange » et figurer à la Une du journal. Seul aux commandes, Roger Leloup se révèle aussi bon scénariste que dessinateur, s’offrant le luxe de faire évoluer ses personnages dans deux univers différents, sur terre et dans l’espace.
Que les amoureux de la jolie japonaise se rassurent, son créateur travaille déjà sur un trentième épisode qui permettra à Yoko d’affronter des humains robotisés. Cependant, à l’instar de son maître Hergé, il ne souhaite pas voir ses créatures de papier lui survivre.
Henri FILIPPINI
« Yoko Tsuno T. 29 : Anges et faucons » par Roger Leloup
Éditions Dupuis (10,95 €) – ISBN : 9791034738038
Un bien bel album, meilleur à mon avis que les derniers épisodes. Le plus grand nombre de pages permet sans doute une meilleur respiration car les dernières aventures de Yoko Tsuno mettent en scène de nombreux personnages.
Une série remarquable qui n’a jamais sombré dans la facilité, bravo Monsieur Leloup!
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, il vaut mieux commencer par les premiers épisodes qui sont de véritables classiques.
Bonjour,
En cette période de confinement je relis tout Yoko qui est mon héroïne favorite et dont j’ai tous les albums.
Mais je m’aperçois en voyant ainsi l’évolution du graphisme des changements qui me déçoivent :
Rapidement le trait s’était affiné, les décors avaient un luxe de détails tous plus pointus les uns que les autres… Cela jusqu’à l’Or du Rhin.
Mais après et rapidement le trait s’est épaissi, le graphisme a changé et bien que les histoires soient toujours époustouflantes, cela me déçoit assez.
Roger Leloup dessine-t-il bien toujours les albums ? A-t-il décidé de changer l’esthétisme du dessin ? Pour un public plus enfantin (même si ce n’est pas péjoratif pour moi) ?
Merci de me renseigner…
J’ai constaté la même chose que vous, le dessin paraît plus « grossier », la finesse et la précision sont parties. Idem d’ailleurs pour les Tuniques Bleues…
Fan inconditionnel de yoko tsuno depuis un très jeune Age je n’ai pas pu m’empêcher de penser a une évolution naturelles tout d’abord du dessin qui caractérise la plupart des dessinateurs.
Mais au vus du dessin très imprécis du visage des personnage des derniers albums je ne peut m’empêcher de penser a un déclin du dessin dont je puis mais ne dois donner la raison qui titille mon esprit.
Par ailleurs je trouve dommage que l’auteur ne veux pas voir son œuvre continuer après lui mais c’est un débat compliqué et je m’inclinerais tout simplement ou me résignerais.
Idem sur l’admiration pour cette belle série franco-belge, que j’ai découverte sur le tard. Les récents tomes traduisent ce qu’on peut appeler une fatigue, ou routine, ou usure normale due au vieillissement. Cela a touché de grands noms comme Morris, qui tombait bien bas les dernières années (et qui photocopiait), sans parler d’Uderzo qui a dû arrêter d’encrer, ou Gotlib qui se retirait.
Au vu des quelques pages du nouveau tome 31, à paraître très bientôt, Leloup semble avoir stoppé le phénomène et repris une certaine maîtrise… On verra.
Amicalement, attention aussi à l’imprécision… de l’orthographe.