En 1969, Vaillant le journal de Pif — qui ronronne trop au goût de ses rédacteurs — devient Pif-Gadget. Aux héros classiques, la rédaction, dirigée par Richard Médioni, souhaite ajouter de nouvelles séries comiques. C’est ainsi qu’« Horace, cheval de l’Ouest » voit le jour, aux côtés de « M. le magicien », « Couik » ou « La Jungle en folie ». Plus inspiré par les dessinateurs populaires italiens que par l’école franco-belge, Jean-Claude Poirier ose proposer un héros atypique : un cow-boy, et sa monture pas vraiment ordinaire, dont l’intégralité des aventures va être réunie dans deux superbes albums publiés par les éditions Revival. Le premier est déjà disponible !
Lire la suite...Décès de Patrick Tandiang : fantastique et réalisme
Patrick Tandiang qui nous a quitté le 27 septembre dernier était un « enfant » Soleil, né dans le sillage de « Lanfeust de Troy ». Après avoir oeuvré pour Soleil et Delcourt, il s’apprêtait à faire son entrée dans le catalogue Grand Angle. Il avait 58 ans.
Né à Neuilly-sur-Seine le 6 décembre 1960, Patrick Tandiang qui vivait à Courbevoie a étudié le dessin publicitaire et les arts graphiques aux États-Unis. Il commence par travailler comme illustrateur puis devient directeur artistique dans des agences publicitaires. Il se lance dans la bande dessinée au début des années 90. Influencé par Frazetta, Wrightson, Caniff, Giraud…, il soigne décors et costumes dans ses planches aux noirs et blancs contrastés. C’est tout naturellement que ce passionné de fantastique et d’heroic fantasy propose ses premiers travaux aux jeunes éditions Soleil.
Il publie son premier album en 1994, « Le Matin des suaires brûlés », série en quatre volumes écrite par Gary Lukinburg (Yann Cherrier). Toujours pour Soleil il débute « L’Odyssée de Japper Jack » en 2004, sur un scénario de K. Solon, autre pseudonyme de Yann Cherrier. Hélas, un seul album de cette série avortée sera publié.
Il rejoint les éditions Delcourt où en 2009 il dessine un opus de la série « 7 », « Sept prisonniers » sur un scénario de Mathieu Cabella. Deux ans plus tard, il participe au collectif « Spyder » écrit par Latour. Enfin, en 2014 il dessine un album de la série « L’Homme de l’année », « 1492 ». En 2017 les éditions DBDLM publient un superbe artbook réunissant 92 planches et illustrations. On peut y admirer l’utilisation de la plume, des feutres et des pinceaux.
Il abandonne la bande dessinée pour la production audiovisuelle travaillant pour Europacorp sur « Anna », « The Lady »…
Il y revient avec « Le Bossu de Montfaucon », un diptyque historique écrit par Philippe Pelaez, qui devait sortir en 2020 aux éditions Bamboo sous le label Grand Angle. Ce récit qui se déroule en 1484 évoque l’histoire de Louis d’Orléans prince de sang furieux de s’être vu refuser la régence du futur Charles VIII au profit d’Anne de Beaujeu. Alors que se prépare le siège de Nantes, il reçoit la visite de Pierre le Bâtard et d’un curieux bossu tiré des caves du gibet de Montfaucon. Espérons pouvoir un jour découvrir les planches de ce projet inachevé.
Henri FILIPPINI